Critique : Red Band Society 1.01

Le 12 septembre 2014 à 13:50  |  ~ 8 minutes de lecture
Quand FOX revisite Les Bracelets Rouges, ça donne Red Band Society, un teen show sympathique qui semble avoir tous les atouts pour réussir.
Par arnoglas

Critique : Red Band Society 1.01

~ 8 minutes de lecture
Quand FOX revisite Les Bracelets Rouges, ça donne Red Band Society, un teen show sympathique qui semble avoir tous les atouts pour réussir.
Par arnoglas

 

Cette rentrée, FOX a choisi de faire un remake de la série espagnole Polseres Vermelles, diffusée en France sur Numéro 23 sous le titre Les Bracelets Rouges. Développée par Margaret Nagle, ayant déjà travaillé sur Boardwalk Empire, cette nouveauté cherche avant tout à se démarquer de son modèle afin d'éviter de répéter les mêmes choses et le plus important : se forger une identité propre. Avec Red Band Society, FOX espère trouver un successeur à Glee suite aux audiences misérables enregistrées par le show musical en cours d'année et qui entamera son ultime saison en janvier prochain. En sortant de ce premier épisode, il est clair que la série tente par tous les moyens d'émouvoir le spectateur, de l'attendrir et de faire en sorte qu'il s'attache à ces héros au parcours hors du commun. Et elle le réussit plutôt bien.

 

 

Red Band Society

 

 

De jeunes malades, enfants et adolescents, se lient d'amitié dans un hôpital où ils sont tous patients. Ensemble, ils tentent de fuir la triste réalité pour se créer leur propre monde avec leurs propres codes, tandis que le personnel soignant fait de son mieux pour leur apporter un peu de bonheur au quotidien. Charlie, dans le coma depuis maintenant plusieurs mois, assiste quant à lui, impuissant, à l'agitation qui l'entoure. Il ne voit rien, il ne peut pas bouger, mais il entend tout...

 

 

Best friends forever

 

 

Présenté comme un teen show plus adulte et au concept proche du drame teinté de comédie noire, le pilote de Red Band Society prend le risque de présenter un univers assez morne et sombre puisqu'il choisit de dépeindre les aventures de ces jeunes qui mènent tous une vie différente de celle des autres parce qu'ils vivent dans un hôpital. Tous sont malades ou amputés, tous sont au courant que leurs vies ne seront plus jamais les mêmes et rêvent d'un autre quotidien loin de cet hôpital. Pour autant, ils refusent de vivre avec cette pensée et préfèrent s'entraider tout en faisant le deuil d'une période où ils n'étaient pas patients. C'est en ces lieux et dans ce contexte que Kara Souders va être plongée dès les premières minutes de l'épisode. Kara est une cheerleader insupportable et perfectionniste, obsédée par son apparence, qui après avoir appris qu'elle risque de faire un arrêt cardiaque, se retrouve à partager la même chambre que Charlie, cet enfant plongé dans un coma profond qui est au courant de tout ce qui passe autour de lui et fait office de narrateur. 

 

 

Red Band Society

 

 

Sa fonction première est donc de raconter l'histoire des différents protagonistes que le spectateur sera amené à suivre. Cela passe par le personnel hospitalier et les patients aux caractères et personnalités bien divergentes, qui vont vite se lier d'amitié parce qu'ils sont tous logés à la même enseigne. Il y a Jordi Palacios, un adolescent qui se fait interner pour se faire amputer d'une jambe car il souffre d'une tumeur au tibia. Il fera ainsi la connaissance de Leo, atteint d'un cancer et lui aussi amputé du même membre. Il connaît l'hôpital comme sa poche et s'impose comme un leader. Il décide donc de prendre son nouveau compagnon sous son aile. Pour le moment, seuls les personnages d'Emma et Dash manquent de consistance à part servir d'intérêt amoureux pour l'une et de meilleur ami pour l'autre. Chacun a donc sa propre maladie et personnalité afin que le spectateur puisse bien les identifier et malgré leurs divergences, ils savent ce qui leur attend dans leur vie future et que leur santé n'est pas au plus haut.

Séparés du domicile familial, ils ont besoin de compagnie dans cette épreuve difficile et c'est pour cette raison qu'ils finiront par créer leur clan. L'épisode a pour vocation première de former une dynamique entre les différents personnages de la série. Le spectateur est ainsi vite touché par ce petit groupe de héros qui désirent s'échapper de leur quotidien et ont fait le choix de s'entraider plutôt que de se laisser abattre. La bande originale aide beaucoup et a le mérite d'accentuer certains passages touchants et d'autres plus légers comme cette réunion sur le toit de l'hôpital ou la fin de l'épisode qui précède l'opération de Jordi. Le personnel n'est pas non plus en reste, l'infirmière Jackson (Octavia Spencer, La Couleur des Sentiments) est une femme forte chargée de maintenir une discipline, mais dotée d'un grand coeur. On peut penser devant le visionnage de ce pilote que Red Band Society veut apporter une certaine douceur par rapport à son homologue espagnole qui jouait énormément sur le réalisme et l'aspect dramatique quitte à être souvent manichéen alors que le remake américain souhaite rendre le tout attachant et humoristique.

