Image illustrative de Doctor Who
Image illustrative de Doctor Who

Doctor Who

Les aventures du Docteur, un extraterrestre, un Seigneur du Temps originaire de la planète Gallifrey, qui voyage à bord d'un TARDIS (Temps À Relativité Dimensionnelle Inter-Spatiale), une machine pouvant voyager dans l'espace et dans le temps. Le TARDIS a l'apparence d'une cabine de police (construction typiquement ...

Lire le résumé complet >

Terminée Anglaise, GB 25 minutes
Science-Fiction, Fantastique, Historique, Action, Adventure, Action & Adventure, Drame, Science-Fiction & Fantastique BBC One, Youtube, BBC, Global, ABC (AU) 1963
12.11

0 avis favorable
0 avis neutre
0 avis défavorable

Image illustrative de l'épisode 14.21 - Les serres de Weng-Chiang - Partie 1

The Talons of Weng-Chiang (1)

Le Docteur et Leela se retrouvent dans le Londres de l'époque victorienne : des femmes se font enlever, des fantômes semblent avoir été observés dans un opéra et des rats géants semblent avoir envahi les égouts. Le Docteur décide de mener l'enquête.

Diffusion originale : 26 février 1977

Cliquez pour voir plus d'informations sur l'épisode

Diffusion française : 26 février 1977
Réalisat.eur.rice.s : David Maloney
Scénariste.s : Robert Holmes
Guest.s : Alan Butler , Chris Gannon , Conrad Asquith , David McKail , John Wu , Patsy Smart , Tony Then , John Bennett , Christopher Benjamin , Trevor Baxter , Deep Roy

Tous les avis

Avatar Galax Galax
Administrateur
Avis favorable Déposé le 22 octobre 2014 à 06:46

LEELA: So what's he like, this Weng-Chiang?
DOCTOR: Oh, very pleasant company. They say he blew poisonous fumes from his mouth and that he killed men with a white light that shone from his eyes.
LEELA: Magic!
DOCTOR: Superstitious rubbish. Here we are.

Evacuons tout de suite l'éléphant dans la pièce : argh, ce white-washing de la mort... Li H'sen Chang le magicien est joué par John Benett... Si les acteurs d'origine asiatique ne couraient sans doute pas les rues à l'époque de cet épisode en 1978, il y a tout de même plein de figurants dans ce sérial. Je n'avais même pas remarqué le white-washing quand j'ai vu pour la première fois cet épisode, du haut de mes 15 ans, je ne connaissais même pas le concept. Ça ne s'arrête pas là puisque globalement, tous les chinois de l'épisode sont stéréotypés. C'est une redite (assumée ?) de Fu Manchu, personnage de fiction raciste qui a contribué à l'image maléfique des chinois, et l'épisode cite le quartrier assez chinois de Limehouse où la criminalité est élevée. Tout cela aurait pu faire de bonnes idées pas si gênantes que cela dans un épisode historique à l'époque victorienne... sans ce satané white-washing immonde. Coup dur de se rendre compte petit à petit du racisme de l'épisode, que je considérais sans aucun doute comme mon préféré lors de mon premier visionnage des classiques.

En 2020, c'est un peu plus dur de clamer cela. Clairement, tu regardes ça maintenant, tu as des moments un peu gênants.

Maintenant, The Talons of Weng-Chiang appartient à une autre époque... Franchement, c'est un terrain glissant ce débat. Robert Holmes le scénariste, ne le faisait sans doute pas exprès, mais déjà Pyramids of Mars ne brillait pas pour sa diversité, alors qu'il était centré sur les mythes égyptiens... Malgré cela, c'est Robert Holmes qui est à l'origine du désir de sortir du cadre Londonien pour la série, et vouloir représenter plus de cultures que le folklore anglais vient probablement d'une bonne intention. L'épisode n'apparaît fondamentalement pas très politisé, mais au fond, il l'est quand même, et même si ça ne transparaît pas encore dans cette partie, il y a quand même des réfs à l'empire colonialiste anglais. Qui est loin d'être toléré par l'épisode d'ailleurs, mais ça ne retire pas la façon dont sont montrés les chinois anglais. 

LEELA: I am a warrior of the Sevateem. I know the different sounds of death. Now put our prisoner to the torture!
KYLE: Well, if that don't take the biscuit. Torture, eh? This isn't the Dark Ages, you know.

Bref, découvrir totalement cet épisode en 2020 peut faire hérisser les poils et c'est bien normal. Malgré cela si cet épisode reste toujours retenu comme l'un des meilleurs de l'histoire de la série, c'est qu'il y a quand même un paquet de bonnes raisons à cela. Dire que l'épisode est complètement nul et irregardable serait sans doute une exagération (à moins d'avoir vraiment tout détesté), mais dire que l'épisode est nuancé dans sa représentation est aussi totalement faux. Je peux totalement comprendre qu'on déteste l'épisode, ou qu'on l'adore, tant qu'on reconnait bien là qu'il est quand même raciste. C'est aussi un peu mon point de vue : au fond j'adore ce sérial, je suis juste plus gêné qu'autre chose vis-à-vis de cet aspect indéniable. Ça me fait donc vraiment plus chier qu'autre chose car sans ce white-washing en particulier, cette histoire serait juste incontestablement ma préférée. Là, c'est un peu plus délicat, mais je ne peux m'empêcher d'adorer tout de même l'épisode.

