Critique : Body of Proof 1.05

Le 23 avril 2011 à 19:38  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode standard qui prouve que les auteurs ont enfin trouvé une formule satisfaisante pour leur procédural. Au programme, un intrigue hospitalière maligne, le portrait de la directrice Kate Murphy, et un épisode qui marque le début de la stabilisation du show.
Par sephja

Critique : Body of Proof 1.05

~ 5 minutes de lecture
Episode standard qui prouve que les auteurs ont enfin trouvé une formule satisfaisante pour leur procédural. Au programme, un intrigue hospitalière maligne, le portrait de la directrice Kate Murphy, et un épisode qui marque le début de la stabilisation du show.
Par sephja

Pitch agrafeuse 

Ted Harbison est retrouvé mort dans un parc, son corps montrant le signe d'une forte hémorragie interne. Durant l'autopsie, Megan va trouver les traces d'une opération chirurgicale assez lourde nécessitant la pose d'agrafes sur ses artères. Constatant que les agrafes ont été posées n'importe comment, Megan va aussitôt suspecter le chirurgien de négligence. 

 

Retour au source pour Megan Hunt 

Quoi de mieux pour une ancienne neurochirurgienne de devoir enquêter sur le monde qu'elle connaît le mieux : un grand hôpital, l'orgueil et le sentiment de supériorité des médecins. Vite mise en difficulté par ses anciens collègues, elle va se retrouver contrainte de demander l'aide de sa patronne, le docteur Murphy, afin de faire pression sur son ancienne amie qui dirige l'hôpital.

Assez nouveau dans l'univers de BOP, l'intrusion de Megan dans un milieu où elle n'est clairement pas à son aise va permettre de mettre en avant Jery Ryan, jusque là peu utilisée. Son soutien à Megan va apporter un vrai plus à l'intrigue, ouvrant les portes avec une énergie étonnante et un caractère bien trempé. La réalisation prend aussi des risques en proposant quelques scènes médicales légèrement choquantes qui apporte un peu plus de crédibilité à l'univers du show.

Plus maîtrisée qu'au commencement, la série propose une intrigue efficace, sans grosse surprise certes mais qui utilise intelligemment les différents personnages du show pour amener les différents rebondissements. BOP montre ici combien elle a progressé par rapport aux maladresses des premiers épisodes. Capable de produire des intrigues policières efficaces, la série trouve lentement sa propre personnalité tout en assurant le minimum nécessaire. Il est clair désormais que le show a trouvé sa propre dynamique en intégrant presque tous les personnages à l'enquête. 

Oui, presque. Car Peter Dunlop conserve encore une fois son statut d'élément décoratif de la série, faisant malgré tout preuve d'une note d'humour vraiment amusante en fin d'épisode. S'apercevoir que l'on ne sert à rien, c'est déjà un premier pas qu'il faut saluer. J'ai été suffisamment méchant avec Peter, le moment est venu pour moi de le réhabiliter.

 

La chef de service médico-légal, le docteur Kate Murphy 

 

Peu utilisée depuis le début de la saison, Kate est une femme brillante qui doit son poste à un mélange de dureté et de sagesse plutôt intéressant. Incarnée par la toujours juste Jery Ryan (quand elle a du texte ce qui, j'espère, sera souvent le cas) elle apporte un mélange d'autorité et de féminité qui contraste particulièrement avec le caractère de Megan. Très efficace, elle sait utiliser avec intelligence les ressources dont elle dispose, s'accommodant au mieux du mauvais caractère de sa légiste en chef.

BOP propose une originalité assez remarquable par le choix de donner la place centrale à deux actrices de plus de quarante ans incarnant des femmes de tête et de conviction. Loin de miser sur un ton jeune et moderne, BOP fait le choix d'une sobriété et d'un refus du jeunisme qui a su lui fidéliser une tranche intéressante du public. Première série depuis des années à ne pas viser la tranche 18 - 25 ans, BOP trouve petit à petit une charme singulier, parfaitement incarné par la docteur Murphy.

 

Fin de la période d'installation, début de la stabilisation

Après quatre épisodes de tâtonnements plus ou moins maladroit, BOP a trouvé une forme satisfaisante qui lui permet d'envisager l'avenir avec sérénité, disposant en plus de Megan Hunt d'un duo comique Ethan-Curtis très efficace. L'irruption d'une seconde storyline concernant le docteur Gross n'apporte par contre pas grand chose au récit, si ce n'est de réunir Geoffrey Arendt et son épouse Christina Hendricks (Joan, la "reine des abeilles" de Mad Men).

L'objectif est clairement de donner à voir un peu de la vie personnelle des personnages secondaires de la série, les auteurs désirant visiblement ne plus trop aventurer Megan Hunt dans cette direction. Même si ce type de mini-intrigue peut sembler désuet, il s'agit avant tout de cherche des pistes pour installer les personnages sur le long terme. Plutôt ambitieuse, BOP cherche à fidéliser au maximum les spectateurs en proposant une routine efficace, tout en lançant de nombreuses pistes pour tenir sur le long terme.

 

Un épisode mal équilibré, mais efficace

S'installant plutôt durablement dans le paysage audiovisuel, BOP crée une tendance en proposant une série qui ne s'intéresse clairement pas au public le plus jeune. Car si les moins de trente ans délaissent la télévision pour Internet, pourquoi la télévision ne viserait-elle pas la tranche d'âge supérieure ? Imposant un style efficace sans être trop spectaculaire, BOP ne prend que peu de risques, mais parvient à fournir un divertissement qui tient vraiment bien la route.

Il ne reste qu'à espérer le retour de l'excellent John Carroll Lynch pour apporter un petit plus supplémentaire, tandis que le show se rapproche lentement au niveau de la concurrence. Pour les amateurs de show procédural, BOP constitue sans nul doute la surprise de l'année, confirmant encore une fois la bonne santé du genre.

 

J'aime :

  • un duo comique très amusant
  • une intrigue rythmée et prenante
  • Jery Ryan plutôt convaincante. 
  • la plaisanterie de Peter Dunlop "Moi, je n'y suis pour rien. " Tu m'étonnes, tu ne fais rien ! 

Je n'aime pas : 

  • une sous-intrigue romantique pas passionnante 
  • un procédural de plus, un ! 
  • l'absence de John Carroll Lynch

Note : 11 / 20 

(81)

L'auteur

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