Pitch Thanatopraxie
Un jeune couple est trouvé mort dans une voiture, victime de ce qui paraît être un double suicide. Peu convaincue par cette théorie, le docteur Megan Hunt va mettre en évidence des éléments qui contredisent cette thèse, prouvant qu'il s'agit bien d'un homicide.
Un scénario plus malin qui a appris à déléguer
Après avoir souligné combien l'omniprésence de Dana Delany dans le pilote nuisait au potentiel de la série, je m'attendais à ressortir cet argument une seconde fois. Mais à ma grande surprise, le scénario va corriger le tir en donnant plus de liberté aux deux détectives Morris et Baker (Sonja Sohn et John Carroll Lynch, bien meilleurs quand ils ont de vrais scènes) qui s'avèrent bien plus efficaces sans la présence de Megan derrière leur dos. En libérant les deux inspecteurs, la série gagne en rapidité et en efficacité et permet de développer une intrigue largement supérieure au pilote.
Du coup, le travail de Megan va se centrer uniquement sur les corps, à la recherche de marques, fibres ou traces qui pourraient mener à découvrir le coupable. Moins théâtral que dans le pilote, mais toujours aussi aseptisé dans son ambiance, le travail des légistes s'avère plus intéressant, les révélations de Megan donnant le rythme de l'épisode sans pour autant phagocyter tout l'attention. La mécanique de l'ensemble s'avère étonnamment efficace, aux antipodes des lourdeurs et boursouflures du pilote.
Une intrigue mère-fille qui n'arrive pas à démarrer
Si l'intrigue de l'épisode s'avère nettement supérieure au pilote, on ne pourra pas en dire autant de la description de la vie de famille de Megan. Après un pilote qui envisageait une réconciliation mère-fille, le temps est à la douche froide, Megan se montrant particulièrement inconsciente de son côté envahissant. Les scénaristes semblent en panne d'idées, alignant les clichés sur les enfants divorcés sans réussir à donner une véritable envergure à ce pan de l'histoire.
Manquant cruellement de panache, cette section est suivie des réflexions de Nicholas Bishop (Peter Dunlop, un peu plus présent), qui commence à devenir sérieusement répétitif. Figé dans une posture dont il ne bouge pas d'un sourcil, il justifie cette fois-ci un peu mieux sa présence, sans pour autant se montrer d'une grande utilité. Son astuce de l'incendie se révèlera d'ailleurs peu crédible, donnant lieu à une séquence particulièrement ratée avec la serveuse.
Si la série s'est bien améliorée par rapport au pilote, il lui reste encore beaucoup de travail à accomplir pour pouvoir se montrer aussi efficace que ses concurrentes.
Un personnage très réussi : le docteur Elliott Gross
Petit portrait à part du personnage qui mérite le plus un focus pour l'instant : le docteur Gross, interprété par un énergique Geoffrey Arendt qui crève littéralement l'écran, l'acteur faisant preuve d'une conviction remarquable dans chacune de ces scènes. Son association avec le docteur Brumfield (Windell Middlebrooks, bien meilleur que dans le pilote) va fournir à la série ses meilleures scènes, les deux comédiens montrant un potentiel comique remarquable.
Plus crédible en scientifique que Dana Delany, Geoffrey Arendt a su tout de suite trouvé l'approche idéale pour son personnage, entre la frénésie du chercheur et l'angoisse du moindre conflit. Ses interventions dans la série donnent lieu à de petits instants de comédie plutôt réussis et sa forte implication dans ce second épisode est pour beaucoup dans l'amélioration de la qualité de l'ensemble.
Un deuxième épisode plus professionnel
Grâce à un meilleur équilibrage de l'investigation entre les différents personnages, Body of Proof montre qu'elle est capable de bien plus que ce que le pilote laissait entrevoir. Plus rythmé, avec une intrigue plus crédible, la série n'atteint pas encore le niveau de la concurrence, mais s'en rapproche nettement. Les auteurs ont clairement su tirer parti des erreurs du pilote pour construire une série certes plus formatée, mais d'une efficacité largement supérieure.
Plus captivante et mieux pensée, l'intrigue réserve son lot de surprises et de déceptions, la série osant par moment quelques raccourcis mal pensés. Mais l'essentiel est là : cet épisode s'avère vraiment agréable, malgré quelques errements scénaristiques sur la relation entre Megan et sa fille.
J'ai aimé :
- le duo Gross - Brumfield très enthousiaste.
- l'intrigue dynamique et efficace
- Megan a appris à déléguer
Je n'aime pas :
- une relation mère-fille qui ne sait pas où elle va.
- Nicholas Bishop toujours énervant et pas assez utile
- des raccourcis scénaristiques mal pensés
Note: 11 / 20