Critique : Quantico 1.01

Le 01 octobre 2015 à 15:34  |  ~ 10 minutes de lecture
Et ouais mes cocos. Le soap revient à la mode en cette année 2015. Du coup y a une série génétiquement modifiée qui arrive, résultat d'une fusion entre plusieurs éléments. Et ça dépote, croyez-moi.
Par RasAlGhul

Critique : Quantico 1.01

~ 10 minutes de lecture
Et ouais mes cocos. Le soap revient à la mode en cette année 2015. Du coup y a une série génétiquement modifiée qui arrive, résultat d'une fusion entre plusieurs éléments. Et ça dépote, croyez-moi.
Par RasAlGhul

« Putain je viens de regarder Gotham, j’en ai ma claque des séries, c’est fini je plaque tout et je m’exile en Laponie.

– Bah Ras t’avais dit à Série-All que t’allais faire la critique de Quantico.

– Ah non j’ai pas… Mais attends, t’es qui toi ?

– Je suis ton ami imaginaire. Tu ne te souviens pas ?

– Bah non.

– Un binge-watching intensif d’Entourage t’as fait entrer dans un état second et maintenant tu vois toujours quelqu’un à tes côtés.

– Ah d’accord. Bah c’est cool. Tant que j’embrasse pas ma sœur...

– Ou que tu ne te jettes pas d’un pont.

– Haha qu’est-ce que ça serait con !

– Trêve de plaisanteries. Tu te mets à Quantico.

– Non j’ai pas envie. Ça a l’air tout pourri comme série. Un mélange entre Grey’s et Homeland ? Il manque quoi ? Des twists à la Empire ?

– Euh…

– RÉPONDS PAS. Je veux pas savoir.

– T’as envie d’un câlin ?

– Non merci ça va.

– Une petite pipe alors ?

– Quoi ? Mais non.

– Bon bah tu t’y mets alors. On t’attend à Série-All pour que tu commences ta révolution écrite contre Sens Critique et Allociné.

– Okay. C’est parti. »

 

Visionnage de l’épisode (si vous voulez passer le temps, voici un petit interlude musical dont le chanteur et le titre de la chanson riment avec Quantico).

 

 

« Bon bah Ras, qu’est-ce que t’en as pensé ?

– Waouh ! J’ai pas tout compris tellement c’est allé vite. T’avais raison, Grey’s, Homeland et Empire, le tout passé au mixeur.

– Mais en fait t’as jamais dit de quoi ça parlait.

– Ça parle d’une femme, Alex Parrish, interprétée par Priyanka Chopra, qui rejoint Quantico, l’académie de formation du FBI. Elle va rencontrer de nombreuses personnes hautes en couleurs et va apprendre à vivre avec elles, tout en découvrant les ficelles du métier.

– Jusque-là, rien d’exceptionnel.

– Ouais sauf qu’avec un saut dans le temps, on se retrouve avec cette même Alex face au plus grand attentat sur le sol américain depuis le 11 septembre. Et maintenant, alors que tout le FBI la pense coupable, elle va devoir prouver son innocence. Ah et elle est toujours aussi belle après l'explosion qu'avant. Y a pas à dire ils sont fortiches.

– Je te crois pas.

– Tiens, juge par toi-même.

 

Alex, se relevant dans les débris après l'attentat

 

– C'est vrai qu'elle est magnifique. Et sinon, pourquoi est-ce que le FBI doit toujours être stupide ? C'est dans leur contrat ou quoi ?

– Entre ça et Blindspot, t'as raison, ils ne sont pas servis les pauvres.

– Et sinon, c’est pas un peu débile comme concept ?

– Attends attends, je vais t'expliquer ça en détail. C’est pas aussi con que ça en a l’air. »

 

 

Un sujet tabou comme moteur principal d’une intrigue jouant sur plusieurs tableaux
 

Les recrues au grand air

 

Quantico parle de terrorisme, plus précisément de contreterrorisme. 9/11 a laissé une marque indélébile dans la psyché américaine et a inspiré de nombreuses séries. Peu d’entre elles osent toutefois attaquer le sujet de front. De mémoire, seule Homeland osa s’emparer d’un sujet encore très peu discuté aux États-Unis. La différence de Quantico se trouve dans l’humour que les scénaristes insèrent dans les situations. On parle de terrorisme certes, mais les prometteurs agents en formation sont toujours humains. Donc ils rigolent, ils couchent ensemble, ils racontent des ragots… bref ils vivent une vie normale. C’est juste leur boulot qui l’est moins.

Le pilote fait feu de tout bois. Le passé – l’enseignement à Quantico – et le présent s’enchaînent vitesse grand V. Le procédé est usé depuis longtemps mais il n’empêche que cela donne un certain style à l’épisode. Tension, secrets et complots nous tombent sur le paletot avant qu’on ait eu le temps de dire « putain de merde », et les twists arrivent les uns après les autres, destinés à choquer mais également à nous présenter l’univers dans lequel les personnages vont évoluer. À savoir un univers rempli de secrets, mensonges et violence.

En tout et pour tout, Quantico incarne la promesse d’un divertissement sans prise de tête sur un sujet plus que sérieux. Cocktail détonnant, qu’on ne peut qu’aimer ou détester. Quantico ne connaît pas le juste milieu. Elle en fait souvent trop, mais c’est paradoxalement l'une de ses plus grandes qualités. Reste à savoir combien de temps la série peut survivre à un tel rythme de n’importe quoi.

 

 

Un monde qui veut ressembler au Shondaland, mais qui oublie au passage de se forger une identité propre

 

Les rookies écoutent une leçon

 

« Bien le bonjour messieurs les scénaristes et bienvenue à cette réunion d’écriture du pilote de Quantico !

