Critique : Alphas 1.09

Le 16 septembre 2011 à 06:49  |  ~ 6 minutes de lecture
Une chasse à l'Alphas en forme de huit-clos spectaculaire, mais qui propose des ajustements scénaristiques assez regrettables.
Par sephja

Critique : Alphas 1.09

~ 6 minutes de lecture
Une chasse à l'Alphas en forme de huit-clos spectaculaire, mais qui propose des ajustements scénaristiques assez regrettables.
Par sephja

Attention, un vilain peut en cacher un autre 

L'équipe du Docteur Rosen reçoit la livraison d'un membre de Red Flag, le docteur Kern dont le pouvoir réside dans sa capacité à remplacer la vision oculaire par l'émission d'ultra-sons à l'extérieur de son corps. Enfermé dans sa cellule, l'homme paraît inoffensif, pourtant très vite des objets vont commencer à changer de position, laissant apparaître la présence d'un second Alpha invisible dans le bâtiment. 

 

 

Résumé de la critique 

Un épisode plutôt divertissant que l'on peut détailler ainsi : 

  •  l'utilisation de deux Alphas plutôt payante qui permet de donner un épisode huit-clos intéressant 
  •  les comédiens secondaires plutôt bons là où certains héros peinent à s'imposer
  •  le scénario qui se permet quelques arrangements déplaisants 
  •  un manque de contenu regrettable 

 

 

La sécurité n'est jamais une protection 

Pour célébrer le renouvellement de Alphas pour une saison deux, SyFy nous offre un épisode huit-clos, figure de style souvent porteuse de bonne intrigue dans l'univers des séries télévisées. L'occasion de tester complètement la dynamique du groupe, confronté à un ennemi mystérieux dont ils doivent déterminer la dangerosité. Entre la confiance un peu naïve de Rosen dans le dialogue et celle plus pragmatiste de Bill dans les systèmes de sécurité, l'équipe semble fin prête pour accueillir Kern et pouvoir parfaitement le contrôler. 

Evidemment, ils se trompent tous les deux, car une présence spectrale, un fantôme est parvenu à s'introduire dans la base, utilisant le système de sécurité à son avantage.  Dès lors, la question se pose de savoir quel est le meilleur allié, Kern étant le seul à pouvoir détecter précisément la position de l'intrus. Comme dans tout huit-clos, la source de la sécurité devient l'origine de la menace (la prison) tandis qu'ils perdent le contrôle de la situation face à un ennemi silencieux et indiscernable. Le dernier acte fait bien monter la tension, offrant au final un divertissement assez efficace, mais plutôt décevant concernant certains des personnages du show.

 

Savoir s'imposer pour convaincre

Si Bill, Rosen, Gary et Rachel ont su prouver par le biais de différents épisodes leur efficacité, le travail collectif n'a que rarement été le point fort de Alphas. Mais le plus inquiétant va venir dans cet épisode du duo formé par Nina et Cameron, enfermés dans une intrigue romantique ennuyeuse et inutile, servant uniquement à leur donner quelque chose à faire. Les deux n'ont en effet jamais eu un vrai impact dans les intrigues, se limitant à accomplir des tours de passe-passe qui se répètent fréquemment.

Le plus inquiétant à mes yeux reste le manque de charisme et de conviction dans les performances de Warren Christie et Laura Mennell, toujours à la recherche de l'interprétation juste concernant leur personnage. Totalement inutile, ils sont tenus à l'écart des évènements, laissant à Rachel voire même à Gary les séquences les plus intéressantes. Heureusement, les seconds rôles tenus par Rebecca Mader et surtout Brent Spiner ont un vrai impact sur le récit, donnant une vraie tension à un épisode qui, hélas, va laisser apparaître des failles dans sa construction.

 

 

Des ficelles un peu grosses 

Si le divertissement est assez agréable, il ne parvient pas à masquer les petits arrangements d'un scénario qui ne tient pas vraiment la route, la faute à un argument de sécurité qui va se retourner contre les scénaristes. Griffin est un fantôme qui est capable de disparaître aux yeux des hommes, se plaçant dans un angle mort qui n'existent pas pour les caméras vidéos, posant un souci de crédibilité assez important. L'astuce employée pour justifier son absence sur les images de caméra vidéo est très vague, les scénaristes essayant d'être suffisamment flous pour esquiver cet argument.

Mais la ficelle la plus énorme va concerner Bill qui a perdu sa capacité pour pouvoir réintégrer la police, devenant un être humain comme un autre. Si l'idée est concevable, elle va surtout servir aux scénaristes à justifier l'enfermement des héros derrière des vitres incassables, gagnant ainsi du temps sur une intrigue qui joue beaucoup la montre dans son premier acte. Le plus frustrant reste le manque d'information de nature mythologique fournit par cet épisode qui avait pourtant l'occasion de proposer une vraie opposition entre les deux docteurs.

 

Une mythologie pas très généreuse

Le point le plus frustrant de l'épisode concerne Kern et, par voie de conséquence Red Flag, la série ayant là l'occasion de fournir quelques informations sur cette organisation. Seulement tout le premier acte va plutôt se concentrer sur l'évolution d'un fantôme qui passe une bonne dizaine de minutes à visiter les bureaux. Certes, ces séquences font monter la tension, mais se répète un peu trop, donnant au final un épisode assez pauvre en contenu par rapport à ce que l'on aurait pu en espérer. Dommage de voir le prisonnier du jour ne servir finalement qu'à entraîner une évolution chez Bill pas très intéressante, cet épisode n'affectant pas beaucoup le docteur Rosen. 

En conclusion, un divertissement convenable, porté par de très bons seconds rôles, mais qui ne parvient pas à convaincre à cause d'un contenu finalement assez pauvre au vu du potentiel de départ. Episode en huit-clos agréable, il confirme le potentiel de la plupart des personnages, ainsi que le manque d'intérêt de Cameron et Nina toujours enfermés dans une intrigue romantique très pauvre. Quelques regrets pour un épisode qui aurait dû lancer la série vers son final et ne parvient finalement qu'à confirmer les points forts et les points faibles d'une série à la recherche d'un avenir. 

 

J'aime : 

  •  des seconds rôles très justes pour incarner deux Alphas plutôt agressifs 
  •  un final assez spectaculaire et plutôt bien amené 
  •  quelques coups de théâtre plutôt efficaces 

 

Je n'aime pas : 

  •  Cameron et Nina sur la touche 
  •  la perte du pouvoir de Bill un peu trop pratique 
  •  l'intervention un peu trop miraculeuse de Rachel 

 

Note : 12 / 20 

Un bon divertissement, sympathique et spectaculaire, qui ne parvient pas à masquer quelques arrangements scénaristiques discutables et un duo Cameron - Nina assez inutile. Seulement, les seconds rôles, très justes, permettent de tirer vers le haut un épisode finalement assez chiche en contenu.  

L'auteur

Commentaires

Avatar Serivore
Serivore
Data (Star Trek) est méconnaissable sans son maquillage. PS: Sephja, Rebecca Mader nue, c'est juste parce que je sais que tu adores les dessins de femme nue.

Avatar sephja
sephja
bof, pas vraiment, tu sais... mais je le trouve encore une fois vraiment drôle et le décalage bien pensé... Merci ! Continue !

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