L'argent ne fait pas le bonheur
Le corps de Walter Brown est retrouvé mort dans un petit appartement après qu'une troupe de badauds se soient précipités pour récupérer les billets jaillissant de sa fenêtre. La police découvre l'homme poignardé en plein sternum, victime d'un couteau de cuisine japonais, dans son ancien domicile. De son côté, le docteur Gross doivent faire face seul à l'impatience de la famille d'une victime, morte quelques jours après une chirurgie de différentes infections.
Résumé de la critique
Un épisode inégal que l'on peut détailler ainsi :
- une intrigue principale pas assez convaincante
- la storyline annexe et inégale du docteur Gross
- une série sans aucune mythologie
- un bilan de mi-saison
Un épisode qui peine à trouver son coupable
Pour sa pause d'hiver, BoP démarrait pour le mieux avec une intrigue classique à la série, proposant une victime mystérieuse dont le comportement étrange aurait dû s'expliquer en croisant les points de vue scientifique et humain. Avec cette histoire typique de la série et quelques effets comiques amusants, le show semblait parti pour fournir un stand alone sympathique, à l'image de cette saison deux. Seulement, cherchant visiblement à marquer les esprits, les auteurs vont essayer de donner une dimension supplémentaire à l'épisode avant de se prendre les pieds dans leur propre intrigue.
Pourtant, les acteurs sont suffisamment bons pour maintenir l'illusion d'un récit maîtrisé, malgré quelques scènes clairement ratées. Pour exemple, la scène de poursuite à moto entre Sonja Sohn et la suspecte, totalement hors sujet et mal amenée, ne servant qu'à fournir une séquence d'action à l'épisode. En manque de cohérence, le scénario manque de liant, incapable de créer une progression et une montée en puissance du récit, jusqu'à une explication finale terriblement embrouillée qui manque de conviction.
Au final, un épisode qui peine à imposer une intrigue principale mal maîtrisée et inégale, malgré des comédiens toujours aussi à l'aise avec leurs personnages. Seulement, conscient de la faiblesse de leur récit, les auteurs choisissent d'y intégrer une seconde storyline sans réel rapport, obligeant le spectateur à subir le récit sans pouvoir vraiment s'impliquer.
Les premiers pas en solo du docteur Gross
L'idée principale de l'épisode va se concentrer sur le docteur Gross qui hérite de son propre cas, le cadavre d'une jeune femme morte d'une infection étrange suite à une hospitalisation. L'histoire prend aussitôt grâce au capital sympathie de Geoffrey Arendt qui trouve ici l'occasion de se mettre en danger en se confrontant à la famille de sa victime. Abandonnant un peu son registre comique habituel, le docteur Gross se retrouve pris dans une intrigue très intéressante et nouvelle, sortant du cadre habituelle du show pour fournir quelques scènes intéressantes.
Les docteurs Gross et Brumfield nous proposent un duo comique impeccable, confirmant leur parfaite alchimie, tandis que Jeri Ryan jouent les mentors. Seulement, au lieu de prendre les choses en main, le docteur Gross traînent et l'enquête va peiner dans un premier temps à avancer, la faute à une intrigue principale qui ne laisse que peu de place à un quelconque développement. Totalement indépendante, cette storyline n'est qu'un ajout sans véritable connexion avec le meurtre principale, là où elle aurait pu justifier un épisode complet sans la moindre difficulté.
Le final bâclé est vraiment décevant, confirmant que ce pan de l'intrigue ne servait qu'à faire du remplissage en offrant un final pathétique et sans envergure. Une construction en miroir pour cet épisodes entre deux storylines qui ne se reflètent jamais, les scénaristes se limitant à compiler ensemble deux scénarios médiocres pour donner l'illusion d'une certaine richesse. Un final de mi-saison pas très ambitieux et inquiétant pour l'avenir du show qui se retrouve confronté à une difficulté majeure : son absence de mythologie.
