Critique : Jane the Virgin 2.10

Le 04 février 2016 à 15:05  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui se concentre sur les personnages, et qui le fait très bien.
Par RasAlGhul

Critique : Jane the Virgin 2.10

~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui se concentre sur les personnages, et qui le fait très bien.
Par RasAlGhul

Chaque fois que je me sens un peu lassé par Jane The Virgin, cette dernière produit un épisode qui me réconcilie direct avec la série. Elle a fait Chapter Twenty-Seven et son triangle amoureux gonflant, derrière bim ! le superbe Chapter Twenty-Eight ! Le moyen Chapter Thirty-One ne m’avait pas rassuré dans mes craintes, fondées sur le fait que les scénaristes semblaient délaisser les moments émotionnels pour seulement faire dans le sensationnel et le drama.

Tant et si bien que, pour la première fois depuis que je critique la série à la semaine, j’ai pensé à faire une pause. Si je n’éprouve pas de plaisir à regarder un épisode, à quoi sert le fait d’écrire dessus. Et bien évidemment, comme à chaque fois que je décide de faire quelque chose, il faut que le Dieu des séries – je l’appelle officieusement Eric Taylor – me remette à ma place. Arrive ainsi le très bon Chapter Thirty-Two, qui se concentre sur les personnages, pour offrir de très beaux – et très drôles – moments ! Vamos !

 

 

Jane et les difficultés d’être écrivain

 

Une des raisons pour lesquelles je me suis senti si impliqué dans l’histoire racontée par le Narrateur – de retour en forme, lui-aussi –, c’est parce que, comme Jane, j’écris. La voir douter, chercher de l’inspiration, tenter mille et une phrases d’accroche sans jamais réussir à trouver la bonne, tout cela me parle. De fait, j’ai ressenti bien plus d’empathie envers Jane que j’avais pu le faire par le passé. Et le coup de l’ordi qui plante – ici, à cause de Mateo et du jus d’orange – m’a fait penser à des souvenirs pas si lointains, et tout aussi traumatisants.

 

Jane fait des plans sur la comète

 

Jane se retrouve donc sans rien, et doit donc se remettre à écrire, en partant de rien. Problème : elle se retrouve à nouveau coincée et sans inspiration. Souvent, le fait d’écrire se retrouve (dé)bloqué par des évènements de la vie de tous les jours. Dans le cas de Jane, elle se jette dans son travail pour éviter de penser au manque affectif qu’elle ressent depuis la dernière fois qu’elle a embrassé Michael, c’est-à-dire il y a six mois. Aidée par sa fidèle amie Lina – qui fait ici un retour plus que sympathique –, la jeune mère va se lancer sur les sites de rencontres, et, plus précisément, sur l’application équivalente à Tinder dans l’univers de Jane The Virgin.

À partir de là, rien de nouveau sous le soleil. Tout le chemin de Jane est juste pour lui faire réaliser qu’elle reste une personne sérieuse, qui aime l’engagement et les relations de couple. Les différentes interactions avec les différents hommes qu’elle rencontre dans l’épisode sont tour à tour gênantes et drôles. Cela mènera finalement à une scène muy caliente avec le Professeur Chavez, qui annonce des situations délicieusement awkard entre les deux personnages !

 

 

La famille De La Vega prend les devants

 

L’autre gros focus de l’épisode est mis sur la famille De La Vega. Après une storyline pas assez développée la semaine dernière, les scénaristes mettent ici l’accent sur Rogelio, qui prouve une fois de plus qu’il n’a pas besoin d’être hilarant pour être intéressant en tant que personnage. Le fait qu’il parle espagnol avec son père est une nice touch de la part de l’équipe créative, créant un sentiment de proximité entre deux personnes qui ne l’ont jamais réellement été. La discussion est pleine de tendresse, et fait beaucoup pour approfondir le père de Rogelio.

 

Rogelio, son père et Jane

 

Ce dernier essaie donc de distraire sa mère de la séparation proche, et décide de la réintégrer au poste de manager, ce qui se révèle être une très, très mauvaise idée. Personnellement, Liliana ne me convainc pas trop, donc je dois avouer que je suis resté de marbre pendant quasiment toutes ses interactions avec son fils. Elle possède néanmoins un joli moment de complicité avec Xiomara, qui amènera un moment qui va sans doute compter plus tard.

