Critique : 30 Rock 6.06

Le 14 février 2012 à 16:30  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode spécial Saint Valentin de 42 minutes particulièrement réussi où Lemon va tester la solidité de sa relation pendant que Donaghy part aux Nations-Unis avec la mère d'Avery.
Par sephja

Critique : 30 Rock 6.06

~ 8 minutes de lecture
Un épisode spécial Saint Valentin de 42 minutes particulièrement réussi où Lemon va tester la solidité de sa relation pendant que Donaghy part aux Nations-Unis avec la mère d'Avery.
Par sephja

Happy "founding of the league of women voters" day

Chris se prépare pour célébrer la Saint-Valentin avec Lemon, mais celle-ci se montre réfractaire à cause de ses mauvaises expériences passées. Jack reçoit pour sa part la visite de la mère d'Avery qui lui demande de venir à l'ONU avec elle pour plaider la cause de sa fille, toujours retenu en otage en Corée du Nord. Pendant ce temps, Lutz reçoit des conseils de Tracy et Franck pour draguer un jour de Saint-Valentin et va s'efforcer de les mettre en pratique. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode brillant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  Liz Lemon pour un voyage hilarant dans l'antre de l'enfer : Ikea 
  •  Jack dans une intrigue romantique particulièrement délirante 
  •  les plaisirs de la Saint-Valentin en célibataire 
  •  un épisode à un rythme effréné 

 

 

Le maléfice suédois 

Liz Lemon est toujours en couple avec Chris et affronte l'un de ses démons, à savoir le "Lamentine Day" source de déception et de catastrophe pour elle. Surtout que son petit-ami veut mettre les petits plats dans les grands en lui organisant un repas à la maison, obligeant Liz à s'acheter une table. Les voilà alors tous  deux confrontés au test ultime du couple, celui où les rancoeurs remontent à la surface et remettent en cause même les sentiments d'affection les plus sincères : la traversée d'un magasin Ikea, épreuve ultime que Lemon ne se sent pas prête à affronter. 

Dès le début, l'épisode est foisonnant, délirant tant on sent les auteurs multipliant les références amusantes et les gags à plusieurs niveaux de lecture. Doté d'une durée exceptionnelle de quarante minutes, l'intrigue va proposer pas moins de cinq storylines différentes, démarrant à un rythme effréné avant de marquer un peu le pas dans le final. Le duo Liz - Chris et leur voyage dans l'antre maléfique de l'immobilier suedois est un instant remarquable où les auteurs interrogent la nature de la relation entre Lemon et son actuel petit-copain, laissant apparaître la nature de l'équilibre dans leur relation. 

Très amusant, cette remise en cause de son couple va pousser la chef du TGS à faire le choix délibéré d'un certain optimisme, conservant son état d'esprit positif affiché en début de saison. Un épisode Saint Valentin un peu moins cynique que d'habitude qui propose plusieurs intrigues éclatées et particulièrement inspirées grâce à des comédiens en pleine forme pour une histoire qui réunit tout ce qu'on aime dans la série. Un épisode sur l'attraction, ses secrets et la difficulté de trouver la bonne alchimie entre deux personnes, recette mystérieuse qui va prendre une forme inattendue pour Donaghy. 

 

Mission Avery à l'ONU

Pendant que Lemon entre dans l'antre du mal, Jack va pénétrer un univers tout aussi terrifiant pour lui, à savoir les bureaux de l'Onu pour plaider le sauvetage d'Avery Jessup. Toujours détenue en Corée du Nord, la jeune femme oblige sa mère à sortir de l'habituelle retenue familiale et de libérer toute sa rage, Mary Steenburgen formant un excellent duo avec Alec Baldwin. Evidemment, l'ONU et sa mentalité de bureaucrates pacifistes n'a rien pour plaire à Donaghy, donnant une séquence assez délirante où les deux vont s'emporter contre un ambassadeur qui joue les vampires des Balkans. 

Rien de tel qu'une cause commune pour créer cette tension sexuelle entre deux individus, même si celle-ci est assez gênante au vue de la relation entretenue par Avery et Jack. La storyline propose une suite de gags sur le thème de la frustration, multipliant les sous-entendus salaces alors que s'affichent partout les références à la Saint Valentin. Portée par deux comédiens remarquables, une intrigue sur la complexité du désir et son caractère imprévisible, forçant Jack à agir malgré tout en gentleman.

