Critique : Body of Proof 2.15

Le 25 février 2012 à 06:31  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode correct marqué par un scénario déséquilibré et un départ important au sein du casting
Par sephja

Critique : Body of Proof 2.15

~ 7 minutes de lecture
Un épisode correct marqué par un scénario déséquilibré et un départ important au sein du casting
Par sephja

Un cadavre dans le coffre 

Le corps d'une victime non identifiée est retrouvé dans le coffre de la voiture de Joey Jablonski, déposé ici par le meurtrier pour priver les officiers de la scène de crime. Une enquête qui va révéler la vie singulière de la victime, mentant depuis des années à sa femme concernant sa vie professionnelle et son licenciement. Pendant ce temps, Kate écarte Curtis d'une autre affaire, celle d'une jeune femme morte par overdose dont le père se trouve être un homme influent. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode correct que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une histoire inutilement compliquée
  •  des comédiens toujours aussi épatants 
  •  une seconde storyline mal intégrée 
  •  l'influence Castle 

 

 

Le danger du second cadavre 

Avec cette histoire, Body of Proof nous offre une intrigue à première vue plaisante, où le corps de la victime possède beaucoup d'informations à nous apprendre. Les enquêteurs se retrouvent face à deux problèmes majeurs, à savoir l'impossibilité de retrouver la scène de crime et la vie particulière du défunt qui mentait à presque tout son entourage. Toute l'équipe se met alors au travail, les scénaristes rangeant totalement au placard les tensions entre Ethan et Peter, donnant un épisode plutôt enjoué grâce à un duo Hunt - Morris toujours efficace. 

L'alternance entre le travail de terrain et les découvertes scientifiques est bien équilibrée dans le premier acte, donnant un divertissement dynamique et plaisant, offrant une intrigue claire et assez immersive. La découverte d'un second cadavre va malheureusement venir troubler la situation, idée singulière qui va effacer le premier meurtre sans que les auteurs parviennent à construire un vrai lien narratif entre les deux. L'idée passe moyennement et l'histoire va alors se concentrer essentiellement sur le laboratoire, profitant du nouvel ensemble de preuves fournit par ce second corps pour raconter une nouvelle histoire assez peu convaincante, créant une confusion assez regrettable.

L'intrigue s'achèvera avec la découverte des lieux du crime, l'histoire du second corps n'étant finalement qu'une diversion pour tenter de nous faire mieux comprendre le mobile du premier meurtre. Seulement, entre la fausse vie de la victime principale et les fausses pistes maladroites, l'ensemble ne parvient pas vraiment à convaincre, se reposant uniquement sur la qualité de son casting pour donner de la crédibilité à ce scénario.  

 

Un casting toujours décisif

Si l'intrigue n'est pas totalement convaincante, les personnages restent l'un des points forts de BoP, avec un duo entre John Lynch et Dana Delany toujours aussi irrésistible. Les scènes entre Megan et Jamie Bamber ne sont pas mal non plus, même si la comédienne appuie un peu trop le côté éternelle adolescente de son personnage, cédant un peu trop vite aux avances de ce prétendant. Une focalisation sur le docteur Hunt qui a le mérite d'évacuer les histoires stériles et ennuyeuses de Peter et Ethan, ramenant une ambiance plus légère au sein de l'équipe. 

BoP aura commis ici sa plus grosse erreur sur ce point, à savoir tenter de développer la vie privée de deux personnages secondaires là où ce genre d'intrigue ne devrait être réservé qu'au seul personnage principal de la série. En confrontant Peter et Ethan, les auteurs ont détruit la bonne mécanique du début de saison, entraînant un sentiment de malaise qui perdure encore dès l'apparition de Geoffrey Arendt. A l'opposé, le duo des deux policiers fonctionnent encore pleinement, assurant une première partie pleinement réussie avant que l'intrigue ne rompt l'équilibre du récit entre police scientifique et les détectives de terrain. 

