Critique : Revenge 1.14

Le 11 février 2012 à 14:58  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode descriptif et ambitieux centré sur la famille Graysons qui fait lentement monter la pression et voit Emily perdre brutalement le contrôle de la situation.
Par sephja

Critique : Revenge 1.14

~ 8 minutes de lecture
Un épisode descriptif et ambitieux centré sur la famille Graysons qui fait lentement monter la pression et voit Emily perdre brutalement le contrôle de la situation.
Par sephja

La famille et ses difficultés 

Les préparatifs pour la fête célébrant les fiançailles d'Emily et Daniel se précisent, l'occasion pour Victoria d'inviter le père de Conrad à se joindre à la réception. Celui-ci va se montrer assez critique envers son fils, alors qu'Emily se prépare à dévoiler la révélation sur l'identité du père de Charlotte. Pendant ce temps, Jack Porter découvre sous son lit une des cassettes de Treadwell contenant l'interview d'Amanda Clarke qu'il avait réalisée . 

 

Résumé de la critique 

Un épisode convaincant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un épisode descriptif qui prépare un renversement de grande ampleur 
  •  une structure impeccable
  •  l'intrigue de Jack très intense et réussi 
  •  la description de l'implosion d'une famille 

 

 

Avant la tempête, juste une petite brise 

Revenge se prépare pour son grand tournant et nous offre une intrigue descriptive plutôt réussi autour de Charlotte et son importance dans les derniers liens existant au sein de la famille Grayson alors qu'Emily s'apprête à tout faire voler en éclat. Le but est donc pour elle de détruire totalement Victoria en révélant son infidélité et en éliminant les derniers mensonges tenant encore cette famille un peu unie. L'amour du père, l'honneur d'une mère, tout va voler en éclat lors d'un repas en apparence anodin, mais qui va déraper totalement, la faute à un imprévu très bien pensé par des auteurs qui maîtrisent leur sujet. 

Chaque personnage est inspecté, les scénaristes essayant de faire apparaître leur intention dans le but de créer un attachement pour certains, des soupçons pour d'autres, faisant de cette fête entre feu et glace le pivot de cette saison. Difficile de s'ennuyer dans la valse des Graysons, avec en plus l'arrivée du formidable William Devane dans le rôle du patriarche de la famille. Un nouveau venu qui va s'avérer être un allié inattendu pour Victoria, cherchant à empêcher un scandale qui risquerait d'emporter l'entreprise avec cette séparation. 

Le spectacle des tentatives de Victoria pour rester à flot est surprenant et, même si les ficelles sont un peu grosses, le récit possède une telle qualité d'immersion telle qu'on passe outre les petits ajustements pour apprécier ce soap assumé et plutôt brillant. L'explosion de la famille de Victoria a enfin lieu, dispersant chacun de ses membres dans une direction différente, générant un chaos que rien ne pouvait laisser prévoir et dont les conséquences ne vont pas épargner Emily. La preuve qu'une vengeance est un acte d'une grande cruauté qui nécessite d'oser franchir la ligne et de se mettre en péril. 

Par contre, tout n'est pas parfait, avec un retour d'Amanda un peu trop facile et des cassettes un peu trop descriptives, ne laissant que peu de place à l'interprétation. Les auteurs savent dans quelle direction il désire aller, mais manque de finesse dans la progression proposée en appuyant à plusieurs reprises trop le trait. Malgré tout, la qualité des comédiens et des dialogues donnent une belle intensité à une histoire particulièrement bien rythmée.

 

Un récit très bien structuré 

Pour construire une histoire de soap, il faut trois storylines principales, avec une hiérarchie parfaitement claire entre chacune d'entre elles. La principale concerne évidemment Emily et sa volonté de faire éclater au grand jour l'infidélité de Victoria, intrigue reposant sur les révélations concernant son père. Bizarrement, cette intrigue est peut-être la moins maîtrisée avec la valse maladroite d'une enveloppe, les auteurs n'arrivant pas à montrer clairement les hésitations de leur héroïne concernant la fait d'accepter que Charlotte soit un dommage collatéral de sa vengeance. 

Concernant le grand-père de Conrad, Revenge nous offre une intrigue impeccable, s'appuyant sur la qualité des comédiens et l'idée d'installer une défiance entre le père et le fils Grayson. Ce personnage marque la capacité de Victoria à ne pas abandonner, utilisant ces dernières armes pour reprendre le pouvoir dans une procédure de divorce où elle est impuissante. Une intrigue très soap parfaitement réussi, qui permet de montrer le désarroi de Conrad en mettant en évidence les fondations perverties d'une famille construite sur un mensonge. 