Il y a, enfin, un certain second degré malgré tout dans l'épisode autour de cette histoire, avec notamment un passage où Chang cite le pire stéréotype à ce sujet ("nous nous ressemblons tous") de façon assez blasée mais aussi sournoise pour garder sa couverture. Ce à quoi on nous fait comprendre que le Docteur n'avait même pas remarqué jusqu'alors qu'il était asiatique. Ça vaut ce que ça vaut en termes d'humour, mais c'est une petite marque qu'aux yeux du Docteur, sa couleur de peau n'a aucune espèce d'importance, par contraste avec les moqueries évidemment racistes du policier précédemment. C'est... déjà ça ?

DOCTOR: Don't I know you?
CHANG: I think not.
DOCTOR: Yes, I've seen you somewhere before.
CHANG: I understand we all look the same.
DOCTOR: Are you Chinese? Yes, that's it. We must have. No, I haven't been in China for four hundred years.

(petite référence à Marco Polo au passage, que le Premier Docteur a rencontré)

Je clos là le chapitre. Passons donc à cet épisode tant réputé (pour ses qualités). J'ai appris à me méfier, maintenant, des histoires classiques universellement acclamées. Mais encore une fois je ne peux m'empêcher de faire péter la note dès le premier épisode de The Talons of Weng-Chiang. Comment résister ?

Les six-parters de l'ère de Four sont peu nombreux, et quasiment toujours réservées aux fins de saisons, de Genesis of the Daleks à Shada en passant par The Seeds of Doom. C'est selon moi sans doute la meilleure formule, le blockbuster en season finale ! Et la qualité est souvent au rendez-vous. Ceux des saisons précédentes sont de très haute facture et fort heureusement The Talons of Weng-Chiang ne va pas déroger à la règle, loin de là.

Qu'y a-t-il à ne pas aimer ? Encore une fois, le talent de Hinchcliffe et Holmes parle pour lui-même dans cette première partie à couper le souffle. L'ère victorienne, le Docteur et Leela en costumes d'époque, un mystérieux magicien en lien avec une magia chinoise, un pantin démoniaque, des disparitions dans les ruelles et des corps retrouvés flottant sur l'eau, un rat géant dans les égouts et l'organisation des Griffes de Weng-Chiang, un ancien dieu chinois ! Tout est posé pour former une histoire absolument mémorable.

Le tandem Hinchcliffe/Holmes qui a fait des merveilles pendant 3 saisons signe ici sa dernière contribution et c'est du bon. Les dialogues ingénieux parviennent toujours à retranscrire à quel point le Docteur est un alien, et pour la première fois, c'est aussi le cas de sa compagne. Confronter Leela à la culture victorienne donne des passages très drôles où elle tente de se faire à la culture humaine, et lui permet aussi de continuer à se détacher des autres compagnes en étant beaucoup plus active : elle sauve la vie du Docteur en assassinant un homme qui s'apprêtait à le tuer, combat des gangsters et parvient même à en capturer un !

L'ambiance du sérial est très noire et se veut être un hommage (comme souvent dans cette ère) à un genre particulier, ici, le policier/thriller noir britannique classique. C'est basiquement du Sherlock Holmes sans l'être. Les environnements sont sombres mais jamais illisibles et déjà les scènes creepy s’enchaînent sans faiblir. Il faut dire qu'avec David Maloney, réalisateur déjà derrière les caméras pour Genesis of the Daleks, The Deadly Assassin ou encore Planet of Evil, ayant en plus eu un budget généreux comme l'a exigé Hinchcliffe pour sa toute dernière histoire (ce qui aura valu au tournage d'être fortement retardé), le résultat ne pouvait qu'être magnifique.

Il n'est pas difficile de voir pourquoi cette époque est chérie par la nouvelle série. L'époque victorienne est probablement la plus reprise, la plus marquée Doctor Who dans la série, et c'est en grande partie grâce à l'influence de Talons. De The Unquiet Dead à Tooth and Claw, en passant par The Crimson Horror, The Snowmen ou A Christmas Carol. L'épisode permet logiquement de citer allègrement des éléments du folklore anglais de l'époque, parfois un clin d'oeil évident et ingénieux à Holmes ou à Jack l'éventreur, parfois les réfs sont si précises que nous ne pouvons tout simplement pas les saisir.

Russell T. Davies a cité cet épisode spécifiquement - cette partie spécifiquement - comme étant "the best dialogue ever written". Si je n'irai pas jusque là, c'est indéniablement pour ma part très bien écrit. Les personnages sont attachants, et pour le coup comme quasiment tout est stéréotypé, y compris les anglais et leur accent "Cockney" (j'ai beaucoup pensé au meme "it's chewsday innit"), l'humour désamorce le kitsch avec une histoire qui sait impressionner et se prendre au sérieux tout en amusant. C'est du très bon.

JAGO: You've been drinking.
CASEY: Not a drop, sir.
JAGO: Well, it's time you started.
(Jago holds out his flask.)

Hormis le fameux elephant in the room, c'est une introduction quasi-parfaite à l'un des meilleurs épisodes de Doctor Who. Inspiré, malin, très atmosphérique.


16

1 note

Connectez-vous pour noter cet épisode
Avatar de Galax
Galax a noté cet épisode - 16
22 oct. 2014

Derniers articles sur la saison

Aucun article similaire.