Un cadavre n'a rien d'une créature mythologique
Alors que la mi-saison arrive, BoP se heurte à un problème de taille : une absence totale de mythologie forte qui va l'empêcher de développer une intrigue sortant du cadre habituel d'une simple enquête. Certes, Lacey est présente, mais son rôle se limite à créer le lien entre les deux storylines à force de séquences de compassion ratées. Sa relation avec Megan n'évolue pas vraiment et sa soi-disant rébellion reste très mesurée, les auteurs n'ayant pas d'idée pour envisager une réelle progression à proposer dans leur relation.
En faisant la paix trop vite entre la mère et la fille, BoP a grillé dès la première saison toute la mythologie que la série aurait pu étaler sur plusieurs épisodes. Le récit va donc aller chercher du côté de Peter Dunlop et son histoire romantique avec Dani Alvarez, mais sans proposer autre chose qu'une intrigue passive aux enjeux particulièrement flous. De même, la révélation sur l'identité de ses parents va être écartée, servant juste à dresser des embryons de mythologie trop éloignés de Megan Hunt pour amener un vrai plus à l'épisode.
Peu exploité, le passé de Megan devrait pourtant être au coeur de la série, tout comme sa paresthésie dont l'utilité reste encore à déterminer. Un vrai problème pour le show qui semble condamné à devoir ne fournir que des standalone, incapable de donner une dimension supplémentaire en refusant de développer les mystères de ses origines.
Bilan de mi-saison
Globalement positif jusqu'ici, la série déçoit en nous offrant un épisode assez moyen, confirmant l'incapacité du show à faire preuve d'une autre ambition que la production d'un divertissement cohérent et efficace. La saison deux aura en tout cas permis aux auteurs de prouver leur talent dans la construction de personnages attachants, ainsi qu'un sens de la comédie particulièrement affutée pour un cop show. Le casting s'impose clairement, Dana Delany ayant enfin trouvé la bonne approche permettant d'éviter que son personnage vienne marcher sur les pieds des autres.
La scène du couteau dans cet épisode est l'exemple parfait de ce dont est capable BoP lorsque les auteurs se lâchent, Megan Hunt jouant à poignarder son patron avec un couteau en plastique. La bonne alchimie entre elle et Windell Middlebrooks, ainsi que le fait que la comédienne adore jouer de son air mutin, donne au final une scène très drôle et vraiment réussie. Disposant d'un capital sympathie largement supérieur à la première saison, ces dix épisodes de Body of Proof ont prouvé qu'elle méritait pleinement sa seconde saison, avec en point d'orgue un season premiere très réussi.
L'année est encore longue, mais la série a obtenu le plus dur, à savoir faire que le spectateur attaque l'épisode le sourire aux lèvres, heureux de retrouver toute la fine équipe du Docteur Hunt. Une série divertissante, aux ambitions certes limitées, mais qui possède une propension à la comédie qui fait tout son charme.
J'aime :
- un démarrage intrigant
- une bonne alchimie entre les comédiens
- la scène du couteau en plastique et le pas de danse de John Carroll Lynch
Je n'aime pas :
- la conclusion bâclée
- les scènes trop mélodramatiques de Lacey
- l'absence de mythologie flagrante
- l'intrigue romantique entre Peter et Dani
Note : 11 / 20
Un season final inégal et au final décevant malgré quelques scènes intéressantes et un casting toujours aussi épatant, John Carroll Lynch en tête. Malgré cette très bonne alchimie, la série continue d'échouer à aller au-delà du simple cop show divertissant, montrant les limites d'une série sympathique cette saison, mais toujours aussi artificielle.
Merci à SerieAll de m'avoir laissé suivre avec beaucoup de plaisir cette seconde saison de BoP. Merci aussi aux correcteurs pour les souffrances que je leur impose. A bientôt le 04 janvier 2012 pour la suite.