Lorsque l’on parle de Rogelio, l’humour n’est jamais très loin. On retourne sur le tournage de sa nouvelle telenovela, et c’est aussi absurde que l’on pouvait le croire. Le script fait voyager les personnages dans le temps, ce qui amènera Rogelio à prendre part aux émeutes de Stonewall de 1969, premier pas pour la reconnaissance du droit des homosexuels aux États-Unis. À cela se rajoute un très long plan rapproché sur le visage de l’actrice principale du show, scène qui devient de plus en plus drôle en se poursuivant.

 

 

Rafael et Michael : chacun de leur côté, leur histoire respective avance

 

Les deux laissés pour compte de cette semaine sont Rafael et Michael, mais ce n’est pas une mauvaise chose. Je n’ai jamais été fan de l’enquête policière dans la série, et la voir mise en arrière-plan n’a fait que me réjouir. Cela permet également de s’intéresser plus en détail à Michael, qui, encore une fois, se retrouve au centre de l’enquête. C’est absurde mais, dans l’univers de Jane The Virgin, ce n’est pas la chose la plus dénuée de sens qui puisse arriver.

Du côté de Rafael, il a ses propres problèmes maternels. Lorsqu'il arrive pour garder Matéo, il déballe son sac à Jane mais, paradoxalement, on le sent assez déconnecté de la mère de son enfant. La discussion remplie de sentiments entre les deux personnages se fait même par SMS, de façon à augmenter encore davantage le sentiment d’éloignement. Il se rapproche en revanche de Petra, lorsque celle-ci connaît un petit problème par rapport à sa grossesse. Rafael doit supporter une Petra grincheuse – très bon travail de Yael Grobglas, encore une fois – et ne se rend compte que très tard de ce qui se passe réellement. Les souvenirs douloureux de la fausse couche réapparaissent et Petra a besoin de quelqu’un à ses côtés, non pas de quelqu’un qui lui dira que tout va bien aller. Les deux personnages sont de plus en plus proches l’un de l’autre. Et je trouve qu’ils vont bien ensemble.

 

Chapter Thirty-Two me réconcilie avec Jane The Virgin. Drôle, émouvant, et centré sur les personnages plutôt que sur le sensationnel, l’épisode est un vrai plaisir. Il m’a également touché, notamment au niveau des problèmes pour écrire que connaît Jane. J’espère que les scénaristes vont profiter du momentum créé par cet épisode pour commencer à être réguliers sur la durée !

 

J’ai aimé :

 

  • Jane.
  • Rogelio, qui montre qu’une histoire sur lui peut également être émouvante.
  • Les discussions entre Jane, Alba et Xiomara. Je ne m’en lasserai jamais.
  • Petra et Rafael. Ils vont bien ensemble.
  • Le père de Rogelio.
  • Les gags visuels.
  • Le retour de Lina ! Avant qu’elle ne reparte en prison pour Orange Is The New Black, ça fait plaisir de la revoir.
  • La relative absence de l’enquête policière.
  • La fin de l’épisode. Sexy.
  • La référence à El Chapo. Jugez par vous-mêmes.

 

Petite référence à El Chapo

 

Je n’ai pas aimé :

 

  • Le (presque) retour d’un bout du triangle amoureux. Rafael et Jane, not gonna happen. J’ai fait mon deuil.
  • Liliana ne me convainc pas.

 

Le point Gina Rodriguez :

 

Superbe semaine pour Gina, qui se voit à nouveau propulsée sur le devant de la scène. Elle réussit très bien à montrer la détresse de Jane face à sa panne d’écriture, puis sa peur de replonger dans le monde des rencards. Comme toujours, son alchimie avec Ivonne Coll et Andrea Navado crève l’écran. La discussion entre Jane et Alba à propos des sites de rencontres est parfaite, surtout avec la remarque de Jane sur la robe de sa grand-mère au baptême de Mateo. Tout comme son personnage, Chapter Thirty-Two se révèle être une réussite pour Gina Rodriguez. J’ai déjà dit que j’étais amoureux de l’actrice ?

 

Ma note : 16/20.

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