Body "Without a trace" of Proof
Noah Parker, un jeune garçon de six ans, est victime d'une tentative de kidnapping lorsque sa nounou essaie de s'interposer, se faisant percuter par la voiture du criminel durant sa fuite. Asthmatique, le jeune enfant n'a que peu de temps à vivre, poussant le FBI à envoyer Derek Ames, un spécialiste dans la recherche de victimes d'enlèvements. Megan se met au travail dans l'urgence, profitant de l'occasion pour rejeter les demandes de sa mère pour soutenir sa campagne.
Résumé de la critique
Un épisode très moyen que l'on peut détailler ainsi :
- une enquête qui tente de sortir de la routine du show
- un problème de rythme flagrant
- beaucoup d'éléments mis en place pour une intrigue moyenne
- BoP n'est pas un cop show dramatique
Changer la dynamique du show
Après deux épisodes assez léger où l'enquête se construisait sur un mélange humour - investigation assez réjouissant, BoP retombe dans ses travers en nous offrant un épisode basé à la fois sur un meurtre et un kidnapping d'enfant. Lorgnant du côté de la défunte "Without a Trace", les scénaristes conçoivent un scénario très alambiqué qui ne parvient jamais à trouver une bonne dynamique. Sur le principe de la course contre la mort, les héros de BoP doivent d'abord mettre la main sur la preuve qui les mènera jusqu'au kidnappeur.
Cette étape va s'avérer beaucoup trop courte, le premier acte s'achevant sur l'arrestation prémédité du coupable, laissant une demi-heure à combler ce que la série va beaucoup peiner à faire. Les scénaristes vont donc créer un incident entre le suspect principal et Bud, le policier se retrouvant suspecté d'homicide après le décès en plein interrogatoire du suspect numéro un. Entre rebondissements et cas de conscience, la narration ne fait pas dans la légèreté, fournissant un épisode mélodramatique à l'excès et pas vraiment convaincant.
Un problème de rythme
Un enfant a été enlevé et l'inspecteur Morris est soupçonné de meurtre, deux affaires sur lesquelles l'équipe de Megan a de quoi se mettre au travail, faisant preuve d'une intensité plutôt plaisante. Obligée de se couper en deux, Megan se montre assez active, pendant que le nouveau personnage joué par Cliff Curtis va tenter de faire équipe avec elle, sans se montrer jamais très convaincant. Plus retenu et calme que Megan, l'homme n'est pas suffisamment décisif dans cette enquête, l'alchimie ne fonctionnant jamais vraiment entre les deux comédiens.
Car si la recherche du garçon se fait à toute vitesse, les scénaristes complètent un scénario incomplet par des scènes terriblement lentes d'auto-flagellation et de remise en cause à la fois lourde et maladroite qui n'apporte pas grand-chose à l'intrigue. De Bud en proie à la culpabilité à Megan qui joue les donneuses de leçon, chacun y va de son mea culpa, cachant derrière ces séquences bavardes le manque de contenu d'un épisode ennuyeux. La révélation finale jouera la carte de la surprise imposée grâce à des preuves tirées par les cheveux, comme ce pollen luminescent un peu trop pratique.
Orgie de storylines ne fait pas un épisode
A première vue, le spectateur aurait envie de s'écrier "quel épisode" devant le déluge de storylines entre le kidnapping, le meurtre, le crime supposé de Bud, l'histoire de Megan avec sa mère et l'arrivée d'un nouveau personnage récurrent. Seulement il est connu que lorsque les scénaristes proposent un tel ensemble d'intrigues différentes, deux solutions sont possibles : soit l'épisode est signé David Simon et c'est grandiose, soit les auteurs font du remplissage. Ici, la deuxième est la bonne, l'épisode lançant des idées sans rien maîtriser, n'exploitant presque rien de leur potentiel.
Le crime de Bud se résout sans véritable remise en question, reposant essentiellement sur le talent de John Carroll Lynch particulièrement touchant dans ce rôle délicat. A l'opposé, l'histoire de Megan avec sa mère laisse assez froid et permet juste d'amener un indice décisif moyennement crédible, tout en évoquant trop rapidement la mort du père du Docteur Hunt. Tout ceci est intéressant, mais ne possède que des liens artificiels et indirects avec l'intrigue principale, donnant l'impression de nous détourner de l'histoire principale qui avance par à-coups plutôt désagréables.
Très vite, l'illusion d'un épisode somme et ambitieux s'évanouit pour ne laisser qu'un scénario "Frankenstein" incapable de prendre vie. Essayant de se faire plus ambitieuse qu'elle ne peut se le permettre, la série se heurte à un problème de crédibilité qui la poursuit depuis la saison un.
Body of Proof en quête de crédibilité
Depuis le démarrage du show, BoP souffre d'un manque de crédibilité qui transparaît dès que la série cherche à dépasser le cadre du divertissement ou tente de développer le côté moralisateur de Megan. Proposant quelques scènes plus sanglantes et des personnages plus fouillés que l'année dernière, la série sombre moins dans le ridicule qu'auparavant, mais peine toujours autant à rester crédible dans le registre dramatique. Série divertissante avant tout, Body of Proof est incapable d'être plus, perdant alors cette légèreté qui fait tout son charme pour laisser apparaître des défauts déjà visibles dans le pilot.
En conclusion, un épisode embrouillé, peu divertissant et, par moment, assez ennuyeux malgré l'enjeu fort autour de ce kidnapping d'enfant. Les storylines s'accumulent pour masquer le manque de contenu d'une intrigue ennuyeuse qui repose essentiellement sur la qualité indéniable de son casting. Mal rythmé et mal construit, une histoire qui fait fréquemment du remplissage jusqu'à un final très confus et particulièrement peu inspiré. La référence de "Without a Trace" n'aura pas vraiment rendu service au show de Dana Delany.
J'aime :
- John Carroll Lynch impeccable
- une direction artistique propre
Je n'aime pas :
- un épisode qui fait du remplissage
- le duo Megan - Derek peu convaincant
- les dialogues assez moyens
- un épisode qui se prend trop au sérieux
Note : 10 / 20
Du Body of Proof très moyen, malgré des acteurs qui font de leur mieux pour donner de la crédibilité à une histoire mal construite. Un épisode sans réel contenu, qui multiplie les storylines pour masquer son vide intérieur et ne parvient pas à avoir la crédibilité nécessaire pour tenir cette intrigue de bout en bout.