Critique : House 8.04

Le 06 novembre 2011 à 04:36  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui essaie de finir d'installer les deux nouveaux membres de l'équipe avec plus ou moins de réussite.
Par sephja

Critique : House 8.04

~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui essaie de finir d'installer les deux nouveaux membres de l'équipe avec plus ou moins de réussite.
Par sephja

Vieilles routines, nouvelles victimes

Thad Barton, un riche homme d'affaire sur le point de délocaliser son entreprise en Chine, ressent des problèmes de vision juste avant de signer l'accord qui détruira une grande quantité d'emploi. House voit alors une nouvelle opportunité de trouver l'argent pour récupérer son bureau et faire revenir son ancienne équipe. Pendant ce temps, Park se prépare pour son audition concernant la gifle qu'elle a mise à l'un de ses supérieurs. 

 

Résumé de la critique 

Un bon épisode que l'on peut détailler ainsi :

  •  une construction classique et maladroite
  •  House s'amuse avec ses jouets 
  •  une série qui retrouve ses mauvaises habitudes avec Adams
  •  la situation de Foreman qui pose problème 

 

 

Le pouvoir de l'argent contre l'attachement moral

Poursuivant dans sa construction autour d'un thème directeur, la série nous offre un scénario qui oppose la cupidité à la richesse humaine, l'argent à l'amour au travers de deux intrigues parallèles. La première, peu exploitée, concerne le patient du jour qui va devoir choisir entre son enrichissement financier (et celui de House) et sa relation avec sa fille pas suffisamment mise en valeur pour donner un vrai poids émotionnel à sa décision. Evidemment, ce dilemme entre matérialisme et sentiment est un vrai régal pour House, toujours en quête d'argent pour récupérer son espace de liberté. 

Seulement, en associant ce patient avec les besoins financiers d'un Greg toujours aussi cynique et égoïste, la série donne l'impression de se servir de ce cas que comme un moyen et non un but. Pour l'instant, House doit faire avec le docteur Park qui a la mauvaise idée de parier contre lui sur son éventuel licenciement. Fidèle à son habitude, il va user des pires stratagèmes pour gagner, montrant ainsi qu'il n'a pas peur de transgresser les règles, quitte à la mettre dans un réel embarras en se montrant particulièrement insolent.

Le rapport particulier que possède House envers l'argent est intéressant, car s'il paraît toujours aussi vénal en apparence, c'est car cet argent symbolise avant tout sa soif d'indépendance, symbole de sa capacité à s'affranchir des règles. Une thématique parfaite pour House qui joue sur du velours, pour un épisode qui se concentre beaucoup sur l'équipe et délaisse un patient assez peu intéressant.

 

House et son goût pour les victimes 

Si cet épisode a une scène cruciale, elle se situe au tout début, lorsqu'il tente de voler le sandwich d'Adams et que celle-ci trouve un argument pour l'en empêcher. Park prend alors la suite, laissant espérer au spectateur que les deux jeunes femmes ne seront pas juste des marionnettes de plus pour House, mais une vraie opposition digne de ce nom. Hélas, cette séquence est surtout la seul où Greg donne l'impression de devoir plus se plier un peu aux exigences des autres. Très vite, la mécanique habituelle du show se remet en place, laissant House jouer à torturer son équipe au détriment de l'intrigue. 

Son duo avec Park se révèle assez bon surtout que la jeune médecin est suffisamment têtu pour lui tenir tête, apportant une dose de comédie non négligeable à cet épisode. House semble vouloir s'intéresser à la façon dont Park réagit à la pression et son plaidoyer final est particulièrement drôle, grâce au style singulier mais attachant de ce personnage. Comme toujours, House teste les autres, gère leur résistance et juge selon ses propres règles, voyant son bénéfice personnel avant les qualités purement humaine. 

En quatre épisodes, Charlyne Yi aura su imposer un personnage plutôt original par son style atypique à la fois assez lymphatique et obstinée dans son travail. House aime les victimes et son jeu avec sa proie apporte la dose de comédie attendue, Wilson trouvant facilement sa place au sein de cette intrigue. Hélas, la réussite ne va pas être la même pour le docteur Adams que les auteurs vont tenter de présenter comme l'exact opposé de Park. 

 

 

Maîtriser sa colère 

Pour former une équipe, House a déjà montré qu'il avait avant tout besoin de se confronter à des personnalités au caractère suffisamment malléable pour le supporter, mais aussi assez brillant pour tenter de le défier. Tout ce qui l'empêche de travailler est vécu comme une agression, comme son voisin orthopédiste qui aurait mérité de profiter d'un arc narratif un peu plus long. Refusant de maîtriser sa colère, House reste insolent et agressif, expulsant toute sa colère pour éliminer cette frustration qui empêche la réflexion. 

Imperturbable en apparence, cherchant à séduire en esquivant le conflit, le docteur Adams est l'exemple parfait du médecin qui pense maîtriser sa colère grâce à sa capacité à compartimenter son existence. Le but de House va donc consister à détruire cette barrière en montrant que les gestes du quotidien trahissent ce que nous sommes, tout en prouvant une fois de plus sa capacité à lire les autres. Hélas, les auteurs ne parviennent pas à nous passionner pour ce personnage, la série retombant rapidement dans ses travers inutilement bavards.

Difficile en effet de comprendre les motivations d'Adams à se présenter tous les jours dans le bureau de House, Odette Annable peinant beaucoup à s'imposer face à son nouveau patron. Retombant dans la routine, la série ennuie un peu, oubliant au passage les bonnes résolutions du début de saison en laissant trop de liberté à leur héros. 

 

House et l'autorité 

Après son séjour en prison, House avait perdu la présence protectrice de Cuddy et une bonne part de sa liberté, comme de pouvoir provoquer les autres à l'envie. Cette idée de le restreindre était plutôt bonne, Foreman connaissant suffisamment bien son fonctionnement pour anticiper ses réactions. Seulement, cela oblige les scénaristes à proposer des patients du jour suffisamment intéressant pour maintenir l'attention du héros. Seulement, c'est sur ce point que les scénaristes échouent ici, les auteurs se retrouvant obligés de laisser un peu de liberté à leur héros, le tout au détriment de son nouveau patron qui apparait impuissant. 

L'histoire d'argent passe avant celle d'un patient peu exploité, hormis pour nous servir un débat éthique sans grande originalité. En conclusion, un épisode qui confirme le potentiel du duo Park - House, mais ne parvient pas vraiment à intégrer Adams au sein d'une intrigue pas vraiment inspiré. Le cas médical du jour, mal décrit, va vite être supplanté par le show habituel où Greg s'amuse à embêter son équipe, renouant avec certaines mauvaises habitudes de la série et une impression d'essoufflement de plus en plus flagrante.

 

J'aime :

  •  le jeu entre House et Park divertissant 
  •  la direction artistique impeccable 
  •  la question éthique de départ intéressante ... 

 

Je n'aime pas : 

  •  ... mais peu ou pas exploité 
  •  le jeu entre House et Adams 
  •  Odette Annable pas convaincante 

 

Note : 12 / 20 

Un épisode assez moyen, malgré un pari entre Park et House assez amusant, l'infâme docteur jouant à torturer sa victime favorite. L'arrivée définitive du docteur Adams est assez décevante, poussant la série à revenir vers ses mauvaises habitudes, House essayant de deviner les raisons de son retard plutôt que de s'occuper d'un patient trop anecdotique. 

L'auteur

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12.55

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