Critique : Revenge 1.07

Le 04 novembre 2011 à 16:46  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui démontre toute la richesse de l'univers de Revenge, confirmant les nombreuses qualités du show.
Par sephja

Critique : Revenge 1.07

~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui démontre toute la richesse de l'univers de Revenge, confirmant les nombreuses qualités du show.
Par sephja

God has given you one face and you make yourself another 

Une journaliste du Times s'invite à l'anniversaire de mariage des Grayson et réalise une interview portant sur la longévité du couple vedette des Hamptons. Son reportage va s'intéresser à Daniel et, poussé par Tyler qui voit une bonne opportunité de la mettre dans l'embarras, à sa nouvelle petite-amie Emily Thorne. En riposte, elle pousse Nolan à creuser le passé de Tyler pendant que Franck met à jour le sien, se rapprochant lentement de la vérité. 

 

Résumé de la critique  

Un épisode brillant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  Un épisode où apparaît la différence entre Emily et Amanda 
  •  Un récit écrit au passé qui propose de nombreuses surprises 
  •  Nolan Ross qui prend du grade
  •  une série qui monte en puissance, devenant de plus en plus addictive

 

 

Le jeu du mensonge et de l'amour pour Emily / Amanda 

Au premier abord, l'épisode semble vouloir marquer une pause dans la litanie des vengeances d'Emily, Nolan lui-même montrant avec son nouveau garde du corps un désir d'éloignement. L'arrivée de la journaliste et les réactions à son article vont servir de pivot pour un épisode qui apporte de la profondeur à des personnages de plus en plus passionnants. Mais cette pause va s'avérer de courte durée, le second acte relançant l'intrigue jusqu'à un final brillant pour un épisode qui aura su garder le rythme effréné du précédent.

Surtout que les acteurs maîtrisent de mieux en mieux leurs personnages, en particulier Emily VanCamp qui parvient enfin à faire exister Amanda et à laisser apparaître ses faiblesses. En effet, Emily Thorne ne s'est finalement pas construite seule, elle est le fruit d'un passé et de rencontres, offrant l'occasion aux scénaristes avec Frank de creuser son passé et de résoudre certains problèmes de vraisemblance du récit général. Comme Revenge est une série qui a bénéficié d'un vrai travail de préparation, l'ancien homme de main des Grayson va amener beaucoup de révélations, mettant à jour un nouveau pan de l'intrigue passionnant.

Pendant ce temps, Emily parvient à écarter Tyler, lui laissant l'occasion de faire franchir le pas avec Daniel, passant de la romance à une relation plus intime. Le jeu est risqué, car rien n'est plus difficile que de mentir à quelqu'un qui a besoin de partager la sensation de vous connaître mieux que les autres. La série tire profit de tout son travail de mise en place, Daniel apparaissant comme un personnage honnête dans un monde de femmes manipulatrices, suffisamment loyal pour laisser le doute sur la sincérité d'Emily à son égard.

 

Le jeu de la vérité et de la conscience pour Victoria

Le point central de l'intrigue reste l'anniversaire de mariage de Victoria, offrant l'occasion de se poser la question de la longévité de ce couple au passé particulièrement riche. Evidemment, l'histoire du père d'Amanda va y occuper une place importante, clarifiant le rôle de Franck et Conrad dans la trahison de Victoria. En effet, si celle-ci apparaît au premier abord comme une garce manipulatrice, elle cache en elle un profond sentiment de culpabilité et de rage contre ses propres faiblesses, incapable de s'opposer à ce mari qu'elle a appris à haïr. 

La première scène où Madeleine Stowe et Henry Czerny tente de composer l'image du couple parfait est une vraie réussite, les deux comédiens multipliant les petits gestes qui montrent leur absence d'affection l'un envers l'autre. Si Victoria garde un sourire de façade, ses réactions et ses gestes montrent toute cette rage contenue, celle d'une héroïne de mélodrame qui a fait le choix de la raison contre celui du coeur. Déstabilisée, elle devient moins combative concernant Daniel, laissant l'espace nécessaire à Emily pour gagner son affection. 

