Critique : Body of Proof 2.12

Le 13 janvier 2012 à 03:48  |  ~ 8 minutes de lecture
Une histoire de policier assassiné qui démarre plutôt mal, mais se rattrape en partie dans le dernier acte.
Par sephja

Critique : Body of Proof 2.12

~ 8 minutes de lecture
Une histoire de policier assassiné qui démarre plutôt mal, mais se rattrape en partie dans le dernier acte.
Par sephja

La définition d'un partenaire 

Le corps sans vie d'un jeune dealeur, Johnny Vasquez, est retrouvé sous un pont assidûment fréquenté par les junkies en tout genre. Megan Hunt va se heurter à un mystère de taille, à savoir que cet inconnu semble ne montrer aucun signe physiologique d'une quelconque dépendance à la drogue malgré la présence de celle-ci dans son sang. C'est alors que le détective Meeks, ancien partenaire de Peter Dunlop, révèle que la victime était en fait un flic sous couverture. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une première partie trop dramatique et médiocre 
  •  une deuxième moitié beaucoup plus intéressante 
  •  l'esprit taquin et solitaire de Megan Hunt 
  •  une dernière scène très réussie 

 

 

Un épisode qui commence mal 

Autant le dire, cet épisode de BoP laisse rapidement craindre le pire, avec une ambiance tendue peu propice à la comédie suite à ce meurtre de policier sous couverture. Toujours aussi peu inspirée dans le registre dramatique, les auteurs abusent de certains effets, peinant à mettre en place une histoire qui va, dans un premier temps, reposer sur les épaules de Mark Rolston, heureusement très bon. Il va s'efforcer de faire exister ce personnage très cliché de flic pourri qui va freiner l'enquête par le biais de son amitié avec Peter Dunlop, lequel refuse de croire à sa possible culpabilité. 

Les preuves s'accumulent pour une enquête sans enthousiasme, avec un Peter assez agaçant et une opposition qui s'installe lentement entre la police et les équipes scientifiques, installant une ambiance lourde et déplaisante. Loin de sa bonne humeur habituelle, Body of Proof s'amuse à opposer Peter et Megan, donnant un épisode déplaisant où même Curtis et Ethan ne parviennent pas à faire rire. L'histoire est inutilement compliquée, les premiers témoins n'apportent pas grand-chose dans une intrigue qui semble condamnée à un final prévisible, Megan ne pouvant qu'avoir raison contre Peter. 

C'est à ce moment que l'héroïne demande à Budd de rencontrer son épouse, une séquence à se tirer les cheveux de rage en perspective, entraînant une courte hésitation à poursuivre un épisode voué à toucher le fond. La scène tant crainte entre la femme du détective Morris arrive, totalement hors-sujet et très invraisemblable, mais qui va pourtant marquer un virage important en ramenant l'épisode sur la bonne voie. 

 

Heureusement, tout finit bien !

Soudain, la scène prend une tournure intéressante, Megan justifiant son intérêt pour l'épouse de Budd pour des raisons médicales crédibles qui montre son attachement pour l'inspecteur Morris. Les scénaristes font changer l'orientation du récit avec l'intervention du docteur Murphy qui va remettre tout le monde à sa place, Peter en premier. L'intrigue gagne en subtilité, retrouve un début de bonne humeur avec une scène vraiment drôle entre Gross et Brumfield. En quelques minutes, BoP est revenue à ce qu'elle fait le mieux, à savoir fournir un bon cop show simple et efficace en réduisant l'intrigue à quelques faits simples et une bonne synergie de groupe. 

Les auteurs choisissent alors de cesser d'opposer ses personnages et de construire cette enquête comme un travail collectif avec beaucoup plus de succès. La tension entre les polices diminue, remplacée par un esprit de provocation plus taquin, le show retrouvant ce ton particulier qui fait son charme jusqu'à un final, certes pas totalement convaincant, mais qui évite le piège de la surdramatisation. En revenant à une intrigue simple et à une bonne humeur partagée, BoP sauve ce qui était parti pour être une vraie catastrophe, stigmatisant parfaitement ce qui fait la différence entre la saison un et la seconde. 