 

 

To be continued ?

 

 

Avec tout ça, le pilote de Red Band Society en est-il pour autant exempt de défauts ? Pas tout à fait. Divertissant et souvent drôle, ce premier épisode oublie une tâche qui incombe à n'importe quel pilote qui se respecte : présenter les enjeux de la série et quelle direction elle souhaite emprunter dans les épisodes suivants. En effet, les héros ont beau être d'une grande sympathie et l'ambiance très décontractée et chaleureuse, le spectateur ne sait pas vraiment ce que la série a à raconter. Va-t-elle se cantonner à décrire le quotidien des personnages ? Ce petit groupe recevra la visite d'un autre adolescent malade à chaque épisode ? Les scénaristes se sont plus attardés sur la présentation de l'univers et l'installation du climat de la série que sur une quelconque once d'intrigue. Bien sûr, Red Band Society pourrait uniquement se focaliser sur ses héros, mais est-ce suffisant ? Y a-t-il de quoi tenir plusieurs épisodes avec ce postulat de départ ? Pas sûr. On pourrait donc croire que cet épisode n'a pas nécessairement besoin de suite, mais il est toujours possible que le spectateur se soit tellement attaché aux personnages qu'il pourrait être tenté de poursuivre l'aventure.

 

 

Red Band Society

 

 

Ajoutons à cela un cruel manque de crédibilité, car on est dans un hôpital et certains passages ou éléments laissent pantois. En témoignent cet hypocondriaque ami avec tous les adolescents qui dispose de moyens hautement élevés pour se payer une chambre à lui tout seul ou capable de privatiser le toit du bâtiment pour que les jeunes puissent faire une fête en l'honneur de Jordi la veille de son opération. Si la scène est agréable à suivre puisqu'elle marque la formation de leur clan (et la remise des bracelets), on reste quand même assez dubitatif sur le réalisme de tout ceci. De même, en ce qui est du fonctionnement de cet hôpital. On est dans un service pédiatrique, de nombreux enfants et adolescents sont accueillis et le spectateur a l'impression que le personnel soignant s'occupe uniquement de six d'entre eux (en somme les héros de la série) et seuls l'infirmière Jackson et le docteur MacAndrew (joué par Dave Annable, Brothers And Sisters, 666 Park Avenue) semblent prendre en charge tout ce petit monde.

 

Le dernier reproche que l'on pourrait faire à ce premier épisode est son obstination à vouloir constamment émouvoir le spectateur. Si on est bien dans une atmosphère pesante avec des malades et des blessés et que la série a plutôt l'air de bien doser scènes légères et moments graves, certains pourraient ne pas apprécier cette constante envie de tirer sur la corde sensible. Les bons sentiments sont légion et bien que Red Band Society part avec les meilleures intentions, créer une atmosphère de douceur dans cet univers dur et violent où la maladie et la mort ne sont pas loin, elle n'évite pas toujours à masquer son côté larmoyant. Il n'empêche que le pilote réussit sans mal à émouvoir et attendrir, tout particulièrement vers la fin de l'épisode lorsque Jordi décide de courir dans tout l'hôpital avant son amputation pour ressentir une dernière fois ce sentiment de liberté qui lui sera bientôt retiré. Beaucoup de tendresse donc qui fait presque oublier les défauts de ce pilote.

 

 

Un premier épisode honnête et touchant pour un show sympathique qui doit encore faire ses preuves, mais qui a toutes les cartes en main pour réussir

 

 

Ma note : 13/20

 

J'ai aimé :

  •  Des personnages très attachants
  •  L'équilibre entre scènes légères et moments graves
  •  Une jolie bande originale
  •  Beaucoup d'émotions...

 

Je n'ai pas aimé :

  •  ... mais trop de bons sentiments
  •  Un scénario souvent tire-larmes
  •  Pas assez d'enjeux

 


L'auteur

Commentaires

Avatar Koss
Koss
Jolie critique... Que je partage à 200%. Rarement été aussi d'accord avec un des tes papiers, surtout sur ça : " ce premier épisode oublie une tâche qui incombe à n'importe quel pilote qui se respecte : présenter les enjeux de la série et quelle direction elle souhaite emprunter dans les épisodes suivants." :)

Avatar arnoglas
arnoglas
Avis modéré par la rédaction de Série-All.

Avatar Antofisherb
Antofisherb
Hum je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette affirmation : pour moi un pilote sert à donner envie de voir la suite. Ce qui me donne envie de voir la suite, personnellement ce sont les personnages et l'ambiance. L'intrigue aussi, mais ça reste plutôt secondaire. Et puis je pense que c'est assez clair que la série va se contenter de suivre le quotidien de ces jeunes, et pour moi c'est suffisant :) Mais sinon bonne critique et je partage largement ton avis sur le manque de crédibilité de l'hôpital et ses employés... mais bon what the hell, c'est un teen show^^

Image Red Band Society
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