Critique : NCIS 9.16

Le 22 février 2012 à 17:43  |  ~ 7 minutes de lecture
Une bataille entre Mark Harmon et Jamie Lee Curtis entre séduction et manipulation particulièrement jouissive.
Par sephja

Critique : NCIS 9.16

~ 7 minutes de lecture
Une bataille entre Mark Harmon et Jamie Lee Curtis entre séduction et manipulation particulièrement jouissive.
Par sephja

Mind Games 

Le docteur Robert Banks, psychiatre spécialisé dans la guerre psychologique, est retrouvé pendu à son domicile par un duo de cambrioleurs qui, sous l'effet de la surprise, lui tirent deux coups de feu dessus. Les premiers signes laissent penser à un suicide, mais le psychiatre de la victime, qui n'est autre que le docteur Cranston, certifie que son patient ne montrait aucun signe de détresse. L'agent Gibbs va aller devoir enquêter au pentagone auprès du docteur Ryan, une doctoresse plutôt manipulatrice qui va tenter de se jouer de lui. 

 

Résumé de la critique 

 Un épisode très réussi que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un face-à-face réussi entre Mark Harmon et Jaime Lee Curtis 
  •  un rythme efficace et des dialogues ciselés à la perfection 
  •   une enquête qui sort de la routine et parvient à surprendre 
  •  un final un peu confus qui peine à convaincre 

 

 

Un affrontement entre séduction et manipulation 

L'évènement de cet épisode, c'est donc la présence de la toujours élégante Jamie Lee Curtis dans cet épisode de NCIS où elle va s'affirmer vite et imposer une présence forte. Incarnant un psychiatre travaillant pour le DOD, elle va tenter de se jouer de l'agent Gibbs dont l'enquête concerne directement son département du pentagone chargé de la guerre psychologique. Un jeu du chat et de la souris où la doctoresse va s'amuser à essayer de prendre le dessus sur Jethro, n'hésitant pas à mettre sa maison sur écoute pour mieux le déstabiliser. 

Avec son point de départ singulier, le scénario de NCIS est ambitieux, lorgnant légèrement vers le pilote de Sherlock pour ce jeu de la séduction très cérébral qui s'installe entre les deux vedettes. C'est sur ce point que la présence de J.L. Curtis s'avère la plus payante, imposant un charme vénéneux indéniable, mélange d'une fragilité touchante et d'une utilisation savante du non-dit. L'occasion pour Gibbs de montrer sa capacité à mettre la pression sur ces proies, offrant une scène remarquable où il s'immisce brutalement dans la vie privée de celle-ci. 

Le regard du docteur Ryan à la sortie de l'école s'emplit de peur face à la volonté de Gibbs de ne pas jouer le jeu, cherchant à imposer une présence oppressante, celle d'un homme en quête de vérité. Il marque alors la fin de cette valse troublante, celle d'un épisode au démarrage brillant, preuve que NCIS est encore capable de monter son niveau d'exigence et d'offrir des intrigues réellement captivantes.

 

Une efficacité remarquable 

Ce qui impressionne le plus dans le premier acte, c'est l'étonnante efficacité avec laquelle les différents éléments se mettent en place grâce à des dialogues très rythmés et un rythme trépidant. Sans sortir du cadre immuable du show, les scénaristes tirent parfaitement profit des différents personnages, imposant un enthousiasme et une énergie qui font la force de cet épisode. La musique est particulièrement bien travaillée, nous plaçant dans une ambiance trouble idéale pour une enquête où le moindre détail est l'expression d'une lutte de pouvoir . 

Certes, la signification des gestes manque parfois de subtilité, mais la gestion du rythme est impressionnante, exploitant à merveilles les silences lors des confrontations entre Gibbs et Samantha. La scène dans les toilettes pour femmes est certainement la plus réussie, la doctoresse prenant un malin plaisir à sortir Jethro de sa zone de confort en cherchant à lui faire perdre le contrôle de la conversation. Evidemment, le chef du NCIS n'est pas dupe et il apparaît assez vite que lui aussi joue à un jeu, à savoir tromper son ennemi en lui laissant croire qu'elle possède l'avantage.

