Critique : Doctor Who (2005) 6.05

Le 23 mai 2011 à 08:28  |  ~ 5 minutes de lecture
Décidément cette saison ne convient pas à un jeune public. Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre, mais entre les Silent, les sirènes démons, les délires hallucinatoires de House et les Almost people de cet épisode, on s’étonne que la série arrive à maintenir une audience aussi stable.

Critique : Doctor Who (2005) 6.05

~ 5 minutes de lecture
Décidément cette saison ne convient pas à un jeune public. Ce n’est pas moi qui vais m’en plaindre, mais entre les Silent, les sirènes démons, les délires hallucinatoires de House et les Almost people de cet épisode, on s’étonne que la série arrive à maintenir une audience aussi stable.
Par Gouloudrouioul

Petite entrée en matière : Amy et Rory jouant aux fléchettes et le Docteur encore et toujours bloqué sur le test de grossesse d’Amy. Le côté feuilleton de la série est apparemment mal géré du côté des stand alone, qui doivent sans cesse rappeler au spectateur occasionnel le fil rouge de la saison, sans s’embarrasser de subtilités. On comprend qu’il faille ne pas perdre les gens, mais la chose commence à devenir lourde tant elle est répétée d’épisode en épisode, sans rien proposer de nouveau. Il en va de même pour la femme au cache œil que l’on commence à voir un peu trop souvent, toujours de manière affreusement régulière. Il me semble que Russell T. Davies parvenait mieux à disperser les différents éléments de l’intrigue principale. C’est peut être là d’ailleurs le seul point faible de Moffat en tant que showrunner. Mais passons.

Une tempête solaire frappe donc le Tardis et le précipite droit sur une île, sur laquelle se trouvent quatre ouvriers et une mixture blanche étrange. La chose se transforme vite en huis clos, où le Docteur, Amy et Rory devront lutter contre la chair blanche ayant pris vie. C’est pour ainsi dire très classique, mais la recette reste efficace car elle arrive à proposer quelques idées originales et flippantes.

 

 

Le thème de la copie humaine permettra évidemment de miser sur les confusions et la paranoïa. Qui est de chair ? Qui est vrai ? C’est là la véritable force de l’épisode, qui joue en permanence sur cette ambiguïté. Le huis clos est alors parfaitement justifié, car il convient parfaitement à l’idée soulevée. Pourtant on remarquera quelques maladresses : la façon dont est emmenée la division entre le vrai groupe et le groupe de chair est assez bancale et semble ne venir de nulle part : des personnes enfermées plus d’une nuit dans un même endroit ne s’entretuent pas naturellement. Il faut qu’il y ait une tension claire et palpable. Ici la chose aurait tout aussi bien pu se régler en taillant le bout de gras autour d’une table, sans électrocution ni menaces de mort.

Les ficelles sont pareillement assez grosses durant tout l’épisode, mais restent heureusement compensées par de beaux moments de frousse qui nous laissent tendus la plupart du temps. J’en profite pour parler du maquillage, encore une fois excellent, qui est arrivé à rendre toute l’horreur de ces êtres de chair, mais aussi toute leur vulnérabilité et leur humanité. C’est en effet l’occasion d’aborder le thème de l’identité. Le traitement, bien que manquant évidemment de finesse, est intéressant et se prête parfaitement à l’action et au déroulement du scénario. Et puis c’est bien joué, donc un minimum crédible.

Rory paraît pour une fois prendre une certaine profondeur. Le season premiere semblait vouloir le détacher de son rôle de boulet, mais les épisodes suivants ont eu du mal à suivre cette logique et l'ont à nouveau cantonné dans ce rôle. Cet épisode donne donc à Rory l’occasion de se défaire de son image de faire valoir. La mise à l’écart d’Amy et du Docteur permet de donner à ses actions de l’importance, et nous fait réaliser que Rory est un très bon personnage, trop souvent éclipsé par l’aura du Docteur et de son couple.

On remarquera que les morts multiples du personnage dans les épisodes précédents ne semblent pas être dues au hasard, les scénaristes montrant à plusieurs reprises qu’ils en ont conscience. Du coup on ne peut pas s’empêcher de se demander si ces morts  répétées ont un rapport avec la trame principale ou si elles sont juste en train de devenir un running-gag mal venu. J’espère que c’est la première solution, la deuxième étant suicidaire pour les scénaristes et pour l’implication du spectateur, qui risque de sourire à chaque fois que Rory frôle la mort plutôt que de s’en inquiéter.

 

 

Le fait est qu’il ne se passe pas grand-chose de l’épisode, qui semble principalement s’employer à  introduire les idées et l’ambiance au lieu de les mettre en application. L’intrigue souffre du fait qu’elle est séparée en deux. Elle est diluée et manque pour l’instant clairement d’enjeux. Je compte donc sur la deuxième partie pour exploiter pleinement tous les éléments mis en place, d’autant que le cliff promet son lot de retournement de situation.

 

J'ai aimé :

  •  L'ambiance
  •  La photo
  •  Les maquillages
  •  La mise en avant de Rory


Je n'ai pas aimé :

  •  Un épisode de mise en place
  •  Les ficelles, un peu grosses


13/20

L'auteur

Commentaires

Avatar elpiolito
elpiolito
Marrant qu'avec une critique comme celle là tu mettes quand même 13. Sinon, oui, Davies était beaucoup plus subtil à distiller les indices au fil des saisons, c'était presque un jeu de chercher les indices dans les épisodes. Mais bon, Moffat voulant faire plus feuilletonant que Davies, c'est peut-être plus difficile de faire moins subtil.

Avatar Gouloudrouioul
Gouloudrouioul
Ouais, mais je pense que c'est surtout une question d'audience et que sur ce point precis Moffat a les mains liees par la chaine (jeu de mot pas fait expres). Il faut pas perdre les spectateurs occasionnels, et avec toutes ces question en suspend l'equilibre doit etre assez dur a gerer. Pour moi un 12-13 c'est un episode qui fait son boulot correctement, il ne m'a pas ennuye, il m'a bien diverti donc je ne pense pas qu'il merite moins de 12 (HEIN AUREY).

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La vie est pleine de surprise. Par exemple jusqu’à hier, j’étais absolument certain que ma cuisinière avait quatre feux de taille différente, or il s’avère que deux d’entre eux sont de taille identique. Vous vous imaginez mon extrême étonnement face à ce coup de théâtre que me réservait le destin. Et bien là c’est la même chose : je me mets à considérer la saison 6 d’une manière bien différente depuis quelques épisodes. Je la croyais parfaite, elle s’avère en fait bien moins maitrisée que ce que je pensais, surtout lorsqu’on la compare à cet épisode.