Image illustrative de The Handmaid's Tale
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The Handmaid's Tale

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate

Dans une dictature où la stérilité a frappé les femmes, ces dernières sont divisées en trois catégories : les Épouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction.

En cours Américaine, CA, US 50 minutes
Drame, Science-Fiction, Drama, Science-Fiction & Fantastique Hulu 2017
14.29

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Avis sur l'épisode 3.03

Avatar Jo_ Jo_
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 05 juillet 2019 à 14:25

Je suis désolée d'arriver avec mes gros sabots mais en ce qui me concerne, cet épisode m'a globalement laissé de marbre. Les regards énervés et déterminés de June, j'ai de plus en plus de mal. Ca m'embête, car j'aime beaucoup Elisabeth Moss, mais je trouve son jeu de plus en plus monoexpressif. Sa relation durant l'épisode avec Nick est plutôt étrange et pas forcément cohérente avec les personnages, d'ailleurs.

Quant à Lawrence, on sent que les scénaristes essaient de le rendre ambivalent. Sympathique à des moments, détestable à d'autres... Il ne faudrait pas que cette situation dure trop longtemps, car on risque de retomber dans les mêmes travers que pour d'autres personnages.

Reste Serena, qui se distingue des autres par son histoire, sa justesse et sa fragilité. C'est vraiment la grande force de l'épisode, et c'est clairement elle qui le sauve. Avis favorable, mais à la grosse limite du neutre.


Avatar Galax Galax
Administrateur
Avis favorable Déposé le 21 juin 2019 à 08:46

Un épisode pas aussi émotionnellement intense que beaucoup d'autres pour ma part. Cependant il avance de belles idées et je l'ai beaucoup apprécié.

Serena est sublime, ça, ça ne change pas, même si son intrigue est statique. Il faut saluer à quel point la filmographie de la série est ouf en ce moment, avec ce plan de Serena dans l'eau qui opère une forme de renaissance positive, par opposition au plan à la fin du premier épisode avec le lit en feu (l'élément opposé) où elle était dans l'émotion brute et toxique. S’il y a bien une constante qualitative à la série, c’est vraiment qu’elle est sublime en termes de symbole et de réalisation !

See? Women can be useful.

Lawrence est vraiment un gros con ! A moins que non. Sauf qu’un peu quand même, dans les faits. Bref, c’est clairement un allié, mais quel connard malgré tout. Joue-t-il vraiment un rôle lorsqu’il agit comme le marionettiste de June ? Je pense que c’est avant tout un intellectuel, un philosophe/sociologue qui aime regarder des gens inférieurs s’agiter dans le monde qu’il a créé, conçu comme une expérience. Ce qui fait de lui un sadique, comme lorsqu’il met à l’épreuve les convictions morales de June en lui demandant de choisir les 5 femmes dans un dilemme du tramway inversé (soit elle ne sauve personne, soit elle en sauve cinq mais cela revient à jouer un rôle dans la condamnation des autres).

J’aime quand même énormément ce que ce personnage apporte à la série, notamment lorsqu’il tacle l'incompétence de Fred Waterford, une petite pique de la série vis-à-vis de son passé. On sent que la série donne de la cohérence à son univers et essaye de reproduire cette sensation très particulière en saison 1 de "chaque dialogue a son double-sens".

Quant à June retrouvant Nick, difficile de savoir si c'est sincèrement touchant ou si elle se sert juste de lui pour avoir un futur allié Commandant... cette saison 3 place June sous le signe de la révolutionnaire, et la voir confronter si vite à ses idéaux est assez intéressant.

J'aime beaucoup l'aspect économique et "expérimental" qu'apporte le point de vue du Commandant Lawrence, et le fait que les tricks habituels de June (et de la série, du coup) ne marcheront pas sur lui, ni sur le spectateur : c'est le signe que la série évolue et grandit, et doit se renouveler autrement. Toute la relation June/Joseph se base d’ailleurs sur l’intelligence. L’émotif Fred qui se laissait avoir par des jeux de dupes et de séduction, n’est plus qu’un lointain souvenir).