A sa manière, cet épisode permet de voir parfaitement cette évolution du show, passant du registre lourd d'une série policière moyenne à une forme légère et amusante où les comédiens paraissent beaucoup plus à l'aise. La preuve que le duo Megan - Peter est indéniablement l'un des éléments moteurs d'une série qui n'a rien à gagner à laisser son héroïne sombrer dans une solitude qui lui est très néfaste.

 

 

Megan Hunt et le besoin de provoquer avec le sourire 

Dans BoP, il y a deux Megan Hunt très dissemblables : le docteur Hunt introvertie et marquée par la désillusion de n'être que légiste et Megan, une enquêtrice taquine qui aime à jouer avec la susceptibilité des autres. Plus généreuse, Megan travaille bien en équipe, tirant profit de ses collaborateurs en créant une ambiance légère et très fraternelle, son enthousiasme devenant une vraie énergie positive. Le docteur Hunt possède au contraire un besoin d'être seul contre tous qui nuit cruellement à la dynamique et à la crédibilité du show. 

Dans cet épisode, la série montre ces deux visages, avec une Megan qui chambre allègrement Peter Dunlop dans la première scène, laissant l'espoir de voir le bon visage du show. Seulement, le personnage de la chirurgienne froide et solitaire reprend vite le dessus, approche psychologique qui ne réussit pas à Dana Delany, excellant beaucoup plus lors des scènes où elle peut faire preuve d'une ironie mordante. La qualité de la série est en effet fortement liée à la performance des comédiens, BoP possédant une richesse dans son casting qui ne se dément pas. 

La scène finale est à l'image parfaite de ce qu'on aime dans la série, avec un duo Megan Hunt - Peter Dunlop en plein badinage, construisant les bases d'un respect mutuel et d'un véritable esprit d'équipe. L'occasion de souligner combien Megan a besoin de ses collaborateurs et eux de sa bonne humeur communicative, créant ainsi des liens qui évite qu'elle s'enferme dans sa solitude. Un joli final, en rupture de ton total avec la première partie de l'épisode, montrant que le show trouve son efficacité dans le collectif, là où Megan toute seule ne parvient pas à captiver.

 

Une série qui paye le prix d'un mauvais démarrage 

En tant que cop show, Body of Proof avait fait l'année dernière l'étalage de ses défauts, avec des comédiens coincés dans des personnages pas suffisamment développés. Là encore, dans la première moitié, l'épisode manque cruellement d'enthousiasme, justifiant les difficultés actuelles de la série à conserver son public. Pourtant, la scène finale est symptomatique des qualités du show avec la bonne humeur communicative du duo Dana Delany - Nicholas Bishop, confirmant sa richesse humaine inestimable. 

Au final, un épisode très inégal, qui regroupe dans sa première moitié tous les défauts du show et dans le seconde toutes ses qualités. L'ensemble donne au final un divertissement maladroit, avec une Dana Delany qui montre clairement les deux visages de Megan Hunt, entre froideur clinique du docteur et goût pour la provocation de la détective. Un épisode qui montre le fossé entre la saison un et la saison deux et confirme que Body Of Proof mériterait une saison de plus, histoire de pouvoir poursuivre l'évolution du show entamée cette saison.

 

J'aime :

  •  la scène finale entre Megan et Peter 
  •  la deuxième moitié de l'épisode 
  • Mark Rolston très bon

 

Je n'aime pas : 

  •  le démarrage poussif 
  •  l'intrigue du flic infiltré vu et revu
  •  le comportement de Peter dans la première moitié 
  •  la première moitié de l'épisode 

 

Note : 11 / 20 

Avec cette histoire de flic pourri, BoP nous offre un démarrage désastreux avec une intrigue trop prévisible ne tirant pas du tout profit de la complémentarité des comédiens. Heureusement, la seconde partie renoue avec ce que l'on aime dans Body of Proof, à savoir un mélange entre comédie et polar vraiment réussie. 

L'auteur

Commentaires

Avatar hetkala
hetkala
Encore une fois, c'est un grand plaisir de lire cette critique, très juste et réfléchie !

Avatar sephja
sephja
merci.

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