Critique : Revenge 1.09

Le 02 décembre 2011 à 17:50  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui fait évoluer les relations entre les personnages et modifie en profondeur les rapports de force.
Par sephja

Critique : Revenge 1.09

~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui fait évoluer les relations entre les personnages et modifie en profondeur les rapports de force.
Par sephja

Népotisme contre ambition 

Nolan Ross découvre qu'Amanda n'est pas parti à Paris comme prévu et s'est petit à petit rapprochée de Jack Porter qui montre un certain intérêt pour la jeune femme. Mais le jeune milliardaire découvre aussi que Tyler a dérobé l'un de ses cartes de crédit et compte sur lui pour impressionner Donald Grayson en devenant son premier gros client. Pendant ce temps, Lydia Davis essaye d'échapper des griffes de Victoria pendant que la police se présente pour fouiller la maison à la recherche du portable de Frank Stevens.

 

Résumé de la critique

Un épisode sympathique que l'on peut détailler ainsi :

  •  l'intrigue de Tyler qui change les rapports de force 
  •  la lente chute de Victoria Grayson 
  •  un épisode qui commet quelques maladresses  
  •  une série qui se laisse emporter par son élan 

 

 

La naissance contre le talent 

Délaissant toujours son concept de départ, Revenge continuer de faire avancer son intrigue avec ingéniosité, mais sans réussir à masquer totalement certains défauts liés au manque de maîtrise des auteurs. Malgré tout, la thématique de l'épisode opposant les nantis aux arrivistes est particulièrement efficace, construisant cette troisième partie de saison autour de la fausse Amanda Clarke. Le personnage de Tyler trouve alors pleinement sa place, son opposition à Daniel prenant une tournure plus sombre qui le sort de ses petites manipulations mesquines habituelles. 

Emily n'est pas le seul personnage à la recherche d'une vengeance sur la vie, Amanda trouvant alors la situation idéale pour vivre la vie rêvée d'Emily, lui montrant ce que son existence aurait pu être. L'idée est excellente et permet de déboussoler totalement la jeune femme qui perd enfin le contrôle, laissant tomber le masque pour montrer un visage plus humain. Tout semble lui échapper, le chaos engendré par la découverte de Franck engendrant une réaction en chaîne particulièrement dangereuse. 

De son côté, Tyler commence à montrer une réelle ambition par rapport à son poste au sein de l'entreprise des Grayson, laissant apparaître un visage plus décidé, celui d'un arriviste ambitieux prêt à tout. Sa confrontation avec Ashley est très intéressante, sortant la jeune femme de son personnage jusqu'ici transparent pour devenir la seule alliée de Victoria. En donnant plus d'épaisseur aux personnages, la série offre des avancées inattendues et place avec pas mal de savoir faire les différents personnages en vue du final de mi-saison du 8 décembre. 

Entre népotisme et ambition, la série transforme les serviteurs dociles en requins arrivistes, préparant une deuxième moitié de saison qui va estomper son côté soap sirupeux pour un ton plus réaliste et ambitieux. Dotée d'une vraie énergie, Revenge s'appuie sur une galerie de personnages surprenantes, abandonnant sa mécanique du début pour un style plus foisonnant et imprévisible. Une série qui se cherche encore, expérimentent beaucoup dans l'écriture et qui n'hésitent pas à se remettre en question tout en gardant en fil rouge la lente chute de Victoria Grayson. 

 

Une reine bientôt déchue et un roi en position de force

Pour Victoria, cet épisode est emprunt d'une vraie solitude, là où Conrad parait de plus en plus fort, conservant son pouvoir pendant qu'elle apparaît de plus en plus affaiblie. Perdant Daniel à cause d'Emily, elle tente d'influer sur Charlotte en vain, prouvant que Franck était bien son principal rempart contre un univers qui semble se réjouir de sa chute. De plus en plus isolée, elle se bat encore pour Daniel, mais se retrouve obligée de se mettre en position de faiblesse à plusieurs reprises, les auteurs orchestrant sa chute avec beaucoup de soin.

