Critique : Body of Proof 2.14

Le 17 février 2012 à 08:38  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode correct qui propose une intrigue intéressante, mais se heurte à quelques fautes de goût.
Par sephja

Critique : Body of Proof 2.14

~ 7 minutes de lecture
Un épisode correct qui propose une intrigue intéressante, mais se heurte à quelques fautes de goût.
Par sephja

Un cadavre dans le frigo 

Le corps de Joe Sanella est retrouvé dans le réfrigérateur de son restaurant, mort des suites d'un violent coup à la tête et du froid glacial. Le Docteur Hunt se retrouve face à un casse-tête car un corps congelé nécessite des précautions exceptionnelles, obligeant les enquêteurs à se rabattre sur le seul témoin qui souffre de la maladie d'Alzheimer. Pendant ce temps, Peter Bishop fait la connaissance de son père biologique.

Résumé de la critique 

 Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi :  

  •  une enquête du jour prenante et bien menée 
  •  des intrigues personnelles qui peinent à convaincre 
  •  une utilisation intéressante du passé de Megan 
  •  une série en difficulté 

 

 

Enquête dans le grand froid 

Pour leur retour, les enquêteurs de BoP héritent d'un cadavre congelé, celui d'un restaurateur tué à l'intérieur de son propre restaurant. Une enquête problématique commence alors, Megan ne pouvant pas examiner l'intérieur du corps qu'après un délai de quarante-huit heures. Cela va permettre de mettre en avant un duo Peter - Budd assez efficace, même si l'arrestation du premier suspect va s'avérer plutôt maladroite et peu crédible. Très vite, il apparaît que l'enthousiasme du début de saison s'est évanoui au profit d'un récit plus mécanique misant avant tout sur l'efficacité. 

L'exposition est sur ce point plutôt bien géré, mettant bien en avant les éléments pour pousser le spectateur à participer à la recherche du coupable. Malheureusement, l'accumulation de fausses pistes va donner au final un épisode qui s'égare dans trop de directions, gagnant du temps en développant des intrigues secondaires peu concluantes. La répartition des tâches n'est pas très convaincante, Megan étant un peu trop présente dans une histoire qui va beaucoup trop reposer sur une preuve de dernière seconde en rupture avec le reste de l'épisode.

C'est le grand défaut de BoP, à savoir cette tendance à résoudre les enquêtes par le biais d'un élément décisif qui vient désigner le coupable sans la moindre hésitation. Une astuce qui ne permet d'installer le moindre suspens, la découverte du meurtrier ne reposant en aucune manière sur les trente minutes précédentes. Une mauvaise habitude qui réduit le second acte à ne faire que du remplissage, frustrant le spectateur en le plaçant en position passive pour un résultat en dessous de ce que l'on était en droit d'espérer.

 

Pas d'enjeu, pas d'histoire

Si l'enquête du jour est assez plaisante à suivre, la série ne peut s'empêcher de partir dans des diversions inutiles, comme cette opposition ridicule entre Peter et Ethan, le jeune laborantin se révélant une nouvelle fois assez désagréable. L'occasion de souligner combien le choix des scénaristes de construire cette histoire romantique fut particulièrement mal inspirée, la chute d'audience du show étant dû à mon avis en partie à cette orientation maladroite. Heureusement, le final fait table rase de cette mauvaise idée et nous ramène à une forme plus légère et efficace, libérée des jalousies inutiles. 

L'autre intrigue va porter sur les parents biologiques de Peter, storyline qui pourrait être intéressante si elle était associée d'une manière ou d'une autre à l'intrigue principale. Le but est clairement de faire du remplissage, donnant une séquence dans l'ensemble assez fade et à l'apport plus que limité, reposant essentiellement sur le potentiel de sympathie du personnage. Difficile de voir où la série peut bien aller avec une telle intrigue, hormis nous éloigner des histoires de famille de Megan qui était pourtant largement plus intéressante. 

