Critique : Body of Proof 2.13

Le 21 janvier 2012 à 05:12  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode convenable qui se fait le défenseur de la présomption d'innocence, mais propose une intrigue trop dispersée.
Par sephja

Critique : Body of Proof 2.13

~ 7 minutes de lecture
Un épisode convenable qui se fait le défenseur de la présomption d'innocence, mais propose une intrigue trop dispersée.
Par sephja

L'objectivité de la justice

Le corps de Hillary Stone est retrouvé enterré quelques jours après sa libération de prison qui avait déclenché une vive émotion dans la population de Philadelphie. La jeune femme était suspectée du meurtre de son fils de cinq ans, relâchée par la mère de Megan à cause de preuves non recevables et victime d'une cabale menée contre elle par Sheila Temple, une journaliste à scandales. Megan commence l'autopsie mais s'aperçoit qu'un membre de son équipe manque d'objectivité et de respect envers la victime. 

 

Résumé de la critique 

Un bon épisode que l'on peut détailler ainsi : 

  •  beaucoup de background mal exploité par la suite 
  •  un duo entre Megan et Budd très efficace 
  •  une utilisation étrange du docteur Gross 
  •  un intrigue qui frise le trop plein  

 

 

Un scénario un peu trop complexe 

Le premier élément surprenant dans cet épisode concerne sur la longue mise en place du récit, le meurtre du jour reposant sur un background particulièrement conséquent. En effet, quatre éléments entrent en jeu dans cette intrigue, à savoir le crime dont Hillary fut la suspecte, sa libération due au juge Joan Hunt, l'existence d'une journaliste menant un cabale contre elle et le meurtre dont elle est la victime. Le travail des scénaristes va donc consister à réunir toutes ces histoires en une seule, ce qu'ils vont moyennement parvenir à faire.

En effet, si la conclusion reste satisfaisante, elle ne tire que peu profit de quelques éléments qui auraient pu être laissés de côté, comme l'histoire de la mère de Megan, vu l'utilisation qu'il en est fait. Difficile de reprocher aux scénaristes de se montrer aussi généreux, mais l'épisode paraît un peu boursoufflé, n'approfondissant pas certaines scènes dans le but de couvrir tous les angles de cette intrigue. L'enquête traîne beaucoup à démarrer, les scénaristes prenant beaucoup de temps pour une séquence d'exposition qui va s'avérer beaucoup trop longue, réduisant fortement les deux actes suivants.

Loin de la légèreté habituelle, BoP essaie de poser des enjeux forts avec un background important, mais oublie de donner une vraie justification au développement de certains aspects de l'affaire. Ainsi, la storyline de Joan est particulièrement peu subtile et enfonce des portes ouvertes pour ne raconter au final rien de vraiment palpitant. Avec un scénario plus étoffé, Body of Proof cherche à donner plus de rythme à l'intrigue, mais s'égare en cours de route, perdant le fil de l'intrigue principale. 

 

Megan et Budd forment un duo du tonnerre 

Heureusement, pour mener l'enquête, les auteurs peuvent compter sur le duo Hunt - Morris qui va faire des étincelles et apporter une vraie dynamique autant dans le registre comique que concernant l'enquête du jour. En effet, Budd va se révéler une fois de plus un partenaire idéal pour le docteur Hunt, association 0particulièrement charmante par leurs capacités à se jeter fréquemment de petites piques. John Carroll Lynch et Dana Delany vont réorienter l'épisode dans le bon sens, donnant une intrigue principale plaisante et agréable. 

Budd et Megan vont s'unir autour du désir de destruction d'une victime idéale, à savoir la journaliste Sheila Temple, incarnée par une Marcia Harden en pleine forme, parfaite dans le rôle de la garce arriviste. On s'amuse à la voir se faire mettre en pièces par le duo vedette, prouvant que rien ne peut résister à l'esprit d'analyse de ses deux fins limiers. Les causes de leur acharnement sont inattaquables, Megan cherchant à se préserver des influences extérieures pour pouvoir mener son enquête à bout, tout comme Budd qui essaie lui aussi d'étouffer ces interférences dans l'oeuf.

