Beaucoup de cinéma pour...
Certains de nos lecteurs connaissent surement la série « Carnivale » (la caravane de l'étrange). Cette série possédait de nombreux atouts: un casting solide, une photographie exemplaire, une réalisation propre, un sujet intriguant et beaucoup de recherche dans l'esthétique de chaque plan. Pourtant, Carnivale n'a pas duré par manque d'audience. Elle proposait des épisodes travaillé et une intrigue vaste et longue à mettre en place. Au bout de quelques épisodes, le téléspectateur cherche des repères dans le déroulement de l'intrigue et n'apprécie pas vraiment de se sentir constamment mis de coté parce que les scénaristes tiennent à continuer le développement de la trame sans se soucier de l'intérêt du spectateur.
Pour en venir aux faits, Boardwalk empire arrive à la frontière de l'ennuyeux avec cet épisode et j'ai décidé de baisser ma note d'un point par épisode tant que je n'estimerai pas avoir compris en profondeur les tenants et les aboutissants de l'intrigue.
Dans les scénarios classique des séries à succès, on part généralement sur plusieurs trames puis on les concentre sur une seule au fil des épisode, le héros se distinguant et partageant avec le public son but. Dans le cas de The Boardwalk Empire le sujet de base était déjà très vaste et au lieu de conjuguer les histoires, le leitmotiv semble être ici d'en rajouter encore et toujours. J'ai la vague impression que le scénario est conçut comme celui d'un film qui s'étalerait sur des dizaines d'heures sans se soucier du format épisodique qu'impose une série tv.
Est-ce que le schmili... le schimilil...
Résumons la problématique ou plutôt, distinguons la en listant les sujets abordés.
- Le trafic d'alcool pendant la prohibition à Atlantic City.
- L'histoire d'Enoch Thompson
- L'histoire de Margaret Schroeder et sa relation avec Enoch
- L'histoire de James Darmody et de sa famille
- L'enquête de l'agent Nelson Van Halden
- L'imbroglio des accords entre les « gangs » et la « justice »
- La toile de fond avec l'avènement d'Al Capone, l'esclavagisme, le machisme et la misogynie.
Donc avec toutes ces histoires, vous conviendrez qu'il devient difficile de s'y retrouver surtout si le sujet ne passionne pas le télé-spectateur de prime abord. Il est très difficile de tenir une chronique sur une époque lointaine sans lasser l'audience, et moi-même je me suis surpris à regarder plusieurs fois le timer pendant la diffusion de l'épisode. Nous sommes donc en droit de demander à la série des repères et surtout une trame principale bien distincte, faute de quoi Boardwalk empire ne dépassera pas sa première saison. Ce serait un vrai gâchis.
Sinon, c'était bien?
En mettant de coté l'inquiétude que suscite le manque de rebondissement de la trame, l'épisode est de qualité égal aux deux premiers avec un magnifique point « petit cochon » accordé à la demoiselle que l'on voit toute nue pendant une bonne minute. Un autre point, récompensant cette fois-ci la caricature de l'accent de la langue de Molière outrageusement exagéré.
Chaque scène prise à part est servie par une très bonne réalisation et on sent le t
ravail sur chaque plan comme dans les deux précédentes occurrences de la série. Ce qui fera la différence désormais, vous l'aurez compris, ce sera la mise en place d'une intrigue passionnante qui nous tiendra en haleine pendant plusieurs années, ce que j'espère fortement pour ne pas gâcher 50 minutes de ma vie chaque semaine.
Pour le moment Boardwalk empire commence à me décevoir car le scénario est un des plus audacieux que j'ai pu voir jusqu'à présent et paradoxalement, le déroulement des différentes trames ainsi que la mise en scène pêchent justement par manque d'audace. Maintenant, il ne reste plus qu'a espérer.
Ce que j'ai aimé:
- Toujours beaucoup de travail et de minutie sur la construction de chaque épisode
- Tout ce que j'ai aimé dans les précédents épisodes
Ce que je n'ai pas aimé:
- Ça commence quand?
Note: 13/20
Scarch
