Critique : Body of Proof 1.04

Le 17 avril 2011 à 15:36  |  ~ 5 minutes de lecture
Pour son quatrième épisode, Body of Proof propose un épisode pas très original, mais plutôt efficace. Au programme, des cadavres en petit morceaux, Dana Delany plus convaincante et un dénouement raté.
Par sephja

Critique : Body of Proof 1.04

~ 5 minutes de lecture
Pour son quatrième épisode, Body of Proof propose un épisode pas très original, mais plutôt efficace. Au programme, des cadavres en petit morceaux, Dana Delany plus convaincante et un dénouement raté.
Par sephja

Pitch démembrement

Megan Hunt est appelée pour enquêter sur un pied et une main non identifiés retrouvés sur une plage par un SDF. Malgré l'absence du reste du corps et avec l'aide de son équipe, elle va rapidement trouver les preuves qui vont mener les enquêteurs au reste du cadavre. Pendant ce temps, la fille de Megan s'invite dans le laboratoire pour réaliser un film vidéo sur le travail de sa mère. 

 

Un scénario qui mise sur l'efficacité avant tout

 

La première bonne idée de cet épisode réside dans la nature du corps, retrouvé éparpillé en petits morceaux, qui va permettre à Megan de faire preuve d'un vrai esprit de déduction. Fini les hésitations des premiers épisodes, la série possède maintenant une dynamique efficace, le Détective Baker se montrant encore une fois particulièrement énergique malgré l'absence de son co-équipier. L'enquête est plutôt rondement menée, gérant intelligemment la découverte des différents indices pour donner à l'épisode un rythme soutenu. 

La présence de la fille de Megan va aussi se révéler constructive, permettant aux auteurs de réaffirmer l'identité de la série. Nous sommes clairement dans la répétition, mais les créateurs ont raison d'insister, car ils donnent ainsi plus de force à ce qui n'était au début qu'un concept plutôt flou. La série commence à trouver sa voie, l'épisode ne contient quasiment aucune séquence inutile ou bavarde, et mise sur l'efficacité du récit avant tout. 

Malheureusement, le dénouement se révèlera trop artificiel et peu crédible, prouvant encore une fois que les scénaristes de BOP sont capables de faire preuve d'un certain laxisme. Les défauts des premiers épisodes disparaissent peu à peu, mais certains demeurent, comme par exemple la présence fantomatique de Peter Dunlop (Nicholas Bishop, transparent comme l'eau claire) toujours aussi inutile. 

 

Des personnages qui s'affirment peu à peu : le Dr Curtis Brumfield

 

Personnage totalement raté dans le pilote, le docteur Brumfield a finalement trouvé sa place, apportant fréquemment une touche d'humour assez réussie. Avec le docteur Gross, il forme un duo très efficace, leurs conversations se révélant dynamiques et savoureuses. Le fait que le docteur Hunt se montre moins méprisant envers lui est clairement un plus, l'héroïne ayant déjà montré que son incapacité à déléguer était un vrai frein à l'intrigue.

Windell Middlebrooks semble avoir trouvé l'approche la plus juste de son personnage, qui bénéficie d'un capital sympathie assez fort depuis l'épisode deux. Il est la preuve que la série, partie sur des bases assez faibles, est capable d'évoluer et de s'améliorer en cherchant à descendre Megan de son piédestal. 

 

Megan Hunt, une femme de conviction 

Le point le plus positif de cet épisode concerne l'évolution de Megan qui, en abandonnant sa dimension hautaine et prétentieuse, se montre beaucoup plus convaincante. La scène où elle explique son métier à sa fille arrive à point nommé pour appuyer les nombreuses modifications que l'héroïne a connu depuis le pilote. Moins omniprésente, elle fait preuve d'une conviction très forte dans son approche scientifique de son métier et son discours sur le respect du corps est vraiment nouveau et intéressant. Loin d'adhérer à l'idée du corps mort comme une simple enveloppe, Megan le considère comme un témoin, dernière trace de notre existence dans ce monde, réfutant du même coup le simple concept d'âme. Cette idée, assez originale et très crédible dans la bouche d'un scientifique, constitue une profession de foi un peu tardive, mais qui vient confirmer que la série a encore des choses à dire. 

Dana Delany est en tout cas beaucoup plus convaincante, jouant beaucoup sur l'ambigüité entre sa posture très rigide de scientifique sur d'elle et sa maladresse une fois sortie de sa zone de confort. 

 

Une conclusion qui ne fonctionne pas 

Même si BOP semble aller dans le bon sens, la série demeure incapable de produire une intrigue qui se tienne vraiment, se perdant dans des rebondissements pour finalement retomber sur le principe de Hunt : "Le premier qui parle est coupable" (life on Mars 1x03). Plus ambitieuse qu'à son commencement, la série gâche son potentiel en sombrant dans le grand n'importe quoi, payant le prix d'une quête du spectaculaire plutôt vaine. 

A mi-saison, la profession de foi de Megan Hunt arrive à point nommé, confirmant que BOP est capable d'évoluer et de trouver le ton juste pour pouvoir survivre dans le milieu hyperconcurrentiel des séries procédurales. 

 

J'aime : 

  • un récit efficace et bien rythmé
  • Dana Delany qui trouve petit à petit le ton juste
  • une réalisation simple et efficace

Je n'aime pas : 

  • Peter "Je suis dans le champ depuis trente minutes à ne rien faire" Dunlop.
  • une intrigue très décevante au final 
  • un certain manque d'originalité

Note : 11 / 20

(67)

L'auteur

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