Malheureusement, l'importance donnée à ce face-à-face se fera au détriment du reste de l'équipe, Ziva et McGee n'ayant qu'une participation assez limitée dans toute cette histoire. Une fois le jeu entre les deux vedettes terminé, la série revient à une forme plus classique et devient brutalement plus prévisible, laissant sur un léger sentiment de déception à la vue de ce démarrage vraiment épatant. 

 

 

L'art de l'adaptation 

L'autre bonne idée de cet épisode va être de modifier la routine des enquêteurs du NCIS, leurs ennemis ayant les moyens de les manipuler par le biais de la technologie. Gibbs prend la décision de déconnecter l'équipe du réseau, les poussant à utiliser le papier comme seul et unique outil de travail. Cette obsession pour le contrôle de l'origine des sources et la maîtrise des données entrantes et sortantes obligent Mc Gee à trouver de nouveaux moyens d'investigations. Une bonne idée dans un premier temps, mais qui va être délaissée dans le dernier acte pour offrir un dénouement assez standard. 

C'est sur ce point que l'épisode déçoit, n'exploitant pas au maximum son excellente idée de départ en cédant au dernier moment à une routine rassurante. Malgré tout, le divertissement reste de très bonne qualité, surtout que l'idée d'adapter les moyens d'investigations aux conditions spéciales de l'intrigue du jour est particulièrement plaisante, preuve d'un vrai soin apporté aux scénario. Malheureusement, le laboratoire d'Abby va obliger les auteurs à délaisser cette idée, montrant les limites de la capacité d'adaptation d'un produit aussi calibré que NCIS. 

Mais je chipote vraiment tant cet épisode est de loin l'un des meilleurs de la saison avec un scénario assez ingénieux et un casting très convaincant. Une preuve que la série a retrouvée un certain dynamisme en ce dernier tiers de saison, lançant une intrigue romantique inattendue et plaisante pour l'agent Gibbs. Le seul regret portera sur ce final un peu trop facile qui ne résout pas vraiment la problématique de départ, offrant une solution de facilité pas totalement crédible. 

 

Un final décevant

Si l'ambition des auteurs et la qualité du scénario reste indiscutable, on ne peut que regretter que la conclusion nous joue le jeu de la preuve miraculeuse qui fournit le nom du coupable. Si la gestion du rythme est remarquable au début, le final est ici assez boiteux, avec une accélération brutale et une révélation finale peu convaincante. Un dernier acte qui laisse un a priori négatif, gâchant des vraies bonnes idées de départ par un choix délibéré d'opter pour la solution narrative la plus facile à mettre en oeuvre. 

En conclusion, un épisode qui offre un premier acte parfait avec une opposition entre Gibbs et Ryan totalement convaincante, lorgnant légèrement du côté du season premiere de Sherlock. Une opposition parfaitement mise en valeur dans un premier temps par des dialogues impeccables et un récit parfaitement rythmé et captivant. Un peu délaissés, les personnages secondaires sont assez peu exploités, hormis lors d'un final légèrement bâclé qui joue un peu trop la carte de la sécurité. 

 

J'aime : 

  •  la première demi-heure 
  •  le face-à-face Mark Harmon - Jamie Lee Curtis 
  •  les dialogues impeccables 
  •  un démarrage totalement captivant ... 

 

Je n'aime pas : 

  •  ... sauf les sept dernières minutes 

 

Note : 14 / 20 

Du très bon NCIS pour un épisode à ranger parmi les meilleurs de la saison grâce aux performances conjointes de Mark Harmon et Jamie Lee Curtis, totalement convaincante en psychiatre manipulatrice. On regrettera seulement la conclusion trop classique  surtout à la vue du démarrage presque parfait de cet épisode.

L'auteur

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