Critique : Woodley 1.02

Le 19 mars 2012 à 06:32  |  ~ 7 minutes de lecture
Un second épisode qui reprend le fonctionnement du premier, mais propose une séquence d'exposition pas assez soignée.
Par sephja

Critique : Woodley 1.02

~ 7 minutes de lecture
Un second épisode qui reprend le fonctionnement du premier, mais propose une séquence d'exposition pas assez soignée.
Par sephja

A la recherche du Fuzzby 

Franck Woodley récupère sa fille pour la soirée, mais oublie par hasard son doudou chez son ex-femme, Ollie refusant de dormir sans son Fuzzby. Il tente de joindre son ex-femme, mais celle-ci est trop occupée à venir en aide à un chat qui s'est fait écraser devant chez elle, l'obligeant à se débrouiller tout seul pour retrouver la peluche. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un univers toujours aussi plaisant 
  •  des séquences qui s'étirent beaucoup trop 
  •  un rythme trop lent pour convaincre 
  •  un épisode trop conceptuel 

 

 

Aux portes du rêve 

Après un premier épisode fort posant un univers entre Jacques Tati et Rowan Atkinson, Woodley va tenter de confirmer les qualités du pilot au travers de cette histoire où il essaie courageusement de faire dormir sa fille. Empli d'une vraie tendresse, son personnage emploie toutes les méthodes possibles et imaginables, se heurtant à la volonté de celle-ci de récupérer avant tout son doudou Fuzzby, la clé des songes. La base est donc posée pour une chasse à la peluche qui va l'obliger à retrouver en premier son ex-femme, donnant une suite de péripéties farfelues entraînant une poursuite entre le héros et un couturier fou furieux.

Loin de tout réalisme, Franck Woodley essaie une nouvelle fois de créer un monde à la frontière du rêve et de la réalité, celui de la quête d'un graal singulier, à savoir le sommeil de sa fille. Voir le héros s'échiner à l'épuiser est amusant et touchant, même si l'épisode propose des gags beaucoup trop longs, l'épisode peinant à tenir les vingt minutes prévus. Le passage chez le couturier Z est amusant du point de vue de la symbolique, composant cette histoire comme un rêve à demi-éveillé, comme un conte où le méchant apparaît à la fois cruel et pathétique.

Le résultat est inégal, parfois laborieux, comme un sommeil qui refuse de venir, multipliant les péripéties pour mieux raconter la complexité de la genèse d'un songe. Un épisode divertissant et généreux, maladroit et décevant par instant, mais qui porte la marque d'une volonté de construire un conte de fées amusant, porte d'entrée pour le royaume des songes d'une petite fille.

 

Un épisode qui ne tient pas ses vingt minutes 

Seulement, là où le pilote brillait par son inventivité, offrant beaucoup de matière au travers de la destinée saugrenue et pathétique d'un oeuf, cet épisode apparaît comme décevant, l'intrigue s'épuisant le long des vingt minutes. L'humoriste propose alors des séquences gags trop longues qui étirent inutilement l'épisode, les tribulations de Woodley et sa fille formant trois storylines mal équilibrées qui donnent à l'ensemble un rythme plutôt saccadé. La scène de la lampe est à l'image du reste, séquence burlesque et amusante qui se répète un peu trop et devient pathétique, laissant une impression d'un léger manque d'inspiration. 

L'histoire du couturier serait un passage réussi si l'impression que le héros cherche son ex-femme Emily était vraiment tangible, le show poussant au contraire son héros à naviguer aveuglement dans les couloirs tout en engendrant des séries de catastrophes. Perdu dans un univers de noir et de blanc esthétiquement superbe, le show confirme la qualité des costumes signés par Shauna Lovisetto, après le formidable oeuf du pilot. Un séjour un peu trop hasardeux, succession de scènes sans véritable transition, symbole des problèmes de cet épisode, à savoir des enchaînements poussifs et peu convaincant. 

