Critique : Doctor Who (2005) 6.06

Le 30 mai 2011 à 09:53  |  ~ 5 minutes de lecture
Une deuxième partie d'épisode qui reprend là où les choses s'étaient arrêtées : le Docteur a désormais son propre ganger, tandis que les copies de chair tentent d'exterminer leur double humain.

Critique : Doctor Who (2005) 6.06

~ 5 minutes de lecture
Une deuxième partie d'épisode qui reprend là où les choses s'étaient arrêtées : le Docteur a désormais son propre ganger, tandis que les copies de chair tentent d'exterminer leur double humain.
Par Gouloudrouioul

Je dois vous avouer que je vais avoir du mal à trouver des choses à dire dans cette critique, tant ce que l’épisode propose est similaire à ce qu’il montrait dans sa première partie. Ce n’est pas un bon point, ça n’en est pas un mauvais non plus. L’épisode se contente de poursuivre sur la lancée de son introduction et présente des évènements logiques, sans briller de par la façon dont se déroulent les choses, mais sans être ennuyant pour autant.

On retrouvera par conséquent les mêmes réflexions sur l’identité, toujours traitées sans véritable subtilité, mais ayant cette fois beaucoup plus d’impact car concernant le Docteur himself. Cela se fera par le biais d’Amy, qui discriminera sans cesse la copie du Docteur, ou du moins ne la considérera pas comme étant le vrai Docteur. On voit la fin venir : les deux doubles avaient échangé leur chaussure pour voir si les gangers avaient une véritable identité. Si l’excuse est un peu tirée par les cheveux et ne paraît prendre place que pour offrir une morale de fin d’épisode, on se rend compte qu’elle servira à mieux emmener le twist final, dont je parlerai plus bas.

 

 

La situation de se retrouver face à une copie du Docteur avait déjà été exploitée auparavant mais permet tout de même quelques moments assez drôles, rythmés par les répliques vives et incisives des deux doubles, joués par un Matt Smith plus survolté que jamais. L’humour est de la sorte omniprésent durant la première moitié de l’épisode, ce qui donne une bouffée d’air frais nécessaire à un scénario globalement lourd et sombre : cela faisait longtemps que Doctor Who n'avait pas été aussi drôle.

Paradoxalement, le double du docteur sera aussi l’occasion de mettre davantage sa part sombre en avant. Amy, croyant parler au ganger, avoue au Docteur qu’elle sait qu’il va mourir dans 200 ans. S’ensuit un joli pétage de câble, à la suite duquel il va arrêter de plaisanter constamment pour présenter une mine plus grave. La performance de Matt Smith est encore une fois impeccable, l’acteur arrivant à jongler entre le registre dramatique et comique sans aucune fausse note.

Concernant la partie survival en elle-même, elle n’est pas exceptionnelle, bien qu’agréable à suivre. Le fait est que les ficelles sont pour la plupart assez voyantes. On suit l’épisode sans déplaisir, mais on ne peut pas s’empêcher de se dire qu’il y avait véritablement moyen de faire plus intéressant et plus surprenant avec de telles bases. En cela, l’intrigue aurait peut-être gagné à ne pas être partagée en deux : quelque chose de plus dense, avec un suspense moins dilué, aurait permis de masquer ces quelques faiblesses scénaristiques. D’autant que les personnages créés pour l’occasion ont l’air d’avoir été écrits pour un stand alone tant on peine à s’attacher à eux et tant ils manquent de profondeur. Rien à voir, par exemple, avec les épisodes doubles Forest of The Dead ou Time of The Angels, où les personnages acquièrent rapidement notre sympathie. On notera néammoins que cette deuxième partie offre une conclusion satisfaisante aux différents protagonistes.

Tout cela est heureusement compensé par des moments de frousses bien filmés et bien mis en scène, qui parviennent sans mal à capter notre intérêt. Le fait que l’on ne sache pas qui est quoi ajoute une touche de tension bienvenue, qui nous fait douter de tout et de tout le monde durant la majorité de l’épisode. Matthew Graham arrive à jouer là-dessus avec assez de talent pour nous plonger dans une confusion plutôt inédite dans la série, ce qui compense son écriture un peu grossière.

