Critique : Doctor Who (2005) 7.09

Le 18 avril 2013 à 00:41  |  ~ 8 minutes de lecture
Doctor Who versus le monstre-soldat de glace dans un sous-marin qui vient de Mars (le monstre, hein, pas le sous-marin)
Par Koss

Critique : Doctor Who (2005) 7.09

~ 8 minutes de lecture
Doctor Who versus le monstre-soldat de glace dans un sous-marin qui vient de Mars (le monstre, hein, pas le sous-marin)
Par Koss

Cette semaine,  un conflit intérieur a pris possession de moi:

  1. J’adore les films de sous-marin, sous genre cinématographique d’excellence si il en est et qui a produit une belle flopée de très bons films, de Das Boot à la Poursuite d’Octobre Rouge.
  2. Je déteste les épisodes historiques de Doctor Who. Le schéma est connu et il repose sur le pitch même de la série : le Tardis est une machine qui voyage dans le futur (d’où l’épisode précédent) et dans le passé et toutes les saisons reposent sur ce même schéma. Autant les épisodes « guide de voyage dans le futur » me font rêver, autant les épisodes historiques m’ennuient profondément (mention spéciale pour " un Loup-Garou royal " ). Pourtant avec Mark Gatiss au scénario, j’avais un peu d’espoir pour cette histoire de sous-marin pris dans le conflit de la Guerre Froide.

Mark and Steven

 

Mark et Steven sont de bons copains. Malgré leurs différences (Mark est autant anglais que Steven écossais), ils partagent tout deux un amour immense pour Doctor Who, qui a bercé leur enfance. Mark est un très bon acteur et Steven, un très bon scénariste. Pourquoi alors ne pas travailler ensemble se demandent-ils ? Cela tombe bien puisqu’il se trouve que Mark est aussi scénariste. Faisons notre propre série alors ! Cela donne le très bon Sherlock, encensé un peu partout. Pourtant Mark a un vrai problème : il ne sait écrire que des scénarios de vingt minutes. Passé cette limite, il n’est plus capable de rien et fait du remplissage. A une exception près (Sherlock 1x03), cela s’est toujours vérifié. L’exemple le plus flagrant de cette faiblesse d’écriture, c’est l’épisode " Victory of the Daleks " qui s’arrête littéralement vingt minutes avant la fin, en bouclant toutes ses intrigues.

 

Steven Moffat et Mark Gatiss

 

Et c’est un peu la même chose ici. Mark Gatiss a beau multiplier les références à la série classique et aux films d’horreur (Alien est même indirectement cité), l’intrigue prend fin dès que l’Ice Warrior quitte son armure. Il y a bien quelques jolis passages ça et là (dont un dialogue réussi entre Clara et le scientifique), mais l’ensemble de l’épisode est constitué de beaucoup trop de scènes de couloirs pour qu’on se laisse prendre. C’est vraiment dommage car le contexte global de la guerre froide aurait davantage mérité d’être creusé plutôt que de se cantonner au simple jeu de mot du titre.

 

Steven et la saison 7

 

Depuis début septembre et le début de cette saison 7, on se pose tous des questions sur le vrai but de la saison : en effet, pour la première fois depuis 2005, la série est divisée en deux avec deux compagnes différentes. J’ai logiquement cru à un double fil rouge pour la saison : une première partie hommage à Amy-Rory et une seconde partie sur Clara, introduction aux 50 ans de la série. Je m’étais lourdement trompé. La première partie s’est avérée être davantage une suite de blockbusters aux concepts forts et aisément pitchables qu’une intrigue centrée sur Amy-Rory. Et il semblerait bien que cette seconde partie de saison emprunte la même voie. Cet épisode nous en donne la clef : la saison sept est un gigantesque hommage aux épisodes classiques de la série. Point donc de fils rouge ou d’arcs narratifs complexes, Steven Moffat a préféré faire une pause et nous propose une suite de loners qui reviennent au fondement de la série : un show fait pour les enfants. Vous voulez des Daleks ? Alors, nous avons Asylum of Daleks ! Vous voulez Doctor Who au Far West ? Alors, nous avons A Town Called Mercy ! Vous voulez le retour d’anciens monstres ? Alors, nous avons Cold War !

 

Davos enfin classe !

 

Dans cette optique de blockbuster, Steven Moffat confie chaque épisode à un scénariste prestigieux. Nous avons eu la semaine dernière Neil Cross, showrunner de Luther (il reviendra la semaine prochaine), nous avons Mark Gatiss et nous auront Neil Gaiman (scénariste de l’absolument fabuleux Doctor’s Wife et créateur du tout aussi excellent Sandman) et Stephen Tomphson (scénariste de deux épisodes de Sherlock). On comprend tout à fait que dans cette optique, Peter Jackson veuille aussi sa place.

