Critique : Better Call Saul 2.01

Le 19 février 2016 à 20:40  |  ~ 6 minutes de lecture
Où Jimmy tourne en rond, Gene s'efface et Ken Wins revient.
Par Koss

Critique : Better Call Saul 2.01

~ 6 minutes de lecture
Où Jimmy tourne en rond, Gene s'efface et Ken Wins revient.
Par Koss

La saison précédente s’était conclue sur Saul se libérant des chaînes de son frère et roulant vers l'horizon en chantant "Smoke in the water". Ce season premiere effectue un premier retour en arrière en complétant le final de l'an dernier. Jimmy, après un court aparté avec Kim, refuse un prestigieux poste. Désormais, il est un homme libre et il peut passer tout son temps en piscine à siroter des cocktails.

 

 

"SG was here"

 

La scène d'ouverture de "Switch" est un flashforward, tout comme l'était la première scène du pilot. Gene ferme son magasin dans des gestes automatiques qu'il semble maintenant devoir répéter à l'infini. Il se retrouve ensuite enfermé dans le local poubelle. La porte claque alors derrière lui. La seule manière de s'en sortir serait de franchir l'autre porte qui déclenche l'alarme. Par peur de la police, Saul ne peut s’y résoudre. C’est désormais un homme qui est condamné à s'effacer au maximum. L'homme est prisonnier de sa propre existence.

 

better call saul

 

Cette séquence renvoie directement à la dernière scène de l'épisode où Jim se retrouve dans son nouveau bureau. Comme une prison dorée dont il n'a pas voulu et où aucune de ses actions ne semble avoir de conséquence (comme appuyer sur un interrupteur, par exemple). Sleeping Jimmy a toujours eu cette volonté intrinsèque de devenir quelqu’un, en montant des arnaques ou en taguant son nom sur un mur. Alors forcément, lorsqu’on le voit dans cette firme d’avocats, on se dit que quelque chose cloche. Qu'est ce qui a changé entre le Saul rebelle et le Jimmy docile de la fin ?

Kim.

 

 

"I just finally decided to be me."

 

C'est elle la pièce maîtresse de l'épisode. D'abord apparue en personnage secondaire, Kim est devenue très centrale à la série. Jamais l'univers breaking badien n'avait donné à voir une aussi belle relation de couple. La scène où les deux s’embrassent, juste après leur "coup" contre Ken, constitue la plus belle de "Switch". Le jeu de regards entre eux est extrêmement touchant. C'est d'autant plus tragique qu'on sait que ça risque d'assez mal finir pour l'avocate.

 

kim

 

En attendant, Kim apporte un éclairage tout particulier sur la personnalité de McGill. C'est un homme qui a constamment cherché l'approbation des autres. D'abord, celle de ses camarades de classe (période Sleeping Jimmy). Puis, de son frère ("Everything I did was for Chuck"). Et maintenant, c'est au tour de Kim. C'est pour elle qu'il se retrouve à restreindre sa liberté une nouvelle fois (une dernière fois ?). Il semble bien que pour devenir pleinement Saul Goodman, l’homme libre qui ne répond à rien, ni personne, l’intégralité de son entourage devra disparaître. En apportant ces éléments humains, Peter Gould et Vince Gilligan parviennent à insuffler du sens et du fond à la tragédie qu’est "Better Call Saul".

 


"You work for the mafia, now ?"

 

Cette partie plus cérébrale s’accompagne de bonnes tranches de comédie. Il y a d’abord cette superbe scène d’arnaque qui semble désormais devenir une spécialité du show. Il y a aussi toute la partie autour d’une sorte de mini-Walt : Daniel. De sa voiture à ses chaussures, en passant par son phrasé, le personnage est ridiculement drôle. La série-mère avait souvent réussi à définir un individu par un détail, une phrase ou une posture. "Better Call Saul" se situe dans la même veine. À noter qu’une nouvelle fois, Mark Proksch est très bon, à mi-chemin entre le pathétique et l’attachant (comme la fois où l’acteur s’était fait passer pour un champion du monde de yoyo sur une chaîne locale américaine). Lentement, la série réintroduit une trame "mafieuse". On peut estimer que prochainement, les mondes de Daniel et de Jimmy vont se percuter. On en reparle très bientôt…

 

Une bonne entrée pour "Better Call Saul" dans un épisode qui combine assez bien drame et comédie. La série a toujours eu le chic pour immerger progressivement le spectateur dans la tête de son personnage principal. Elle y parvient encore très bien, ici.

 

J’ai aimé :

 

  • Rhea Seehom. Déjà très solide l’an dernier, elle avance encore son jeu d’un cran.
  • L’alchimie dingue entre Rhea Seehom et Bob Odenkirk. Ça fonctionne vraiment du tonnerre.
  • L’arnaque. J’adore ce genre de séquence dont on ne connaît absolument pas le déroulement. On se laisse juste porter par les dialogues. Pourvu que la série nous donne à voir d’autres scènes de ce genre.

 

Je n’ai pas aimé :

 

  • Les quinze premières minutes un peu poussives et ennuyantes.
  • Un faux rythme pour un épisode qui ne semble pas exactement où savoir aller.
  • On n’a pas vu Chuck (ce qui est normal, mais frustrant).

 

Ma note : 14/20.

 

 

Le coin du fan :

 

 

Zafiro Anejo

 

  • Un des policiers qui intervient dans la maison de Daniel était également déjà apparu dans Breaking Bad. Il vient voir Skyler après que celle-ci ait appelé la police dans l'épisode "I.F.T".

 

policierpolicier

 

  • Les graffitis. C’est un peu une marque de la série : créer un background visuel commun aux deux séries. Encore une fois, comme en saison 1 ou dans la maison de Jessie, le graffeur "Skribe" fait son apparition.

 

tagtag jessie

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