 

 

En fait je crois que si l’épisode s’était arrêté 5 minutes avant la fin, il aurait mérité 13, comme la semaine dernière. Pas brillant, pas désagréable, un épisode classique de Doctor Who en somme. Sauf que le twist change toute la donne. Complètement hallucinant, il offre en une seule scène des réponses à la majorité des questions que l’on se posait dans cette première moitié de saison. Et malgré son degré de WTF élevé, il reste tout à fait cohérent. Mieux : il justifie à lui seul toute l’insistance qui était faite sur la femme au cache œil et la grossesse d’Amy. Car si cette insistance a pu paraître lourde et malvenue au premier visionnage, elle a permis d’accentuer l’énorme surprise provoquée par cette révélation finale.

Je vais encore couvrir Moffat de lauriers, mais son idée de saison en deux parties est très bonne. Elle permet une intrigue principale beaucoup plus rythmée, présentant bien plus de rebondissements qu'au temps de Russell T Davies, qui ne faisait converger les différents éléments principaux qu’en toute fin de saison. Hors ce twist final risque de provoquer de grands changements, pour une deuxième moitié de saison bien différente de la première.


J'ai aimé :

  •  L'interaction entre les deux docteurs
  •  Le jeu de Matt Smith
  •  La confusion générale
  •  Le twist, bien amené, et complètement surprenant


Je n'ai pas aimé :

  •  Une écriture légèrement grossière
  •  Des personnages peu attachants


14/20

L'auteur

Commentaires

Avatar CAD
CAD
@Goulou : il m'a été rapporté qu'il y a encore un épisode avant la deuxième partie de la saison.

Avatar Gouloudrouioul
Gouloudrouioul
Oui ça je sais, t'en fais pas. Cet épisode, même si c'est l'avant dernier, reste déterminant pour la deuxième moitié de saison, c'est pour ça que j'en parle ^^ .

Avatar Shoomy
Shoomy
D' accord avec toi pour cette critique. Et d'ailleurs je crois qu'ils auraient pu faire quelque chose de bien meilleur avec Marshall Lancaster (son personnage est tellement plat)...

Avatar Gouloudrouioul
Gouloudrouioul
J'avoue que les guest sont très mal exploitées...

Derniers articles sur la saison

Bilan : Doctor Who (2005) saison 6

Notre Docteur préféré revient dans une sublime saison 6, malheureusement très controversée.

Critique : Doctor Who (2005) 6.13

La semaine dernière, je n’ai pas eu le temps de faire une critique, et je n’ai donc pas pu exprimer mes inquiétudes quant au final. Je voyais effectivement mal comment celui-ci aurait pu offrir le lot d’épique que l’on exige de tout final, tout en liant les évènements de la saison 6 entre eux afin d’offrir une vraie conclusion, cela en un seul épisode de 45 minutes. Moffat a voulu, pour des raisons qui me restent totalement mystérieuses, couper avec la tradition du double épisode final alors que cette saison était certainement celle qui en aurait le plus nécessité. C’est donc inquiet que j’ai lancé l’épisode, conscient du talent du bonhomme, mais également bien au courant de tous les faux pas dont il était capable. Alors, final réussi ou conclusion foireuse ? Je suis moi-même tiraillé.

Critique : Doctor Who (2005) 6.11

La vie est pleine de surprise. Par exemple jusqu’à hier, j’étais absolument certain que ma cuisinière avait quatre feux de taille différente, or il s’avère que deux d’entre eux sont de taille identique. Vous vous imaginez mon extrême étonnement face à ce coup de théâtre que me réservait le destin. Et bien là c’est la même chose : je me mets à considérer la saison 6 d’une manière bien différente depuis quelques épisodes. Je la croyais parfaite, elle s’avère en fait bien moins maitrisée que ce que je pensais, surtout lorsqu’on la compare à cet épisode.