Du point de vue de Victoria, Revenge est une série très classique, racontant la tentative désespérée d'une femme pour faire tomber le masque et laisser parler ses sentiments. Seulement, son fils est clairement le levier par lequel Conrad garde le contrôle sur elle, donnant un sens nouveau à la scène d'ouverture de la saison, le fils Grayson devenant le personnage liant tous les éléments du  show. Le meurtre, si anecdotique au début, va devenir un enjeu majeur pour une série qui prouve une fois de plus qu'elle sait parfaitement où elle va.

 

 

Le jeu du plaisir et des sentiments pour Nolan

Si cet épisode est remarquable, c'est qu'il marque l'ascension de Nolan Ross à un nouveau statut au sein du récit, prenant enfin son indépendance par rapport à la storyline d'Emily. L'idée de promouvoir ce personnage pouvait paraître risquée, mais s'avère extraordinairement brillante grâce au jeu formidable de Gabriel Mann qui apporte une liberté incroyable à cette série. Sa confrontation avec Tyler est un moment brillant où le show nous surprend enfin, sortant de son cadre rigide pour nous offrir quelque chose de plus troublant encore au travers d'une scène de chantage brillante. 

Avec cet épisode, Nolan Ross montre son visage de maître manipulateur et sa capacité à rendre dynamique la moindre scène où il apparait. Très vite, on se surprend à guetter son arrivée, la série ayant trouvé avec lui son personnage culte, à la fois ambigu et délicieusement pervers, jouant avec les autres sans se cacher à la différence d'Amanda. En un épisode, il prouve tout son potentiel, apportant une nouvelle dimension à une série qui se montre tellement riche en contenu que quarante minutes paraissent beaucoup trop court. 

Gabriel Mann s'impose dans la série comme un personnage fascinant, son face à face mémorable avec Tyler marquant une évolution supplémentaire dans un show en constante progression. Pièce par pièce, les auteurs nous récompensent en nous fournissant un soap haut de gamme, selon une recette très efficace que les networks semblaient avoir oubliés.  

 

Une montée en puissance indéniable 

Il y a deux mois, Revenge était une petite série sans prétention, racontant l'histoire d'Emily Thorne qui détruisait la vie des coupables de la disgrâce de son père. Composée de stand alone, la série était plaisante à regarder, mais semblait limitée par son concept à n'être qu'un show laborieux reposant sur un univers fermé reposant sur Victoria Grayson. Aujourd'hui, c'est une série foisonnante, imprévisible, imposant des personnages étonnants et forts, lançant des storylines inattendues, portée par une inspiration qui semble intarissable. 

En conclusion, Revenge poursuit son évolution, créant chez le spectateur une certaine dépendance, ce besoin de connaître la suite qui est le coeur du sériephile que je suis. Malgré des ficelles narratives parfois assez grossières, Revenge possède une énergie et un enthousiasme qui emporte tout, alignant les coups de théâtres et les revirements surprenants avec un sens du rythme implacable. Vivement la semaine prochaine et les suivantes, surtout si Revenge parvient à rester au même niveau.

 

J'aime : 

  •  Nolan Ross face à Tyler 
  •  un dynamisme incroyable 
  •  la scène de la photo entre les Grayson 
  •  une intrigue d'une grande richesse, vraiment épatante 
  •  le face à face finale entre l'héroïne et son double 

 

Je n'aime pas : 

  •  il y a des défauts mais peu importe

 

Note : 15 / 20 

Difficile de résister à un épisode aussi foisonnant, bien écrit, réservant quelques scènes superbes comme la séance photo entre les Grayson et l'opposition entre Tyler et Nolan. De plus en plus addicitive, Revenge est un soap dramatique ambitieux qui ne cesse de progresser, entremêlant les storylines avec adresse tout en apportant de nouvelles pistes assez excitantes pour la suite.

L'auteur

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