Toujours en souffrance dès qu'il s'agit de produire une storyline de nature mythologique, les auteurs de BoP semblent assez peu convaincus eux-mêmes, proposant une scène à minima courte et vite expédiée. Une nouvelle preuve des difficultés de l'équipe créative pour donner à leur récit une ambition qui dépasse le cadre du seul divertissement et d'une intrigue principale qui aurait pu se suffire à elle-même.  

 

 

Megan Hunt et la complexité de la mémoire

Pourtant, cet épisode contient une bonne idée qui va puiser son origine directement dans le passé de Megan, le seul témoin de la scène étant victime d'une maladie neurologique qu'elle connait parfaitement. Pour la première fois, les auteurs tirent profit de l'expérience passée du docteur Hunt pour faire avancer l'intrigue, donnant un peu de sens à tout ce background complexe qui fait la singularité de l'héroïne de BoP. Confrontée à une maladie qu'elle connait parfaitement, elle prend une dimension supplémentaire, devenant incontournable par les échanges qu'elle parvient à établir avec cet unique témoin. 

Plus attachante que d'habitude, le docteur Hunt montre une empathie étonnante envers le vieil homme, cassant son image froide pour laisser apparaître des réactions digne d'un médecin et non plus d'un légiste. Par contre, le fait d'opter pour un happy-end un peu lourdaud n'était peut-être pas nécessaire, la série cherchant visiblement à équilibrer une histoire criminelle un rien sombre. Une dimension nouvelle qui permet d'appuyer la spécificité du docteur Hunt ou comment son expérience personnelle lui sert à se démarquer dans son travail.

Au final, l'omniprésence du Docteur Hunt se justifie assez bien et ne dérange pas dans cet épisode moins drôle qu'à l'accoutumé, mais qui renoue à la fin avec une forme plus efficace. C'est finalement lorsqu'il se concentre uniquement sur l'affaire du jour au détriment des histoires privées que BoP retrouve son enthousiasme, donnant un épisode de reprise qui marquera, je l'espère, la fin de l'évolution discutable d'Ethan Gross.

 

Une situation difficile

Je profite de ce dernier chapitre pour évoquer la santé fragile de BoP, série de plus en plus sur la liste des candidates à l'annulation, subissant une hémorragie de spectateurs de plus en plus grande. Difficile de cerner les raisons de ce désamour, la formule n'ayant connu aucun changement majeur, hormis la disparition d'une certaine bonne humeur dans les relations entre les personnages. Difficile de ne pas voir un lien entre la baisse d'audience et les fluctuations du caractère d'Ethan ou de Peter, coincés dans des intrigues personnelles assez fades.

En conclusion, une enquête intéressante qui propose une victime qui sort de l'ordinaire et un conflit familial plutôt bien amené. L'idée de faire du seul témoin une victime de la maladie d'Alzheimer s'avère plutôt payante, permettant d'exploiter le  passé professionnel du Docteur Hunt qui montre un visage plus humain en s'impliquant personnellement dans l'intrigue. Malheureusement, le scénario s'égare aussi dans des directions sans aucun intérêt, exploitant de manière assez désastreuse la quête par Peter de ses parents biologiques.

 

J'aime :

  •  l'enquête plutôt bien construite 
  •  l'implication de Megan avec le seul témoin du crime 
  •  la scène de reconstitution dans la chambre froide 

 

Je n'aime pas : 

  •  la jalousie d'Ethan 
  •  la storyline de Peter 
  •  la conclusion trop parachutée 

 

Note : 12 / 20 

Moins enthousiasmant que le début de saison, BoP fournit malgré tout une intrigue plaisante qui tire très bien parti du passé de neurochirurgien du docteur Hunt. Dommage que les intrigues secondaires se révèlent aussi ennuyeuses, avec une rencontre entre Peter et son père biologique sans aucun intérêt.

L'auteur

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