Le charme de Revenge tient dans ses secrets et les souffrances que ceux-ci entraînent, les comédiens proposant une interprétation suffisamment convaincantes pour rendre l'ensemble immersif. Si l'intrigue ne progresse pas beaucoup, elle permet de donner une vraie profondeur aux relations entre les personnages, proposant une montée en puissance dramatique assez ingénieuse qui tire profit du temps passé à développer certaines storylines. Le point le plus intéressant concerne la relation Nolan - Emily, leur relation sortant du cadre simple du concept héros-side-kick pour proposer quelque chose de complexe et bien plus intéressant par le biais de Jack Porter. 

 

 

Choisir son camp 

En montrant un Nolan Ross qui fait le choix de Jack contre celui d'Emily, Revenge prouve qu'elle est capable d'oser sortir de sa routine pour placer ses personnages principaux en conflit. Privé de son meilleur allié, Emily commet des erreurs, ce qui entraîne un désordre imprévisible particulièrement excitant à l'approche de la possible "mort" de Daniel Grayson. Avec efficacité, Revenge nous rappelle ce que les feuilletons ont de remarquable, à savoir cette capacité à placer des enjeux dramatiques assez forts pour masquer les petits ajustements des scénaristes à l'approche d'un virage aussi décisif de la saison. 

Personnage peu convaincant dans un premier temps, Jack Porter devient le coeur de cette intrigue, le premier vrai dommage collatéral de toute cette histoire de vengeance. En quête d'un bonheur disparu, il incarne une certaine naïveté, celle de la conviction que la fidélité au fantôme d'Amanda fera revenir son amour déçu de jeunesse dans son existence. Pour lui, la destinée est une affaire de foi, donnant à son personnage une apparence assez fade dans un premier temps qui cache en fait une profonde frustration et une colère refoulée. Dès lors, son refus de voir Amanda le quitter à nouveau est plutôt compréhensible et sa volonté s'exprime sous une forme chevaleresque qu'Emily n'avait pas anticipé.

Si le geste est beau, sa crédibilité est plus discutable, mais permet de connecter enfin l'intrigue des Porter avec l'histoire principale. Un manque de liant qui aura mis du temps à être résolu, donnant de plus en plus l'impression que l'histoire d'amour entre Declan et Charlotte n'avait comme seule utilité que de justifier le temps d'exposition accordé à l'aîné des Porter. Une mise en place difficile, mais qui prend enfin tout son sens, entrainant un bouleversement inattendu, appuyant l'idée d'une conclusion en forme d'explosion.

 

L'art du dynamitage 

Revenge fait exploser pour de bon le couple Grayson, permettant de révéler le point de départ défaillant d'une famille qui s'est construite sur un secret et non sur des sentiments. C'est le besoin de sécurité et de stabilité de Victoria et l'orgueil de Conrad qui aura permis de bâtir cette famille totalement instable qui vole ici en éclats. L'occasion de s'apercevoir que la vengeance d'Emily aura eu comme effet de révéler la face la plus sombre de Victoria tout en la plaçant dans une situation si désespérée qu'elle n'a désormais absolument plus rien à perdre.

En conclusion, un épisode très bien rythmé qui propose quelques scènes particulièrement intenses et fait exploser pour de bon la famille Grayson. La prise de conscience par le personnage de Jack de la culpabilité de Victoria apporte un vrai chaos dans le plan d'Emily, la faute à un Nolan Ross qui confirme sa position assez ambigüe au sein du show, jouant d'une certaine manière le rôle de la conscience d'Emily. Dommage par contre que l'écriture manque par instant de finesse, avec un scénario un peu trop mécanique qui sait certes tout à fait où il va, mais force par moment la marche des évènements.

 

J'aime :

  •  les comédiens très bons 
  •  le choix de Nolan Ross de préférer une amitié à l'autre
  •  des scènes fortes sur le plan émotionnel 
  •  un repas final qui vire au règlement de comptes assez jouissif 

 

Je n'aime pas : 

  •  les hésitations d'Emily concernant Charlotte pas assez mis en évidence 

 

Note : 14 / 20 

Un très bon épisode de Revenge qui prend le temps de se concentrer sur chaque membre de la famille Grayson pour montrer la nature des relations entre chacun d'entre eux. Fort sur le plan émotionnel, un scénario un peu trop mécanique pour être totalement convaincant, mais qui fait monter l'intensité lors d'une scène finale très réussie avant un prochain épisode très attendu.

L'auteur

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