Je reprends Primal comme tout être de goût, car "qui n'a pas vu Primal, n'a pas vécu" comme le dirait le grand philosophie Y. Dahan.

Épisode puissant, l'absence de dialogue déploie des potentialités incroyables dans chaque action. Ici donc, cette idée vieille comme le monde : on ne tue que plus facilement ce qu'on ne connait pas, et il n'y a pas pire poison que l'oeil ouvert d'une victime dont on voit la vie s'échapper ("L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn" comme l'écrivait Victor Hugo sur le crime fondateur de la religion chrétienne).

La série se refuse à un ethocentrisme trop facile en nous montrant que les mamouths, par leur désir de vengeance puis leur pardon et enfin leurs rituels aux morts, sont sans doute supérieurs à l'Homme.

La série continue d'être accrocheuse, car même dans son enchainement basique des faits, elle parvient systématiquement à délivrer une scène qui sort du lot. Ici, c'est cet enchainement de raccord avec les naseaux du dinosaure et ceux de la trompe du mammouth qui les renvoie à leur même animalité et donc à leur même mort. C'était bien beau.