S'il vous plait, restez comme vous êtes
Pour vous remettre dans le contexte, Doctor who, c'est un extra-terrestre encore plus humanoïde que Mr Spock (même s'il a un peu les oreilles décollées), qui se balade dans l'espace et le temps en ayant la fâcheuse tendance à se trouver forcément à un moment et un endroit précis où il lui faudra sauver le monde, sans bouleverser l'équilibre temporel.
C'est un délire auquel j'adhère totalement, tant qu'il ne se prend pas au sérieux. Le début de saison n'est pas marrant, peut-être me faisait-il esquisser simplement quelques sourires, mais le ton n'était résolument pas sérieux.
Le premier épisode dispose d'une critique complète que vous pouvez retrouver ici. Si vous avez la flemme de cliquer sur le lien, et de lire un autre pavé que celui-ci, sachez que j'avais apprécié ce pilote, assez rythmé et légèrement burlesque, ce qui m'avait poussé à lui attribuer la respectable note de 13/20.
L'épisode deux reste dans le ton du délire, cette fois, celui que moi-même j'aurais pu avoir étant petit, savoir: si j'avais une machine à remonter le temps, jusqu'où irai-je avec celle-ci? Là encore, ça se laisse regarder volontiers
La suite nous emmènera dans le passé, et cette fois, l'univers est très fidèlement reconstitué, on est dans un Londres du 19eme siècle, on rencontre Charles Dickens, c'est sympa, léger, fluide, on suit.
On en demandait pas plus!
La goutte d'eau...
Par la suite, la série nous offre du bon, sans jamais exceller, et du passable, voire mauvais.
Et moi, là, je me demande: Si on fait une série sur un univers délirant, doit-on se forcer à adopter un ton dramatique à un moment donner?
C'est exactement là que le bas blesse: Doctor Who est une série qui est partie, semble-t-il, avec les moyens du bord, avec des effets spéciaux en cartons et, moi en tout cas, je ne m'en plaignais pas. Comme je le disais dans la critique de l'épisode 1, l'univers et le ton me faisaient penser à H2G2, je n'en voulais pas plus! Si on veut nous servir de grands thèmes, comme le fait Battlestar Galactica, je pense, même si je ne suis qu'un simple spectateur et que je n'ai pas la science des scénariste, je pense disais-je, qu'il faut tout de même poser un univers dont les fondements sont correctement établit, et que la communication avec le spectateur soit basée sur ces fondements.
Or, là, l'effet produit par cette série est tout simplement celui d'un adolescent qui se prend trop au sérieux. Une tête à claque!
Moi, je voulais bien les suivre, les délires des scénaristes, je les pardonnais les effets spéciaux des années 80, je m'en moquais de ne pas franchement rigoler, et de me contenter de quelques sourires clairsemés. Ca allait amplement!
Mais pourquoi?
Donc doucement, mais surement, Doctor Who nous amène à réfléchir de manière plus que forcée. Et moi j'ai envie de dire: pour qui vous prenez vous? N'est pas Ronald D Moore qui veut!
Le pilote et les premiers épisodes méritaient amplement un joli 13/20, pourquoi laisser la série dégouliner ensuite d'émotions guimauves et de réflexions indigestes? Vous voulez parodier la télé-réalité? C'est parfait! N'en rajoutez pas, n'allait pas jusqu'à la destruction du monde, ou faites le avec classe, je ne sais pas moi, via le pet d'un dinosaure, ou parce qu'une mouche géante s'est paumé dans la galaxie! Ne nous servez pas ces extra-terrestre assoiffés de destruction qui ont en fait un cœur car ils ont été mélangés avec des terriens et que de ce fait, ils sont capables de déifier quelqu'un, etc...
C'est là que je veux en venir: Doctor Who c'est bien (pas génial, juste bien) quand ça se prend pas au sérieux. Quand ça reste dans le délire d'un enfant qui rêve de ce qu'il ferait avec une machine à voyager dans le temps
Tout n'est pas à jeter
Car du bon, il y en a. Christopher Eccleston est convaincant dans son rôle de docteur. Je confirme ce que je disais dans la critique de l'épisode 1. On le suit volontiers, il se calme même dans son rôle de Monsieur 100 000 volts qui aurait pu devenir exaspérant.
L'épisode qui traite de l'effet catastrophique qu'aurait un changement dans le passé, même a première vue bénéfique offre une vision de la chose qui se tient, et qui se regarde d'autant plus. Malheureusement pour cet épisode, la mièvrerie et le sérieux reprendront le dessus.
The Empty child est aussi un bon épisode, simplement parce que le côté poétique de ces enfants vide m'a touché, et même peut-être fait peur.
Non. Vraiment, je ne vois pas pourquoi en faire plus.
Moi pas comprendre
Peut-être que je ne comprends rien à l'univers de Doctor Who, peut-être vais-je me faire insulter par les fans de la série qui passeront par là et me traiteront de triste esprit fermé. Malheureusement, je n'arrive pas à ouvrir mon esprit aux délires qui se prennent au sérieux, tout comme je n'arrive pas à discuter avec un adolescent qui me dit qu'il a tout compris à la vie. Donc, Doctor Who, ça a failli être bien, et pour cette première saison, ça restera juste moyen. Quel dommage.
La fin de la saison nous amène du nouveau (sans vouloir spoiler), je vais donc regarder cette saison deux en en attendant rien, et je vous dis ce qu'il en est dans quelques jours.
Ce que j’ai aimé:
- Les trois premiers épisodes
- Christopher Eccleston
- le côté délirant…
Ce que je n’ai pas aimé:
- Les épisodes où l’intrigue semble vouloir nous faire réfléchir.
- Billie Piper
- ça se prend trop au sérieux
- ça dégouline parfois de bons sentiments.
Note: 09/20