Ainsi la valse du héros et du méchant dans le final paye cher ce manque de crédibilité, malgré le joli numéro d'esquive des deux comédiens. Le problème va venir de la géographie de cette maison, trop confuse pour qu'on puisse apprécier pleinement le va et vient des deux personnages. Par contre, la scène de combat final est assez réussi, offrant quelques gags bien pensés, retrouvant ce mélange de pathétique et de poésie qui fait le charme de Woodley. 

 

 

Deux hommes dans une maison (sans parler du chat) 

C'est le morceau d'héroïsme de cet épisode, à savoir le numéro de chassé-croisé entre le héros et ce couturier fou qui veut sa perte. Le menace est assez pathétique, donnant une bonne base de départ pour offrir un numéro de duettistes rappelant l'époque de Lano et Woodley (série formidable dont je parlerais plus tard cette année). Si la valse reste assez amusante, l'ensemble manque de ce sentiment d'accélération qui fait le charme de ce type de course-poursuite, diminuant l'effet de certains gags bien pensés. 

Ce manque de vitesse est du surtout à un montage assez lent et au manque d'intérêt accordé à l'histoire de son ex-femme qui apparaît comme clairement anecdotique. Intégré pour marquer l'épisode sur le thème du voyage, le parcours de ce félin n'est jamais vraiment mis en valeur, peinant à donner un véritable sens à tout ce développement. Une histoire qui ne parvient pas à faire une unité, se concentrant un peu trop sur le comédien vedette tout en délaissant les autres personnages qui semblent n'exister qu'au travers du héros. 

L'exemple parfait concerne le gag sonore du début, élément récurrent chez Woodley et très réussi dans le cas du gag de la bouteille. Dans cette première scène, un chat vient souligner les tentatives infructueuses du héros pour éructer, le félin ponctuant les grimaces du héros pour donner un gag par décalage amusant. Une scène qui montre que, contrairement au pilot, l'univers de la série peine cette fois à marquer son indépendance, le destin se montrant au final assez peu cruel avec son personnage principal.

 

Un concept qui manque d'âme

L'histoire d'un père à la recherche du doudou de sa fille, s'aventurant dans le royaume du sommeil, voilà un concept de base séduisant pour un épisode de Woodley. Le problème est qu'à force de vouloir appuyer la symbolique, l'auteur a oublié de donner une certaine vie à cet univers qui semble ne servir qu'à développer cette histoire sur les vingt minutes nécessaires. Un manque d'indépendance qui donne au final un épisode poussif malgré quelques bonnes idées, retrouvant par instant la poésie séduisante du season premiere. 

En conclusion, un épisode correct en forme de course-poursuite poussive, peinant à installer un rythme rapide à cause d'un montage trop lent et mal rythmé. Délaissant certaines storylines comme celle de Emily, le scénario se concentre trop sur son acteur principal pour donner une vraie crédibilité à toute cette histoire. Trop fléché, l'intrigue devient assez pathétique, ne reposant plus que sur un concept de base certes intéressant, mais manquant de ce supplément d'âme qui faisait le charme désuet du pilot. 

 

J'aime : 

  •  le gag de la bouteille 
  •  le concept de départ 
  •  les costumes très réussis 

 

Je n'aime pas : 

  •  le manque de rythme 
  •  certains gags qui tirent en longueur 
  •  l'ensemble assez déséquilibré 

 

Note : 12 / 20 

Un bon épisode de Woodley qui, sans retrouver la  qualité du pilot, offre un bon divertissement sur le thème de la course-poursuite. Moins inspiré que le pilot, une intrigue un peu trop pathétique, la faute à un manque de contenu et à un développement inégal de certaines storylines.

L'auteur

Commentaires

Avatar pierre
pierre
Ta critique résume bien le fond de ma pensés sauf quand tu parle de scène poétique car je n'ais trouvé aucune poésie dans cette épisode?

Avatar sephja
sephja
Je trouve que l'aspect visuel du show a un aspect très poétique et légèrement irréel. Il faut avouer que les costumes sont réellement superbes.

Image Woodley
12.13
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12.67

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