Critique : Revenge 1.02

Le 01 octobre 2011 à 13:49  |  ~ 6 minutes de lecture
Un épisode qui poursuit le travail accompli dans le pilote tout en installant lentement mais sûrement l'univers de la série.
Par sephja

Critique : Revenge 1.02

~ 6 minutes de lecture
Un épisode qui poursuit le travail accompli dans le pilote tout en installant lentement mais sûrement l'univers de la série.
Par sephja

Une bonne vengeance prend du temps 

Emily poursuit son installation aux Hamptons en prenant pour cible l'ancien comptable de son père, Bill Harmon, le gestionnaire d'un des fonds de pension les plus rentables de Wall Street. Il est aussi le principal témoin responsable de l'incarcération de son père et un homme qui voue une passion dévorante pour le jeu. Pendant ce temps, Victoria mène son enquête sur sa nouvelle voisine et tente de percer son secret. 

 

Résumé de la critique 

Un bon épisode que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une architecture simple et efficace qui s'impose doucement
  •  une vengeance pas assez appuyée
  •  des comédiens qui commencent à s'imposer 
  •  un show imparfait, mais intrigant

 

 

Un concept show pas très original, mais efficace 

Si cette rentrée des séries ne plaît pas à tout le monde, de nombreuses séries commencent à sortir du lot, dont Revenge grâce à son style particulier entre soap et concept show. Le mélange est des plus classiques, mais peut se révéler d'une grande efficacité si la série parvient à s'installer dans la durée. Avant de se lancer son héroïne dans la vengeance la plus cruelle, Revenge installe avec cet épisode un embryon de routine, à la recherche d'un équilibre difficile à obtenir. Les auteurs jouant la sécurité, la cible du jour se révèlera assez facile à faire chuter, la conjoncture actuelle apportant une crédibilité à cette petite intrigue qui ne sert que de galop d'essai. 

En effet, la principale tâche du show est d'installer toute une galerie de personnages permettant de développer le côté feuilletonnant de la série, travail compliqué dont les auteurs se tirent sans trop d'encombre. Il faut dire que choisir de placer la moitié de l'épisode dans le restaurant de Jack est un gros risque, l'absence d'Amanda risquant de donner l'impression de sortir de la série. Malgré ses nombreuses imperfections, Revenge s'en sort plutôt bien, prouvant qu'elle est une série pensée sur le long terme, essayant de ne pas faire peser tout le poids de l'intrigue sur les épaules d'Amanda. 

 

Savoir être cruel avec ceux qui le méritent 

Pour pouvoir fonctionner, l'héroïne de Revenge a besoin de se montrer cruelle, Amanda jouant très bien le rôle de la garce, même si elle oublie au passage de faire participer le spectateur à la construction de son plan. C'est ce point qui manque à la série et que les épisodes devront progresser, car l'héroïne est trop distante et ne partage pas assez avec le spectateur sa colère. Les salopards sont trop lisses, malgré ce métier de trader et cet amour du jeu qui renvoie pour l'inconscient collectif américain à une haine de Wall Street née de la crise financière. 

L'utilisation des images du procès est une bonne idée qui évoque The Pretender, mais il manque un vrai méchant entre Victoria et notre héroïne. Si Amanda doit se venger, il est indispensable qu'il y ait des dégâts collatéraux, la série n'appuyant pas suffisamment sur la corde sensible de peur de perdre en crédibilité. N'empêche qu'avec une meilleure gestion du rythme, il y avait de quoi faire de la journée de ce trader une vraie descente aux enfers digne de ce nom, Revenge oubliant de suivre cet homme dans sa chute.

En résumé, le potentiel est là, les références sont bonnes, mais le show est encore trop jeune et essaie avant tout d'imposer une identité pas assez affirmée à mon goût.

 

 

Des personnages qui s'affirment peu à peu

Annonçant sur toute la saison un vrai duel de garces entre Amanda et Victoria, cet épisode confirme la qualité de l'interprétation de Madeleine Stowe qui se montre totalement convaincante. A la recherche de la vérité sur Emily Thorne, elle se heurte à la bonne préparation de la jeune femme, ayant pris soin de se construire un historique sans véritable faille. En mode passif - agressif, Emily VanCamp confirme sa performance du pilote, même si elle va devoir apprendre à faire tomber son masque pour aider au processus d'identification indispensable à ce type de série. 

Pour les acteurs, Gabriel Mann sort clairement du lot, imposant son personnage légèrement trouble, arriviste et allergique à cette aristocratie méprisante. Un allié de circonstance pour Amanda qui apporte une énergie indéniable au show, en particulier dans son duo avec Jack Porter qui évoque une certaine lutte des classes. Centre névralgique de l'intrigue, le bar appuie le côté soap du show, plaque tournante autour de laquelle vont graviter certains personnages du show. Nul doute que la fin permettra de créer chez Jack aussi un profond désir de vengeance qui viendra faire écho à celui d'Amanda. 

Le casting reste assez impeccable grâce à la mise en scène maîtrisée de Philip Noyce qui apporte une vraie maîtrise à une série encore fragile. 

 

Le temps de juger n'est pas encore venu

Série construit autour d'un principe fort, Revenge peine légèrement à se mettre en place, n'arrivant pas encore à trouver le bon équilibre entre ses différents aspects. Se construisant sur le long terme, le show progresse dans la bonne direction, continuant d'imposer un univers particulier pour pouvoir conserver une certaine crédibilité. La bonne impression du pilote est confirmée, même si maintenant il va falloir proposer une plus grande efficacité en proposant une héroïne moins hermétique.

En conclusion, un bon épisode qui poursuit le travail du pilote et continue de mettre en place les éléments nécessaires pour la suite de la série. Entre un univers de soap et un format qui rappelle The Pretender, Revenge installe petit à petit une architecture assez classique avec une mission pour Amanda et l'univers des Hamptons pour l'aspect mythologique. Encore assez maladroite, la série possède suffisamment de charme pour s'imposer, mais n'ose pas suffisamment assumer son identité entre candeur et cruauté, romantisme et cynisme.

 

J'aime : 

  •  l'architecture de la série très influencée par Le Caméléon  
  •  Gabriel Mann et Madeleine Stowe qui ont pris la mesure de leur personnage 
  •  des dialogues plutôt bons pour un épisode qui finit de poser l'univers du show 

 

Je n'aime pas : 

  •  cela pourrait être facilement mieux 
  •  un démarrage qui manque de dynamisme 
  •  une héroïne qui doit apprendre à tomber le masque  

 

Note : 12 / 20 

Revenge continue à s'installer, prenant son temps pour faute de parcours, cherchant encore à équilibrer la mission du jour et la description des Hamptons. Trop impassible, l'héroïne nous empêche de participer pleinement à cet amusant jeu de massacres, gâchant une part du potentiel d'un show qui conserve toute ma confiance pour l'instant. Une bonne vengeance nécessite de prendre son temps.

L'auteur

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Image Revenge
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