Critique : Body of Proof 1.06

Le 02 mai 2011 à 09:22  |  ~ 5 minutes de lecture
Un épisode type, sans surprise ni originalité mais terriblement efficace, BOP ayant réussi à gommer la quasi-totalité de ses défauts. Au programme, Nicholas Bishop prend vie, le portrait d'un revenant et un concept plutôt malin.
Par sephja

Critique : Body of Proof 1.06

~ 5 minutes de lecture
Un épisode type, sans surprise ni originalité mais terriblement efficace, BOP ayant réussi à gommer la quasi-totalité de ses défauts. Au programme, Nicholas Bishop prend vie, le portrait d'un revenant et un concept plutôt malin.
Par sephja

Pitch à l'eau

Daphnée Zimmer, rédactrice en chef du magazine "Society Fair" est retrouvée morte dans la piscine de sa maison, située dans une banlieue bourgeoise où vit la mère du Docteur Hunt. Le temps est donc aux retrouvailles pour Megan, mais ses rapports avec sa mère sont loin d'être cordiaux. 

 

De l'efficacité des séries procédurales 

Si BOP a souvent rimé avec bof, la série a depuis quelques épisodes prit une dimension supplémentaire en remplissant sagement tout le cahier des charges des séries procédurales. Dotée de plusieurs personnages qui remplissent de mieux en mieux leur fonction, cet épisode est le premier à posséder un scénario quasi inattaquable du point de vue de l'efficacité, faisant de BOP une série digne des "Castle" et autres concurrents.

Sans originalité dans la partie enquête, la série parvient à faire la différence dans son intrigue scientifique, avec un mélange comédie-investigation parfaitement équilibré. Inattaquable de bout en bout, BOP a su intelligemment faire son autocritique et gommer en cinq épisodes la plupart de ses défauts. Il ne reste plus désormais qu'un objet fini, parfait pour une fabrication en masse, et qui supportera sans problème la centaine d'épisodes qui l'attend.

Car BOP est une réussite dans le domaine très concurrentiel des séries policières, et cet épisode totalement maîtrisé, sans la moindre prise de risques, remplit parfaitement son rôle. Les comédiens sont tous impeccables, parfaitement en place et vont tous disposer d'une séquence de mise en valeur. La gestion des personnages et de leur domaine de compétence est un des points forts de BOP, à l'exception du cas étrange de Peter Dunlop.

 

He's alive ! Alive !! 

 

Certes, je me suis beaucoup moqué de Nicholas Bishop, de l'air malheureux du comédien restant là, figé, à ne rien faire, tandis que Maman s'occupait de l'enquête. Des débats avaient lieu avec des amis pour chercher son rôle, son but et la seule conclusion que nous avions trouvée est qu'il devait être secrètement amoureux de la doctoresse. Mais si, le genre de romantique qui reste une heure à vous fixer sans rien dire au point qu'on les prend pour des psychopathes (à juste titre d'ailleurs, mais je m'égare).

Et bien, pendant dix minutes, je ne l'ai pas reconnu mon petit Nicholas, envoyant des répliques avec assurance, draguant Megan assez ouvertement. Et c'était finalement loin d'être désagréable, le personnage apportant à Megan un regard extérieur sur l'enquête, et créant même un retournement de situation plutôt bien vu. Certes, sa participation a vite retrouvé son rythme habituel, mais ce petit moment de vie aura apporté un certain charme supplémentaire à la série. 

Ah, les enfants, ils grandissent trop vite et je sens que le temps des plaisanteries pas drôles sur Peter Dunlop est déjà écoulé. Exemple parfait de la volonté des producteurs de donner à chaque personnage une place significative, Peter constituait une sorte de défi ultime, la dernière pierre à poser, non pas pour que l'édifice tienne, mais parce qu'il apporte un charme supplémentaire auquel on ne peut résister.

 

Enquêteur numéro un : Détective Morris 

                                    

 

Absent depuis deux épisodes, j'avoue avoir retrouvé avec un grand plaisir le formidable John Carroll Lynch, un habitué des rôles de policiers, mais qui aura marqué en son temps Carnivale. Très efficace dans son jeu, l'acteur a su apporter à son personnage un style particulier, direct sans être agressif, un policier qui se sert des ressources scientifiques plutôt que de son arme. 

Après avoir tenu la série sur ses épaules lors des premiers épisodes, le duo de policiers a été divisé et chacun travaille fréquemment en solo, ce qui s'avère regrettable tant le duo s'avérait complémentaire. 

 

Un corps lavé au chlore

Si Megan (et son équipe) possède un vrai talent pour lire les corps des victimes, ce cas là présente une originalité puisque le corps a été immergé durant plus de deux jours, effaçant les moindres traces. Les auteurs vont alors prouver qu'ils possèdent une plus grande maîtrise de l'aspect scientifique de l'enquête, exposant de manière très claire les différents éléments. Beaucoup moins frileux qu'au commencement, BOP gagne petit à petit en crédibilité, se rapprochant d'autres séries scientifiques comme CSI.

Le duo comique Elliot-Curtis est toujours un des atouts du show , les comédiens remplissant parfaitement leur rôle tout en se prenant assez au sérieux pour apporter cette touche de mystère indispensable à l'enquête. Le récit viendra utiliser l'aiguillage scientifique pour révéler le comment tandis que les inspecteurs de police se chargent du pourquoi. Même si le principe n'est pas original, il montre une fois de plus son efficacité, recette à succès dont BOP sait habilement tirer profit. 

 

J'aime : 

  • un récit très efficace 
  • un système de récit qui fonctionne parfaitement 
  • Peter Dunlop qui se réveille 
  • le retour de John Carroll Lynch 

Je n'aime pas : 

  • rien de très original 
  • une histoire familiale peu intéressante
  • un fil rouge toujours aussi transparent 

Note : 12 / 20 

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L'auteur

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