– Mexico ?

– Quantico.

– Burrito ?

– QUANTICO. Avec un Q, comme le truc dans lequel je vais t’enfoncer mon pied. Bref, j’avais comme idée de prendre des acteurs de toutes les origines, une figure maternelle et autoritaire qui s’appellera Miranda, des gens qui vivent ensemble sept jours sur sept et des twists PARTOUUUUUUUUT et TOUUUUT LE TEEEMPS.

– Mais Monsieur, vous êtes sûr que…

– Ah j’allais oublier ! Il nous faut également de la musique bien pop, notamment lors des moments dramatiques. On n’en fait jamais trop dans le métier.

– Monsieur ?

– Quoi encore Maurice ?

– Ça ressemble pas un peu trop à Grey’s Anatomy votre idée, là ? On risque pas de se faire gauler pour plagiat ?

– Mais non. C’est… euh… c’est… hum… c’est un hommage ! Voilà c’est un hommage. Et puis t’as vu la tête d’affiche que l’on s’est tapée, une Indienne ça fait nouveau, ça fait two thousand fifteen !

– Two thousand fifquoi ?

– 2015 Maurice. Rafraîchis-moi cet anglais. On part à la conquête de l’Inde là.

– Oui enfin moi ce que j’en pense c’est surtout que ça nous change de Meredith ! »

La ressemblance au Shondaland – ce monde merveilleux où tous les shows de Shonda Rhimes sont des hits – est tellement frappante dans le pilote que l’on se demande si ce dernier a passé les tests de plagiat. Connaissant les règles, je pense que les scénaristes ont dû changer deux/trois mots ou tournures de phrase, comme toi lorsque t’avais pas envie d’avouer avoir pompé toute tes disserts de droit constit’. Le problème de tout cela c’est que la série manque dès lors cruellement d’identité propre. Le travail de caméra est sommaire, et si la série bénéficie de quelques scènes en extérieur, le tout manque cruellement de charme.

 

 

Une prometteuse galerie de personnages

 

Le cast au grand complet

 

Heureusement que Priyanka Chopra est là pour porter la série sur ses épaules. C'est elle l'identité de Quantico. Immense star bollywoodienne, elle montre – pour son premier vrai rôle américain – qu’elle sait tout faire, avec un charisme exceptionnel. On ne l’a pas encore vue botter de paires de fesses, mais cela ne saurait tarder. Je ne vais pas mentir, je suis très impatient.

Le reste du cast est également dans la veine du Shondaland, à savoir incroyablement diversifié, que ce soit ethniquement ou au niveau de la personnalité. Il y a Ryan Booth (Jake McLaughlin), la recrue qui n’en est pas une, Nimah Anwar (Yasmin Al Masri), qui détient un secret tellement ridicule que cela fonctionne, mais aussi Caleb (Graham Rogers), le fils de deux agents du FBI. Et enfin il y a Simon (Tate Ellington), le gay qui possède déjà de l’alchimie avec Nimah mais également avec Shelby (Johanna Brady), une jeune femme qui a perdu ses parents lors des attentats du 11 septembre.

Et même si le pilote va très vite, chacune des recrues se voit dotée d’une personnalité et d’intentions, ce qui est toujours appréciable. Sachant par exemple que Jim Gordon n'a toujours pas reçu la sienne, qu'il a pourtant commandé sur leboncoin il y a de cela 24 épisodes. Je disais donc. Au milieu de tout cela, puisqu'il faut bien quelqu'un gérant ces talentueuses mais instables recrues, il y a Miranda Bailey Shaw (Aunjanue Ellis), une femme qui a de la poigne et du caractère. Mais attention, ce n'est pas Miranda Bailey. Elle est plus grande ! En tous les cas, Miranda possède également une histoire compliquée avec le pourri de service Liam O’Connor. Même si je ne l'aime pas, je dois avouer que Josh Hopkins a parfaitement la tête de l’emploi, c'est-à-dire celle du gros con.

 

Un cast haut en couleurs, une narration qui va droit au but et un traitement différent d’un sujet encore sensible, tous les ingrédients sont là pour que Quantico fasse au terrorisme ce que Grey’s a fait aux médecins. À savoir rendre divertissant un sujet qui ne l’est pas du tout au départ. Reste à savoir combien de temps la série pourra continuer sur le même rythme. Pour l’instant elle réussit déjà à intriguer. Et en pleine acmé du monde des séries, où si tu n'existes pas si tu ne sors pas du lot, c’est toujours une bonne chose.

 

J’ai aimé :


  • L’épisode passe tout seul.
  • Priyanka Chopra, bien partie pour faire des ravages sur le continent américain.
  • Des personnages plutôt bien formés à l’issue du pilote.
  • La promesse d’intrigues, de fun tout en n’oubliant jamais le sujet traité.
  • Les twiiiiiiiiists.
  • Cela ne sera pas un procedural. Youpi !

 

Je n’ai pas aimé :


  • Quantico est une belle imitation de ce qui fait le succès de Shondaland. Mais cela reste une imitation.
  • Une absence d’identité à la fois visuelle et scénaristique.

 

Mises en garde :


  • Raconter n’importe quoi pour faire du sensationnel, ça ne fonctionne pas tout le temps dans le monde des séries.
  • À trop vouloir copier on finit par s’oublier soi-même.

 

Prédiction sur la personne qui a réalisé les attentats :


Mon argent est sur Shelby Wyatt.

 

Ma note : 14/20

L'auteur

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