Sortant totalement de son cadre de départ, les auteurs font preuve d'une vraie créativité et d'un grand enthousiasme dans le développement des intrigues secondaires. Mais c'est bien l'intrigue principale, avec une Victoria en difficulté, qui donne son sel à la série pendant que Conrad parait sortir plus fort de cette séparation. L'atout principal d'Emily réside ici, gagnant la confiance d'une femme de plus en plus isolée qui perd lentement son influence sur chacun des membres de sa famille. Seul point faible de Conrad, son épouse perd son autorité en même temps que son statut, le dernier lien entre eux se limitant à Daniel dont la destinée tragique risque d'engendrer beaucoup de révélations.

La scène qui avait ouvert la série prend lentement de l'importance, symbole de la fin de l'entente entre Victoria et Conrad, ouvrant la porte à un futur grand déballage qui risque de créer du remous. Avec un certain talent, les auteurs de Revenge restent très cohérent par rapport à leur fil conducteur malgré l'aspect frénétique de l'intrigue, dressant le portrait intéressant d'un couple bâti sur le mensonge et le plus cruel des compromis.

 

 

Des maladresses dérangeantes 

Le cas de Lydia est l'exemple le plus flagrant des problèmes rencontrés par la série, son séjour chez Victoria se révélant plutôt décevant par sa stérilité. L'exemple parfait de la tendance de la série à lancer beaucoup d'idées dans toutes les directions sans que le potentiel de celle-ci ait été correctement évalué. Le résultat s'avère plutôt pathétique et le rôle de la maîtresse de Conrad au sein du récit demeure encore assez obscure, les scénaristes donnant clairement l'impression de ne pas savoir comment l'exploiter.

Pour Declan, le reproche principal va porter sur le manque d'originalité de sa romance, cette storyline paraissant assez fade et prévisible en comparaison avec l'ambiance malsaine qui règne dans la série. Si le couple s'intègre bien mieux désormais à l'intrigue principale, l'ensemble reste beaucoup trop naïf, prévisible et paraît faible en comparaison du reste de l'épisode. Au final, les intrigues autour des Porter peinent toujours autant à s'intégrer dans Revenge, une série qui a un goût certain pour les manipulateurs et les arrivistes.

Un épisode efficace, mais qui donne l'impression de traiter avec désinvolture certaines intrigues qui trouvent une conclusion légèrement décevante. Très enthousiaste, les scénaristes donnent l'impression de se laisser déborder par leur inventivité, suivant le rythme effréné d'un récit qui manque de maîtrise.

 

Garder le contrôle 

Au commencement du show, la série utilisait une structure de concept show classique, avec un partage entre mission et mythologie très clair. Lentement, la mission du jour a été absorbée par une mythologie très riche reposant sur des personnages troubles livrant une lutte assez féroce les uns contre les autres. Les lignes se sont rapidement embrouillées et Emily a fini par perdre le contrôle, ses coups dans la fourmilière des Hamptons ayant engendrés des conséquences totalement inattendues qui la submergent totalement.  

En conclusion, un épisode sympathique et agréable, proposant de multiples évolutions intéressantes dans les rapports de force entre les héritiers et les arrivistes. Les comédiens sont très bons, en particulier Nolan et Tyler qui apportent une vraie touche d'ambiguïté à une série qui gagnent à exposer la face sombre de ses personnages. Par contre, dommage que certaines intrigues  soient un peu sacrifiées, en particulier celle de Lydia qui paraît particulièrement inutile, ne servant qu'à montrer l'isolation grandissante de Victoria, reine déchue qui perd tout son pouvoir. 

 

J'aime : 

  •  une intrigue rythmée et captivante 
  •  les scènes entre Tyler et Nolan
  •  l'évolution de certains personnages

 

Je n'aime pas : 

  •  la storyline de Lydia 
  •  la romance de Declan qui n'apporte rien à l'histoire principale 

 

Note : 13 / 20 

Si le show n'a rien perdu de ses qualités en nous proposant un épisode foisonnant et clairement réussi, il surprend surtout par l'évolution positive de certains personnages sous-employés jusqu'ici comme Ashley. Dommage que certains points soient clairement simplifiés pour laisser de l'espace à la fausse Amanda qui se révèle plus que convaincante dans son rôle de garce. 

L'auteur

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