En renouant avec l'esprit d'équipe du début de saison, le show retrouve une part de ce charme qu'il avait perdu durant les épisodes précédents. L'occasion de voir combien il est important dans une série policière de disposer d'une équipe soudée pour permettre au récit de conserver une vraie fluidité. Comme pour marquer la situation précaire de BoP, l'erreur de la storyline autour de Dani entraîne la perte d'un personnage de poids, signe flagrant de la volonté des producteurs de réduire les coûts du show. 

 

 

Un épisode de restructuration 

Pendant que Megan cherche son assassin du jour, une seconde storyline va être parachutée maladroitement au sein du scénario, portant sur une jeune femme victime d'une overdose. Mal introduite, trop éloignée de l'histoire principale, cette intrigue ne sert qu'à justifier le départ de la série de Jeri Ryan, symbole de la nécessité pour le show de réduire son coût pour profiter d'un possible renouvellement. L'astuce pour justifier ce départ est assez grossière, avec une intrigue qui prend une ampleur trop importante pour être brutalement écartée sans offrir de véritable résolution. 

Avant de partir, ce personnage profite d'une scène héroïque de reconstitution faciale qui montre la volonté des scénaristes de soigner la sortie au docteur Kate Murphy. Seulement, le souci de ce départ est qu'il vient, dans un premier temps, couper l'intrigue principale et l'élan d'un premier acte assez réussi en créant une diversion pas assez succincte et trop détaillée. Un ajout qui égare le spectateur et ne prend jamais vraiment son sens, coupant l'élan positif du premier acte que le show ne parviendra jamais à retrouver. 

La scène du licenciement nous introduit au personnage de Khandi Alexander qui ne sera malheureusement pas assez exploité par la suite, la comédienne de Treme imposant pourtant un charisme indéniable en une seule scène. Une figure d'autorité qui ferait du bien pour remettre toute l'équipe au travail et lancer une dernière partie de saison qui puisse revenir aux fondamentaux de Body of Proof.

 

L'influence Castle 

Pour compléter cet épisode d'une intrigue comique, les scénaristes ajoutent ce qu'on pourrait appeler une "Castle", soit deux séquences où l'héroïne est confrontée à sa mère et sa fille en début et fin d'épisode. Deux scènes vraiment inégales, avec un démarrage très réussi, justifiant l'arrivée de Jamie Bamber qui vient appuyer le côté légèrement coquin de Megan. Si la scène de l'ascenseur est une vraie réussite avec une Dana Delany excellente, la scène finale sonne beaucoup plus faux, la réaction du docteur Hunt paraissant un peu trop enthousiaste pour être crédible. 

En conclusion, un épisode qui propose un excellent démarrage avec l'abandon des storylines inutiles autour de Dani et un bon équilibre entre l'enquête de terrain et la recherche scientifique. Les comédiens sont très bons et laissent l'espoir de retrouver l'enthousiasme du début de saison, avant que l'intrigue ne s'égare avec un second cadavre qui vient déséquilibrer le récit et embrouiller en partie le scénario. Un divertissement correct qui marque le départ de Jeri Ryan, offrant un dernier acte un peu décevant par son ton inutilement moralisateur. 

 

J'aime : 

  •  le premier tiers très bon 
  •  les scènes entre John Carroll Lynch et Dana Delany 
  •  l'abandon de l'histoire entre Peter et Ethan 

 

Je n'aime pas : 

  •  l'intrigue assez embrouillée dans le dernier acte 
  •  l'histoire de l'overdose mal intégrée 
  •  la dernière scène peu crédible

 

Note : 12 / 20 

Un divertissement qui démarre pour le mieux, puis s'égare dans une direction contestable avec un second cadavre qui ne parvient que péniblement à donner du sens à toute cette histoire. Le vrai évènement reste le départ de Jeri Ryan de la série, signe de la nécessité de réduire les coûts d'un show en pleine restructuration.

L'auteur

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