Apéritif.
Breaking Bad nous a habitué à des pré-générique savoureux. Certains d'entre eux sont encore resté figés dans ma mémoire, comme celui de l'épisode 2 de la saison 2 si j'ai bonne mémoire, où l'on voyait une voiture bouger sur fond de basse sourde, où la caméra nous montrait ça et là des cartouches vides. De l'art. Un épisode qui s'ouvre par un pré-générique destiné à nous en envoyer dans les mirettes jusqu'au « Br Ba » jouissif, ça ouvre bien l'appétit. Bien évidemment, c'est le cas ici : du cadrage à la photographie, en passant par le rythme et la recherche de LA bonne prise de vue, ces 5 premières minutes m'auraient tout autant donné le frisson dans un fauteuil de salle obscur qu'elles l'ont fait dans mon canapé.
Je vous avoue qu'aujourd'hui, je n'ai pas vraiment envie de parler du fond, car ce serait facile et cet épisode semble avoir été travaillé avec tant de minutie que je ne lui ferais pas l'affront de le traiter dans la diagonale. Bien entendu, l'histoire avance. Nous sommes arrivés avec l'épisode précédent au sommet d'une montagne russe, avec au préalable une montée difficile, éprouvante, où la pression a crut au point même de friser l'insupportable. Nous avons eu le temps de nous remémorer le grisement que nous avait procurer le dernier looping et surtout, de laisser monter l'excitation quand à la prochaine accélération. Ce ne fut pas un looping. Ce fut une triple vrille avec feu d'artifice, ce fut le rollercoaster et le Space montain à la fois. Bien sûr que je suis subjectif, bien sûr que je m'enflamme, mais que voulez vous : il n'y avait pas une seule scène, que dis-je, pas une seule seconde à jeter dans cet épisode. Tout s'accélère, tout est beau, tout est juste, tout nous amène dans la caravane où l'on reste coincé avec Jesse et Walt, tout nous scotche comme cette dernière scène qui nous affole autant qu'elle ravit notre œil, donc non, je ne vous parlerais pas du fond, vous avez vu l'épisode, vous savez comme moi que le scénario tient la route, tout autant que vous savez à quel point la pression a encore su monter d'un cran sans encore une fois dépasser la limite du supportable. Je vais, pour cette critique, vous parler de la couleur.
Vert.
Depuis le début de la série, Breaking Bad nous évoque du vert. Certains d'entre vous, la majorité je suppose, avaient remarqué qu'il n'y avait pas une scène ou la couleur verte n'était pas présente. Pour citer un exemple caractéristique, je vous demanderais de revoir l'épisode pick a boo, qui jouait énormément sur les évocations chromatiques. D'accord, me direz-vous, mais pourquoi reviens-je dessus au milieu de la saison 3 ? Peut-être que certains d'entre vous le savent déjà, et l'ont donc remarqué, mais avant de me justifier, nous allons parler du vert. Après l'épisode, je suis allé sur Wikipedia pour savoir un peu ce que servait à évoquer le vert. Culturellement, le vert a une vaste signification, parfois contradictoire : dans certaines cultures, le vert symbolise l'espoir, le hasard (malchance comme chance), la croissance, la nature ; dans d'autres, il est associé à la mort, à la maladie, à l'envie, à la permission (voire au libertinage) ou au diable.
Espoir, hasard, mort, maladie, envie : Breaking Bad. Tout cela simplement pour dire qu'au delà de tout le bien que l'on a pu dire de cette série, on en a presque omis certains détails qui coulaient de source, mais qui sont quand même important à se rappeler. Mais l'avez-vous donc remarqué dans cet épisode ? Quelle est la couleur de la chemise de Walter ?
Bleu.
Ça a surement du arriver auparavant, sans que je le mentionne, et je vous invite à me le dire dans vos commentaires, mais cet épisode change de chromatologie, et ce dès que Walter enfile sa chemise. On voit du bleu, dans pas mal de scène voire dans toutes les scène ou Walt est présent. Wiki ? Ok. Le bleu symbolise l'infini, le divin, le spirituel. Il invite au rêve et à l'évasion spirituelle. Par extension, il évoque la paix, le calme, la volupté.
Voilà comment on peut faire changer un téléspectateur d'orientation de pensée, sans avoir à en faire des tonnes pour nous amener à comprendre que « attention, il va y avoir du changement, donc on va faire plein de scènes pour être sûr que vous nous suivez. »
Je n'ai pas vraiment envie d'en rajouter, l'épisode se suffit ensuite à lui même, et non, je ne parlerais pas de ce que l'on peut attendre de la suite, ni de mon état d'excitation pendant la scène de la caravane. Je vous laisse le faire.
Alors, Heureux?
Breaking Bad nous prend par la main, et tout en douceur, nous amène à découvrir une oeuvre qui vaut vraiment la peine d'être vu. Cet épisode fait partie des meilleurs de la série, et il fait du bien. De toute évidence, il mérite d'avoir plus de 15, et je reconnaît que je me suis enflammé sur la note, mais comment vouliez vous que je fasse autrement. Juste pour conclure, et pour revenir légèrement sur l'analyse des couleurs, voici la définition, hors évocation, que Wiki donne au vert :
Le vert désigne la couleur du spectre de la lumière visible située entre le bleu et le jaune.
Quel est l'autre couleur marquante de l'épisode? (petit indice: c'est la couleur du désert, ou tout ce qui est dangereux pour Walt et Hank se passe désormais...)
Ce que j'ai aimé
- Hum... comment le dire autrement...
Ce que je n'ai pas aimé:
- Laissez moi tranquille!
Note: 18/20