Je vais traiter personnage par personnage puisque après tout c’est comme cela que la série procède (avant de les faire interagir avec une maestria ineffable).
Hank
Commençons par ce cher Uncle Hank que nous avions laissé au bord du gouffre et de la mise à pied dans l’épisode précédent. Le début de cet épisode nous confirme qu’il a autant envie d’aller à El Paso que de retrouver sa tête sur une tortue cadeau. L’interpellation du junky vêtu de Blue Meth est donc provisoirement salvatrice pour lui. Mais cet épisode nous confirme que Hank n’est pas serein comme en témoigne son altercation avec son collègue Pépito. Hank s’isole dans son travail de manière irrémédiable voire inconséquente. Heureusement que les ATM prennent des photos, cela va lui permettre d’éviter El Paso et d’ouvrir la chasse à l’Heisenberg, seul, sur son cheval sans nom…
Jesse
On avait laissé Jesse dans une détresse et une solitude inquiétante dans l’épisode précédent. Le passage de Saul et son retour au camping-car laissait néanmoins présager son évolution. Et quelle évolution ! Dès le début de l’épisode il apparait très serein et déterminé. C’est donc presque sans surprise qu’on le retrouve devant le lycée de Walter prêt à discuter. A travers cette discussion l’on comprend qu’on a retrouvé un Jesse conquérant un Jesse tout propre qui a l’envie de cuisiner d’un Jamie Oliver et une ambition démesurée. L’évolution de Jesse est très intéressante et pour moi décisive dans cette saison car elle entraînera le retour aux affaires de Heisenberg…
Walter
A voir le titre de l’épisode précédent on aurait pu imaginer que celui-là porterait le même titre mais que la phrase serait prononcée par Walt...C’est d’ailleurs ce qui a failli arriver si la vitre avait cédée. Cet épisode est pour moi décisif pour Walt. A l’image de Hank il est en pleine décadence et s’isole encore et toujours. Il est totalement déconnecté de la réalité, incapable de se contrôler. Il s’enfonce de plus en plus et en perd même son travail ce qui fait de lui un homme au fond du trou et dont la seule issue semble être la résurrection d’Heisenberg. La scène marquante de l’épisode est celle qui se déroule dans la voiture de Jesse. Au cours de cette discussion on voit clairement que Walt bien que n’ayant pas envie de retourner aux affaires reste très attaché à SON produit et à Heisenberg. En réalité Walt meurt d’envie de reprendre les affaires mais chut, il ne le sait pas encore. D’ailleurs il refuse de présenter Pollos à Jesse par simple jalousie même si il prétexte d’autres motifs. Et c’est là toute l’intelligence de Pollos qui choisit la jalousie et l’envie en dealant avec Jesse plutôt que la peur pour ramener Walt en cuisine. La dernière scène dans laquelle Walt reçoit sa moitié finit d’achever nos doutes. Cette fois c’est sûr c’est Green light pour Walt qui à sa place au chaud près de Pollos et qui va revenir aux affaires, et ça s’annonce passionnant, comme toujours...
Saul
J’ai du mal à analyser Saul. Pour moi dans cet épisode il est quelque peu dépassé par les évènements, il est moins en contrôle que d’habitude. Il subit les dérapages et la colère de Walt, il subit le retour de Jesse même s’il n’y est pas forcément étranger et qu’il en tire profit. En fait il fait du Saul et j’avoue que j’adore ce personnage.
Skyler
Pas grand-chose à dire si ce n’est qu’elle aussi s’isole de plus en plus au travail comme à la maison. Je lui sens venir une dépression nerveuse aigue et une cure de Xanax dont elle se souviendra…
Pour conclure je dirais que c’est un épisode décisif qui nous annonce qu’on va passer à la vitesse supérieure comme on le fait au Green Light. La force de cet épisode qui est aussi une des forces de la série réside dans le fait que l’on suit l’évolution isolée (et isolantes) de personnages qui à un moment donné vont tous forcément interagir de manière étincelante. Et ça on a hâte que ça arrive…
Ce que j’ai aimé :
- La scène entre Walt et Jesse qui signe le retour du duo
- La descente aux enfers de Hank au niveau professionnel qui va le rendre inarrêtable.
- L’intelligence lucrative de Pollos
- L’isolation progressive de Skyler
- La dernière scène avec Buddy Stuart en fond sonore qui n’est pas un choix innocent.
- Le choix du titre qui lui non plus n’est pas innocent mais génial comme toujours.
Ce que je n’ai pas aimé :
- La gueule de Flynn, mais ça c’est entre lui et moi.