Critique : Breaking In 1.04

Le 02 mai 2011 à 09:27  |  ~ 6 minutes de lecture
Récit sans queue ni tête qui retrouve le rythme hystérique des premiers épisodes. Au programme, un grand bazar qui permet de faire du remplissage, un portrait de Mélanie et des scénaristes qui s'épuisent en vain (pour l'instant).
Par sephja

Critique : Breaking In 1.04

~ 6 minutes de lecture
Récit sans queue ni tête qui retrouve le rythme hystérique des premiers épisodes. Au programme, un grand bazar qui permet de faire du remplissage, un portrait de Mélanie et des scénaristes qui s'épuisent en vain (pour l'instant).
Par sephja

Pitch bordélique 

Engagé par le museum d'art moderne pour voler une toile entièrement blanche, la Contra Security va devoir opérer sous les ordres de Melanie. Pendant que Calvin achève sa version "Cheap" de Star Wars, le père de Melanie, à peine sorti de prison, vient rendre visite à sa fille. Ancien arnaqueur professionnel, il semble avoir des intentions pour le moins douteuses. 

 

Modern Warfare raté

Après un début d'apaisement la semaine passée, Breaking In revient en surcharge, balançant des situations à peine développées sans le moindre souci de réalisme ou de structure. A partir d'une idée plutôt sympathique (voler à un musée une toile blanche) et une autre moins originale (Mélanie et son père arnaqueur) Breaking In va créer le chaos pour mieux combler le néant scénaristique de l'épisode. 

Visiblement inspiré par le génial épisode de Community de l'an dernier, Breaking In propose sa propre version du match de paint-ball, mais ne fait finalement que gagner du temps pour faire diversion. Car s'il y a bien une arnaque dans cette histoire, il s'agit de celle des scénaristes qui tentent de faire passer du n'importe quoi pour du génie. Tout comme la toile, la série expose une feuille blanche tout en nous faisant croire à une inspiration géniale qui n'existe que chez ceux qui voudront être assez naïfs pour le croire. 

Malgré la vacuité de l'ensemble, le récit réserve encore de bons moments, certains gags se révélant plus inspirés qu'à l'accoutumé. Nul doute qu'avec moins de fureur et plus de travail, l'épisode aurait su mieux mettre en valeur les comédiens, le quatuor s'avérant étonnamment efficace durant le peu de scènes qu'ils ont en commun. Je regrette d'autant plus de ne pouvoir les voir ensemble en mission tant cela constituerait un vrai test concernant le potentiel du casting.

Seulement, il faudrait pour cela une vraie mission, et travailler sérieusement le scénario sur des bases solides, ce que Johnson et Windsor (le duo derrière "What I like about you") n'ont clairement pas su faire.

 

La théorie du chaos appliqué aux séries TV:

 

Petit aparté concernant cette critique pour m'agacer d'un détail que cette photo promo illustre pour le mieux, le traitement infligé à Josh (Trevor Moore) qui occupe une place de plus en plus infime dans la série. Certes, l'acteur n'est pas une vedette du rang de Christian Slater, mais je pense sincèrement qu'il y a suffisamment de place sur cette photo pour y placer le jeune comédien. Les mystères de la promotion m'étonneront toujours...

Depuis quelques temps, les comédies s'amusent de plus en plus à créer une illusion de désordre plus ou moins maîtrisée pour créer l'illusion d'une imagination débridée. Par sa nature légèrement hystérique et son format trop court, Breaking In est sujet souvent à ces instants de grand n'importe quoi que l'on pourrait appeler à tort chaos, ignorant du même coup que ce mot signifie en mathématiques l'échec dans la représentation d'un concept.

Le principe est simple, le chaos n'est que l'illustration de notre propre incompétence à donner un cadre à un récit pour lui permettre d'exprimer tout son potentiel. De ce point de vue, une toile blanche est une vraie forme d'art, elle représente le générateur, la structure originelle sur laquelle s'exprime toute créativité, un élément parfait qui parvient à résister au chaos.

Quelle rapport avec Breaking In ? Très simple, la série est l'exemple parfait pour justifier l'importance pour une comédie de posséder un cadre strict et précis, l'histoire semblant en permanence s'égarer dans des directions inutiles. La déception qui en découle, cette frustration de voir des bonnes idées gâchées au profit d'un mouvement perpétuel stérile et vain constitue mon principal grief contre ce show.

Dés qu'elle se raccroche à son principe de base, Breaking In a un potentiel et possède un groupe de comédiens dynamique et plutôt efficace. Sachant que la partie sérieuse de l'épisode doit être donnée par Oz, il reste à espérer que Slater se montre plus adulte que les autres en laissant la partie comique au reste du groupe. 

 

Melanie, l'objet d'attention des Geeks


Plutôt connue pour sa prestation dans Cloverfield, Odette Annable déploie tout son charme pour faire exister Melanie, une spécialiste du forçage de coffre qui fait totalement craquer Bret Harrison. (Il n'aurait pas une fixation sur les brunes, celui là ?). L'intervention de son père, au delà de ressortir une situation déjà vue cent fois (Chuck, Leverage entre autres) n'apporte rien à son personnage, le final s'avérant bien trop bâclé pour être vraiment efficace. 

On regrettera que la série n'ait pas plus insister sur l'idée amusante de donner la tête de chaque mission à un personnage différent, la jeune femme faisant un bien meilleur chef que Cameron. Atout charme utilisé à minima, Melanie mériterait plus qu'un rôle qui la limite à être pour l'instant la "Sarah Bartowski" du pauvre.

 

Du gaspillage d'imagination 

Si ma critique laisse à penser que je suis un imbécile ou que l'épisode est totalement raté, sachez qu'au moins une des deux affirmations est fausse. En effet, malgré la cacophonie ambiante, quelques petits éclairs viennent éclairer l'épisode, Dutch et Calvin contribuant pour beaucoup aux quelques sourires qui parsèment l'épisode.  

Loin d'être désagréable, la série paye aussi le prix de la réalisation très discutable de Fred Savage (mais si, rappelez-vous, il a raté le Razzie du meilleur réalisateur pour Ecole Paternelle 2) qui plombe la narration avec de petites coupures particulièrement énervantes. Hachant le récit à la manière d'un scie sauteuse, il brise la continuité du jeu des acteurs et semble incapable de mettre en valeur le moindre gag. 

Mais j'attends avec curiosité la suite car le prochain épisode verra l'arrivée d'un nouveau duo de producteurs exécutifs en la personne de Jack Giarraputo et Adam Sandler. L'idée de projeter les différents personnages au Comic-Con pourrait marquer un nouveau départ pour une série qui semble pour l'instant condamnée à la médiocrité et l'oubli.

 

J'aime :

  • Dutch et Calvin plutôt amusant 
  • l'idée de départ
  • les rares scènes où les quatre comédiens s'en donnent à coeur joie. 

Je n'aime pas : 

  • une mission de plus qui ne sert à rien 
  • Oz, même si Slater s'améliore un peu lorsqu'il fait preuve de sérieux. 
  • la mise en scène abominable 
  • un scénario qui passe plus de temps à combler qu'à raconter 

Note : 10 / 20 

(93)

L'auteur

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