Le couple et son alchimie est donc au centre de cet épisode thématique qui propose une vision du désir comme un danger, quelque chose dont il faut savoir se protéger quand il prend des formes inappropriées. Symbolisant la lutte entre l'esprit et le coeur, cette intrigue très plaisante est placée en opposition à celle de Lemon, permettant de mettre en évidence la différence entre le désir animal et l'affection sincère.

 

 

L'alchimie comme un art complexe 

Si certains sont en couple comme Tracy et Franck, d'autres comme Lutz cherche encore l'amour avec désespoir, incapable de faire naître une étincelle de désir chez l'autre. Les deux compères du TGS vont alors l'abreuver de conseils plus mauvais les uns que les autres, coupant l'épisode en deux entre la phase de coaching et le passage à l'acte. Articulant efficacement les deux parties de l'épisode, cette intrigue joue la carte de la facilité, mais se révèle particulièrement plaisante à suivre, offrant l'occasion de donner un peu plus de temps d'exposition à l'équipe des scénaristes du TGS. 

Pendant que certains cherchent l'âme soeur, Pete doit trouver le moyen de trouver les mots pour résoudre les problèmes psychologiques de Jenna qui s'apprête à chanter dans son télé-crochet où elle joue habituellement les jurés impitoyables. Il va devoir chercher l'origine du mal, Maroney ayant totalement perdue sa voix sous l'effet de la pression, tous les spectateurs attendant avec plaisir son échec annoncé. Une intrigue amusante, où Pete joue les cupidons pour la mauvaise cause, redonnant un nouveau sens à l'image de l'angelot avec son arc et sa flèche. 

Le dernier couple va concerner Kenneth qui laisse sa place à Kristen Schaal, lui présentant l'univers particulier de l'étage du TGS et en particulier de Tracy Morgan. Le démarrage est assez poussif comme la scène ratée du lézard, jusqu'au coup de foudre final particulièrement bien pensée d'Hazel pour Lemon, celle-ci jouant les Jennifer Jason Leigh de NBC. Une dernière approche du désir par l'obsession, celle d'une jeune femme encore en bas de l'échelle fascinée par la réussite, convoitant de voler à Liz son existence parfaite. 

 

Un épisode riche qui finit logiquement par s'essouffler 

Si l'épisode est une réussite remarquable, c'est surtout par sa densité et sa richesse avec de nombreuses scènes de qualité comme celle de l'Ikea ou de l'ONU. Les comédiens sont excellents, la série nous offrant même une scène Dr Spaceman assez formidable, justifiant dans sa première demi-heure une note maximale. Seulement, l'épisode s'essouffle logiquement dans le final alors que les intrigues s'achèvent une à une, et ceux malgré une séquence Cupidon formidable et la chute finale de Lemon.

Malgré tout, je chipote beaucoup tant ce spécial Saint Valentin fut un vrai et grand plaisir et sûrement l'un des meilleurs épisodes de la série, digne de la Seinfeld-Vision. Abordant le désir de manière globale, l'épisode poursuit l'évolution vers un Liz plus épanouie, dépassant l'épreuve du magasin Ikea. Une quête du bonheur parfaitement dans l'esprit de cette saison et qui met en place un arc intéressant donnant tout son sens à l'arrivée de Hazel à la place de Kenneth. Une occasion parfaite qui me permet de souhaiter une bonne Saint Valentin à tous.

 

J'aime :

  •  la séquence Ikea 
  •  le diplomate vampire de l'ONU 
  •  le docteur Spaceman et le final Cupidon 
  •   certaines répliques absolument hilarantes 
  •  l'évolution du personnage de Hazel
  •  les comédiens excellents 

 

Je n'aime pas : 

  •  la scène du lézard assez moyenne

 

Note : 15 / 20 

Une très belle réussite que cet épisode Saint Valentin qui teste la solidité du couple de Lemon et confronte Donaghy à l'imprévisibilité du désir. Ponctué de dialogues savoureux, un épisode qui confirme la qualité de cette saison six et son orientation vers un état d'esprit positif pour Lemon tout en installant avec Hazel un personnage particulièrement intéressant.

L'auteur

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