Du coup, chaque épisode peut s’apprécier différemment puisqu’il y en a clairement pour tous les goûts. L’épisode de cette semaine a, par exemple, du ravir les fans des épisodes classiques puisque tout y est : monstres légèrement ridicules, courses à travers les couloirs, la compagne en détresse, une baisse de rythme au milieu de l’épisode, des effets-spéciaux cheap (mention spéciale au sauvetage du sous-marin par le vaisseau alien) et un discours grandiloquent du Docteur. Ce qui change en 2013, c’est le soin apporté à l’esthétique de la série (les plans intérieurs sont encore très beaux) et l’accumulation jusqu’à l’excès de guests britanniques prestigieux. Pour vous donner une idée, la venue de David Warner (qui joue ici le professeur Grisenko), c’est un peu comme si Jean Piat venait faire un tour dans Hero Corp. Bref, l’épisode remplit parfaitement son rôle de pastiche/hommage. Guère plus.

 

Le coin du connard (par Tan)

 

Dans Doctor Who, l'habit ne fait pas le moine : Moffat l'a prouvé, voici deux épisodes. Par contre, l'armure fait définitivement le méchant. Entre les Daleks, les Cybermens, les papates de l'espace et maintenant le gladiateur moche de Mars, ça fait quand même un sacré nombre de créatures relégués du mauvais coté de la morale juste à cause de leur carapace. En plus tous ont besoin de cette armure pour survivre, c'est honteux de faire une telle ségrégation envers les handicapés. Alors qu'il est si simple de les intégrer...

Prenez Mister Freeze (Batman), Darth Vader (Star Wars) ou les Borgs (Star Trek) ce sont tous de gentils personnages toujours prêt à faire une belote. (Note à moi-même : Je n'ai vu/lu aucun des trois. Je devrait quand même les matter pour vérifier que je ne dit pas de conneries...)


Le coin du fan (par Koss)

 

Cette semaine, focus sur le méchant de la semaine : l’Ice Warrior.

 

Ice Warrior

 

Apparu pour la première fois en 1967 dans une aventure avec le Second Docteur, les Ice Warriors n'ont au final fait que très peu de petits coucous dans la série. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le postulat de base de Cold War reprend celui de l’épisode éponyme de leur première apparition : « Un groupe de scientifiques découvrent les Ice Warriors en creusant dans la glace ». Depuis 1974, ils n’étaient plus apparus dans la série (Tennant y fait toutefois référence dans The Water of Mars). Steven Moffat, du reste, était contre le retour de ces monstres les jugeant « peu sérieux » : il a fallu toute la diplomatie de Mark Gatiss pour le convaincre. Vivement que Steven Moffat fasse revenir le Lakertyan, tiens !

 

Cold War, en dépit de ses nombreux ratés, donne enfin l'occasion de comprendre l'objectif final de Moffat sur cette saison 7 : faire un hommage à la série classique. Et en attendant, pour une vraie saison de Docteur Who, il nous faudra patienter jusqu’en 2014...

 

J’aime :

  • Liam Culligan (Davos dans Game of Thrones) enfin classe en capitaine de vaisseau.
  • La réaction de Clara face à la mort brutal d'un personnage.

 

Je n’aime pas :

  • L’Ice Warrior, beau monstre en carton.
  • Pourquoi le Docteur et Clara continuent de parler le russe alors que le Tardis n’est plus la ?
  • Toujours pas de fil rouge (il n’y en aura pas de toute façon).

 

Ma note : 11/20.

L'auteur

Commentaires

Avatar dewey
dewey
"Prenez Mister Freeze (Batman), Darth Vader (Star Wars) ou les Borgs (Star Trek) ce sont tous de gentils personnages toujours prèt à faire une belote. (Note à moi même : Je n'ai vu/lu aucun des trois. Je devrait quand même les matter pour vérifier que je ne dit pas de conneries...)" Bah, 2/3 de bon, c'est pas mal Tan. Bon, par contre, je ne te conseille pas de faire une belote avec les Borgs. Simple précaution de survie. Sinon, j'ai lu sur un article comme quoi Moffat allait faire revenir les Zygons (qui sont-ils donc ?) pour le cinquantième anniversaire ...

Avatar Koss
Koss
Une créature moche vaste mix entre un poulpe et le Grinch.

Avatar elpiolito
elpiolito
Sherlock 1x03, c'est Moffat qui a du trouver une astuce pour tirer partie des 20 minutes de Mark. Parce que, quand on regarde bien, cet épisode, ce n'est qu'une succession de mini-enquêtes et de mini-histoires de 20-25 minutes chacune, reliée par un léger fil rouge. Donc on a encore la théorie des 20 minutes qui se vérifie, c'est juste que ça a été habillement camouflé :-)

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