Fred est d’ailleurs clairement coincé, comme le démontre son speech où il confesse son amour tordu à Serena en hors-champ… sauf qu’il récitait seulement un dialogue à une prostituée. Toute l’hypocrisie involontaire du personnage, qui est ridiculement tragique et à la fois méprisable mais pitoyable, se voit ici.

Un épisode un peu lent au début mais ensuite la dynamique annoncée est toujours aussi intéressante. June prépare tous ses pions tout en étant confrontée à la réalité de son entreprise, c’est du solide !


Avatar Manoune398 Manoune398
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 19 juin 2019 à 22:13

Un épisode vraiment incroyable qui m'a prise aux tripes, crescendo. L'un de mes épisodes préférés — si ce n'est mon préféré.

Le personnage de Lawrence est l'un des plus fascinants que j'ai pu voir depuis longtemps. Même si dans l'ensemble, on se doute qu'il est un allié, la difficulté de le cerner et toute l'ambiguité qui l'entourent sont perturbantes. C'est clairement le maître du jeu, il semble être le seul à avoir les clés en main. Je le vois comme un mec hyper intelligent qui a enfermé des gens dans une pièce et qui attend de voir comment ils vont réussir à en sortir, montrant clémence et sévérité au gré de son humeur. Ce sadisme et cette cruauté sont terribles mais il en est tellement détaché qu'on ne peut s'empêcher d'être aimanté(e)s par lui. Cette scène où il demande à June d'aller chercher le livre est l'une des plus terribles à mon goût. Comme  de secouer une bouteille d'eau devant quelqu'un qui meurt de soif. Ce sexime ordinaire, cette humiliation "à l'ancienne" (enfin, notre présent à nous) est juste glaçante, j'étais crispée tout le long. Et de ce point de vue là, Elizabeth Moss est toujours aussi incroyable. Sa scène avec lui dans le bureau est un exemple d'écriture et de jeu. C'est en tout cas intéressant de la voir dans un nouvel environnement et c'est notamment visible lors de son échange avec Fred (mais quel pleurnichard sentimental celui-ci) ou même avec Nick qui représentait tant pour elle et qui semble s'être effacé en même temps que la maison et la vie des Waterford.

Autre personnage fort, Serena. Mon Dieu, Serena. Ses scènes sont toutes parfaites et j'ai vraiment hâte de voir ce qu'elle va faire cette saison. Son échange avec June est très fort, et surtout les dernières minutes m'ont tellement emballée que je rajoute un point supplémentaire. Non seulement c'est visuellement sublime (Serena dans l'eau, entre autre) mais c'est aussi très fort. Le choix de June, ce pragmatisme qu'elle commence à mettre en place, la patience qu'elle sait qu'elle doit avoir et le chemin pré-tracé par Lawrence — car en fin de compte, qu'il y soit pour quelque chose ou pas n'a pas d'importance, elle l'utilise, et on comprend ce qu'il voulait lui dire quand il lui a demandé de choisir les cinq Marthas : que la situation soit juste ou injuste, on fait avec ce qu'on a et la moralité n'a pas toujours sa place — mais surtout sa foi en son intelligence... Tout ces éléments forment une magnifique ode à la féminité. Si la deuxième saison s'était centrée sur la maternité, là c'est en tant que femmes (même si elles sont les deux à la fois) que nos Servantes (etc.) vont se battre.

Coup de poing !


Avatar JPhMaxx JPhMaxx
Membre
Avis favorable Déposé le 15 juin 2019 à 14:09

Ouf ! Le crash de l'épisode précédent n'était visiblement qu'une erreur de parcours, et nous retrouvons là l'intensité qui fait de cette série un chef-d'oeuvre... Je n'ai pas vérifié mais peut-être que le réalisateur de l'épisode 2 n'était pas adapté à la série...


Avatar OmarKhayyam OmarKhayyam
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 15 juin 2019 à 00:09

Un autre très très bon épisode.

