Critique : Banshee 4.01

Le 03 août 2016 à 10:24  |  ~ 6 minutes de lecture
Retour en allure de gueule de bois pour la série badass.

Critique : Banshee 4.01

~ 6 minutes de lecture
Retour en allure de gueule de bois pour la série badass.
Par nicknackpadiwak

Sexe, baston, violence gratuite et fun : telle a toujours été la colonne vertébrale de Banshee.

Le pitch de départ est le suivant : juste sorti de prison, Hood se retrouve malencontreusement au cœur d’un gunfight qui voit décéder le futur shérif de la ville de Banshee. Ni une, ni deux, Hood décide de prendre l’identité et les fonctions du défunt et débarque dans cette petite ville sans histoire avec plein d’histoires où séjourne Carrie, son ancienne complice et amour de jeunesse, planquée sous une fausse identité. À partir de là, Hood n’aura de cesse d’affronter des pelletées de méchants tous plus psychopathes les uns que les autres (Kaï, Rabbit, Chayton) en se foutant totalement de la moindre notion de vraisemblance. À Banshee, tout n’est que surenchère, un peu comme dans un jeu vidéo, format dont s’apparente le plus la série avec ses boss de fin de niveau à battre.

Mais un jeu vidéo en forme de défouloir régressif, bourrin, kiffant et sexy !

Et après trois saisons, la série créée par Alan Ball, auteur de True Blood (normal, mêmes thématiques), mais aussi de Six Feet Under (et cela restera toujours pour moi un mystère. Est-ce vraiment le même homme ? A-t-il subi un lavage de cerveau ? A-t-il été victime des body snatchers ?), propose une ultime salve de huit épisodes qui, je l’espère, clôtureront bien cette saga pleine de bruits, de sang et de cul.

 

Banshee, Hood barbu et dépressif

 

 

Bonjour tristesse

 

Deux ans se sont passés depuis le dernier bain de sang et l’attaque de la base militaire ; Hood a démissionné de son poste de policier et est devenu un ermite barbu vivant au fond du bois. Job qui a été kidnappé est toujours porté disparu, Carrie joue les justicières pour oublier la perte de la garde de ses enfants et dès les premières minutes, Rebecca est retrouvée assassinée par un tueur en série.

Quoi ?!

Bordel, Rebecca est morte ! Les gars, vous déconnez. Vous avez tué Rebecca.

Rebecca, la nièce de Kaï, cette fille fascinée (c’est peu de le dire) par cet oncle qui tient son business d’une main de fer ensanglantée, qui rêvait d’échapper à son éducation amish en plongeant dans l’univers du crime et qui n’était jamais réticente à se foutre à poil, est morte. Ça fait mal, car elle était un vrai personnage complexe (90% peste, 10% petite fille perdue) et sa disparition m’a secoué. L’annonce de sa mort est un véritable électrochoc, et même si bousculer ses fans sans ménagement est toujours une bonne idée, je ne peux que penser que c’est frustrant pour un tel personnage de sortir ainsi.

Conséquence, en ce début d’épisode, tout le monde bade et est en deuil. Hood est devenu un déchet qui pleure la mort de Siobhan et celle supposée de Job, Carrie essaie de surmonter la mort de Gordon, tandis que Kaï est sous le choc de la perte de sa nièce.

Banshee est de retour, mais on n’y rigole plus.

 

Banshee, Kaï, nouveau Maire en conférence de presse

 

 

Un seul être manque et tout est dépeuplé

 

Avec ces personnages en deuil, pour la première fois, la série arrête sa marche en avant. C’est étonnant, voire déstabilisant pour le show qui n’a jamais regardé en arrière, à l’image des visages tuméfiés ou des hématomes qui guérissent en un claquement de doigt. En effet, dans Banshee, on peut s’en prendre plein la gueule, finir le visage en miettes et réapparaître l’épisode suivant frais comme un gardon et propre comme un sou neuf. Pourtant, dans cette saison 4, la réalité semble rattraper les protagonistes qui paient le poids de leurs actes.

Et cette absence d’humour et de décontraction, qui étaient la marque de fabrique de la série, se confirme avec l’absence totale de Job, déclaré mort. Personnellement, je ne crois pas trop à son décès car une règle d’or tacite veut que si nous ne voyons pas à l’image la mort d’un personnage important, c’est qu’il resurgira un moment ou un autre.

Quoi qu’il en soit, Job n’apparaît pas une seconde dans cette reprise. Et sans Job, personnage fantasque aux punchlines délicieuses, Banshee devient moins bande-dessinée, moins second degré. Et la violence explose à l’écran, aux limites du supportable. Car si Banshee n’a jamais été une sainte-nitouche, la violence graphique semble augmenter d’un cran (doigts brisés à coups de barre de fer, tête écrasée dans un étau, meurtre au crayon). Ça fait vraiment too much.

Sinon, la série, entre la déprime et les larmes, lance les pistes qui seront développées prochainement, telle la confrontation entre le flic ancien nazi repenti et son frère qui est le nouveau psychopathe, ou une policière pas nette qui vient de faire son apparition, et bien sûr l’enquête sur le meurtre de Rebecca.

Et, pour ceux que ça inquiète, il y a bien une scène de cul gratuite et racoleuse. Ouf, il reste certains fondamentaux.

 

Banshee, Carrie, dans la nuit, une barre de fer à la main

 

Moins drôle, plus sombre, avec un rythme un peu lent, cet épisode permet difficilement de retrouver notre Banshee, comme si la série, après avoir déconné durant trois saisons, devait en assumer les conséquences et être obligée de mûrir.

Comme dirait la fourmi : « Vous tuiez ? J’en suis fort aise. Eh bien ! pleurez maintenant. »

 

J’ai aimé :

 

  • Ça fait quand même plaisir de revenir à Banshee.
  • Le culot de la série à revenir avec un épisode dark.

 

Je n’ai pas aimé :

 

  • Le nouveau look barbu-cheveux gras d’Hood. Pas bandant.
  • Trop, trop, trop de violences.
  • Le rythme un peu migraineux.
  • Adieu Rebecca et ses boobs généreux.

 

J’espère :

 

  • La fin réussie et enlevée que mérite la série.

 

Ma note : 14/20.

 

 

Bonus hommage coquin :

 

Banshee, Rebecca de dos en culotte

Au revoir, ma belle.

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