Critique : Body of Proof 2.08

Le 22 novembre 2011 à 14:48  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui fournit un vrai divertissement de qualité avant de s'embourber dans une histoire de famille sans grand intérêt.
Par sephja

Critique : Body of Proof 2.08

~ 7 minutes de lecture
Un épisode qui fournit un vrai divertissement de qualité avant de s'embourber dans une histoire de famille sans grand intérêt.
Par sephja

Cadavre en eaux troubles 

Le cadavre d'Amy Greene est repêché près de Philadelphie, après deux jours d'immersion qui lui ont laissé une violente fracture au bras. Très vite, le docteur Hunt découvre de nombreuses anomalies au sujet de ce corps qui semble avoir été totalement vidé de son sang avant d'être jeté à l'eau. Pendant ce temps, le docteur Murphy remet en cause sa liaison avec l'ex-mari de Megan, pendant que celle-ci tente d'aménager sa maison pour sa fille Lacey.

 

Résumé de la critique

Un épisode divertissant que l'on peut détailler ainsi :

  •  une enquête intéressante qui réserve son lot de surprise 
  •  un show qui fonctionne en groupe, pas en solo 
  •  des cadavres plus réalistes qui donnent une vraie crédibilité 
  •  une intrigue familiale assez fade 

 

 

Un cadavre qui a beaucoup à raconter

Après avoir fini cet épisode, l'envie est forte d'en dire le plus grand bien tant il est à l'image de ce que la série peut produire de mieux, un divertissement dynamique et bien construit. Hélas, l'épisode n'est pas exempt de défauts comme la suite va le montrer, mais possède cette bonne humeur et cet enthousiasme qui fait le charme de cette saison deux de BoP. Peu de lamentations pour une vraie enquête avec des rebondissements malins qui vont reprendre à merveille le credo de la série : le cadavre est la principale scène de crime.

Totalement vidée de son sang, la jeune femme est un vrai mystère policier dans la grande tradition, obligeant le duo Baker - Morris a enquêter sur la vie privée de celle-ci. Entre les faux amis, l'amant caché et la concurrence brutale du milieu du commerce pharmaceutique, l'épisode lance différentes pistes avec une démarche scientifique plutôt claire et assez immersive. Les docteurs Gross et Brumfield se chargent toujours impeccablement de l'aspect comédie, offrant quelques passages réellement drôles qui viennent équilibrer une enquête qui va lentement virer au macabre.

Le seul reproche sur l'intrigue vient du dernier acte qui va un peu trop jouer à nous promener de droite à gauche, retardant artificiellement une conclusion qui se montrera heureusement à la hauteur. Au final, un divertissement de qualité qui permet de mieux voir les points forts et le défaut majeur de BoP, en particulier la faillite de l'individu face au collectif.

 

Tout seul c'est ennuyeux, à plusieurs c'est bien mieux 

Le point le plus positif de BoP cette saison repose dans la qualité de la série dès qu'elle développe ces scènes dans un esprit collectif, proposant des associations originales et amusantes. Le trio de détectives Bishop, Morris et Baker est particulièrement efficace, parvenant à entraîner l'intrigue en avant grâce à une bonne répartition des tâches. La synergie entre les différents comédiens est indéniable, donnant des scènes collectives plutôt dynamiques et fréquemment drôles, en particulier grâce au duo Gross - Brumfield, toujours excellent. 

Une fois parti dans un registre plus intime, la série montre ses limites et bascule fréquemment dans une certaine lourdeur, la morale du jour s'avérant être particulièrement cliché. En fait, la confrontation entre Megan et Lacey ne fonctionne que lorsque les auteurs laissent de côté l'aspect moral pour se concentrer juste sur l'histoire de deux êtres qui tentent d'apprendre à s'aimer. Trop lourde, l'intrigue ne s'allège pas avec l'intervention de la mère du docteur Hunt, venant couper le rythme d'un divertissement sans cela particulièrement réussi. 

Même si Dana Delany demeure irréprochable, faute est de constater que BoP est une série qui fonctionne mieux à plusieurs, offrant alors ces scènes les plus réussies pour un divertissement très agréable. Plus crédible, moins factice, la série a beaucoup progressé dans cette saison, surtout dans leur approche du corps, élément central du travail de Megan.

 

 

Body of Proof 

Alors que la mi-saison approche, la principale réflexion qui me vient est de constater combien le show a gagné en maîtrise et en qualité cette année, fournissant un divertissement largement supérieur. Mais le point où le show a le plus progressé réside dans l'étude des cadavres, ceux-ci portant visiblement les stigmates des violences qu'ils ont subis. Plus organique et réaliste, le show installe une routine dans l'utilisation des différents personnages, Megan travaillant sur le corps dans son ensemble pendant que ces collègues opèrent sur certains organes en particulier. 

La série passe alors fréquemment d'une approche humaine de l'affaire avec les détectives à un point de vue scientifique et froid, construisant la vérité comme l'élément de convergence de ses deux points de vue. Pour Megan, le corps est un outil d'investigation, ses organes sont autant de témoin d'un vécu qu'elle s'efforce de retransmettre par le biais de l'analyse cartésienne. Les meilleurs épisodes sont ceux où ses deux champs d'investigation sont bien séparés et où le personnage du Docteur Hunt ne s'égare pas à investir le domaine de l'émotion. 

Une fois sortie du laboratoire, BoP déçoit, la vie privée de Megan se révélant être inutilement mélodramatique, avec cette semaine une histoire de design d'intérieur sans grand intérêt. Trop bien pensante, la série perd alors son goût pour la profanation et cet humour un peu décalé particulièrement efficace qui fait son charme. 

 

La famille et ses conséquences 

Le point faible de l'épisode réside dans la relation entre Megan et sa mère, le personnage de Joan ne parvenant à être vraiment crédible, malgré sa robe de juge. Tout le talent de Joanna Cassidy et Dana Delany ne peut rien y faire, le duo ne fonctionne pas, donnant de Megan une image assez immature qui a donc du mal à s'imposer dans son rôle de mère. Pour le show comme pour son héroïne, la famille est un problème que les scénaristes peinent à intégrer, malgré les quelques scènes intéressantes dans les épisodes précédents entre Lacey et sa mère. 

En conclusion, un divertissement agréable qui confirme les améliorations de cette saison deux, tirant très bien parti des différents personnages pour construire une intrigue efficace. Le mélange entre investigation et humour est bien équilibré, offrant quelques séquences comiques plutôt réussies mélangées avec un scénario plutôt malin. Hélas, l'intrigue du jour est complétée par une storyline familiale plutôt fade et prévisible, la faute à la relation mère - fille entre les Hunt qui rend les réactions prévisibles et casse le rythme de l'épisode.

 

J'aime : 

  •  une enquête intéressante et bien écrite 
  •  un bon mélange humour - investigation 
  •  un vrai cadavre digne de ce nom 

 

Je n'aime pas : 

  •  l'intrigue familiale entre les Hunt 
  •  l'histoire romantique du docteur Murphy 
  •  le final qui joue un peu la montre 

 

Note : 12 / 20 

Un épisode très sympathique au premier abord qui montre ce dont la série est capable, offrant une intrigue policière efficace plutôt bien écrite. Hélas, les intrigues parallèles autour de Megan et sa famille viennent rompre le rythme d'une histoire qui souffre dès lors de quelques longueurs. 

L'auteur

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