C'qui est bien avec The Handmaid's Tale, c'est qu'il y'a des épisodes comme ça qui bouleversent un peu plus les frontières morales, notamment en jouant ici sur la personnalité de Lawrence. Certes effectivement on se doute qu'il n'est pas dangereux, mais il permet le développement d'enjeux intéressants en terme de rapport à la révolte et à la résistance, notamment dans la scène par exemple avec les déportées des colonies, où on voit tout son côté cruellement pragmatique et dominateur, ce dont June saura jouer brillemment par la suite.

Je suis très friand aussi des scènes avec Serena, notamment la scène finale. On voit en effet toute l'humanité et la complexité du personnage, et j'espère moi-aussi en voir plus.

Bon, par contre je veux aussi plus de tante Lydia. Mais j'imagine qu'on la verra un peu plus après.


Avatar Gizmo Gizmo
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 14 juin 2019 à 13:03

La série abuse un poil des gros plans sur June avec un regard déterminé.

Sinon, c'était très bien, je suis très client de la nouvelle dynamique amorcée par cette saison, qui laisse enfin plus de place à l'espoir et au changement. Je critique parfois les virages un peu abrupts qu'opère le scénario (l'épisode précédent ou bien le final de la saison 2), mais il faut aussi saluer sa capacité à recomposer sa mythologie des saisons passées en y intégrant les nouveaux éléments introduits depuis le final de la saison 2. A ce titre, le fait que nous prenions conscience avec June que les pendus sont plus souvent des résistants que des hérétiques, mais que Gilead ne l'avouera jamais pour ne pas créer de martyrs, est une très belle idée. Je n'avais pas non plus intégré que la Martha Beth était apparue en saison 1 et était l'amante de Nick à Jezabel. A voir vers quoi cela mènera, mais le personnage gagne énormément en densité en l'espace de 2 épisodes, et il est vraiment réconfortant de constater que June n'est plus seule désormais.

Autre allié moins affirmé, le Commandant Lawrence commence vraiment à dévoiler son jeu. Difficile de voir en lui une menace pour June, tant il a été présenté à de trop nombreuses reprises en trop peu de temps comme un allié (l'évasion du final de la saison 2, le réseau des Martha de l'épisode précédent). On sent que les scénaristes essaient de ménager un peu de suspense autour du personnage, et je dois avouer que j'aime bien toute l'ambivalence qui l'entoure, et ses échanges avec June changent des messes basses et de la crétinerie d'un Commandant Waterford (son court échange avec June est d'ailleurs très drôle, tout comme l'ironie avec laquelle Lawrence cerne la relation entre l'ancien maître et sa servante).

Enfin, en parlant des Waterford, il reste Serena, le plus beau personnage de la série, à n'en pas douter. Son évolution est si touchante et si juste qu'Yvonne Strahovski parvient à véhiculer énormément en très peu de mots. Le background avec sa mère et le cercle religieux était aussi une excellente idée, continuant d'apporter des petites touches plaisantes à la mythologie de Gilead. Il est clair désormais que personne n'est dupe sur les Waterford, ils ont échoué socialement et intimement, et la révolte semble être la seule voie envisageable désormais pour Serena. L'échange avec June, baigné de lumière, finit de réchauffer nos coeurs. Après 2 épisodes plongés dans l'obscurité, June sort enfin des ténèbres et comprend le réseau qui est en train de se tisser autour d'elle. Il n'est d'ailleurs pas innocent que Nick, ancien seul allié de June, s'en aille dans cet épisode. Lui qui représentait l'espoir - mais un espoir étouffé, sans possibilité de s'épanouir - laisse désormais la place à de véritables acteurs du changement. June, Beth, les Martha, Serena et Lawrence.


Liste des épisodes

Episode 3.02
Mary et Martha
Episode 3.03
Méfiance
Episode 3.04
Dieu bénisse l'enfant
Episode 3.05
Numéro inconnu
Episode 3.06
Ménage
Episode 3.07
Sous son oeil
Episode 3.09
Héroïsme
Episode 3.10
Témoin
Episode 3.11
Mensonges
Episode 3.12
Sacrifice