En tant que journaliste, Sheila incarne une vision de la justice et du temps qui n'est pas celle du show, ainsi qu'une conception du travail de détective qui repose sur la recherche du scoop perpétuel au détriment de la quête du sens. L'occasion de souligner la précision du métier de légiste, avec une reconstitution toujours plus crédible des différentes étapes de l'examen du corps qui appuie la crédibilité croissante du show.

 

 

Ethan Gross en pleine crise 

Mais, comme pour appuyer l'importance de l'objectivité dans le domaine scientifique, les scénaristes construisent une intrigue autour du docteur Gross qui va se montrer étonnamment insolent, refusant de voir Hillary comme une victime. Déplaisant, arrogant, il sort totalement de son numéro habituel, sans que jamais des causes particulières viennent justifier ce changement profond de caractère. Un revirement trop brutal qui ne fonctionne pas vraiment, coupant la série d'un de ses personnages les plus dynamiques, avant que le dernier acte ne fasse intelligemment machine arrière. 

En fait, Ethan sert à orienter Megan dans la mauvaise direction, astuce utilisée fréquemment par la série, mais qui va passer par le biais d'un changement de caractère clairement excessif. Du coup, le docteur Gross perd une part de son potentiel comique en montrant une arrogance certes intéressante, mais terriblement mal exploitée. Espérons que la suite saura donner du sens à ce revirement, le show s'achevant sur le sentiment assez fort d'une rupture dans cette saison deux, le personnage ayant du mal à retrouver sa nature enthousiaste. 

Beaucoup d'éléments dans une histoire mal maîtrisée qui frise à plusieurs reprises le trop plein, signe d'une volonté de BoP d'évoluer vers une forme plus dynamique, mais encore trop maladroite. De plus en plus menacée d'annulation, la série cherche à se modifier sans vraiment convaincre, malgré les efforts louables des auteurs pour donner plus de contenu au scénario du jour. 

 

La volonté de trop en faire 

Difficile de donner un avis vraiment tranché sur cet épisode, tant les intentions louables des auteurs ne suffisent pas à masquer certaines maladresses assez flagrantes du scénario. Le manque d'équilibre dans la gestion des personnages confirment les faiblesses de BoP à trouver la formule idéale, en attendant de voir si le prochain épisode saura mieux hiérarchiser les temps d'exposition de l'intrigue principale par rapport aux secondaires. En tout cas, les comédiens restent le point fort d'un show qui conserve son humanité et un enthousiasme séduisant. 

En conclusion, un divertissement correct porté par un duo Megan Hunt - Bud Morris particulièrement convaincant et un script assez bien pensé. Dommage par contre que l'intrigue s'égare dans autant de directions différentes, certaines se révélant trop anecdotiques et inutiles à la résolution du troisième acte. Trop dispersé, le scénario ne met pas assez en valeur l'enquête principale, hormis la storyline de la journaliste plutôt bien pensée, même dont la conclusion peut paraître de ce point de vue particulièrement cynique. 

 

J'aime : 

  •  le duo Megan - Budd 
  •  un scénario au background complexe 
  •  les comédiens très convaincants 

 

Je n'aime pas : 

  •  le changement de caractère radical d'Ethan 
  •  certaines storylines trop anecdotiques 
  •  un récit trop dispersé 

 

Note : 12 / 20 

Un épisode inutilement complexe qui s'égare dans beaucoup de directions différentes, entrainant une partie exposition du récit beaucoup trop longue pour être efficace. Heureusement, le duo Budd - Megan assure une intrigue principale qui fournit un bon divertissement, malgré le changement de caractère mal exploité du docteur Gross.

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la saison

Critique : Body of Proof 2.20

Un season final particulièrement prenant qui ne va pas faire beaucoup d'heureux en cas d'annulation.

Critique : Body of Proof 2.19

Une seconde partie plaisante et efficace qui se permet quelques facilités, mais offre une conclusion réussie à ce double épisode plutôt prenant.

Critique : Body of Proof 2.18

Une première partie dynamique et plaisante pour un double épisode qui joue la carte de la menace épidémique avec une certaine réussite.