Critique : Breakout Kings 1.01

Le 28 mars 2011 à 21:32  |  ~ 5 minutes de lecture
Crée par Matt Olmstead et Nick Santora en 2011, Breakout Kings est un pur divertissement reprenant un des principes de la saison 4 de Prison Break : un groupe de prisonniers est engagé par la police pour permettre l'arrestation de dangereux évadés. Le moins que l'on puisse dire est que ce pilote ne va pas vraiment faire dans la finesse.
Par sephja

Critique : Breakout Kings 1.01

~ 5 minutes de lecture
Crée par Matt Olmstead et Nick Santora en 2011, Breakout Kings est un pur divertissement reprenant un des principes de la saison 4 de Prison Break : un groupe de prisonniers est engagé par la police pour permettre l'arrestation de dangereux évadés. Le moins que l'on puisse dire est que ce pilote ne va pas vraiment faire dans la finesse.
Par sephja

Pitch Charrière

Ray Zancanelli est un fonceur, un Marshall contesté aux méthodes directes et expéditives, chargé de retrouver des fugitifs à travers la pays. Pour pouvoir rendre sa chasse plus efficace, il choisit quatre détenus triés sur la volet et leur propose une remise de peine contre un travail de consultant dans son unité d'intervention. Seulement, ses supérieurs choisissent de lui imposer un supérieur, Charlie Duchamp, qui va très vite affirmer son autorité.

Un récit qui ne fait pas dans la finesse 

A l'heure où fleurissent de partout les séries à consultant, l'idée de départ du show est assez simple : pour être efficace dans la chasse aux évadés, autant prendre des experts. Loin de faire dans le réalisme, Breakout Kings fonce dans le tas, poussé dans ce sens par deux policiers adeptes d'un style direct et efficace. Car si la plupart des séries policières font avant tout attention à bien travailler la crédibilité des situations, Breakout Kings fonce dans le tas, lorgnant légèrement du côté de Leverage pour le style franchement décomplexé.

Les deux héros (Laz Lorenzo, convaincant et Domenik Lombardozzi, trop monolithique) ne se posent que peu de questions, laissant à l'oubliette le souvenir de l'Agent Mahone de leur série précédente Prison Break. Adepte du jeu de piste, le scénario n'essaye à aucun moment de développer réellement les personnages, préférant se concentrer sur l'aspect divertissement du show.

Amateurs de récit subtil et raffiné, vous pouvez passer votre chemin car Breakout Kings est adepte de la ligne droite, quitte à sacrifier un scénario plus que fantômatique. 

Un divertissement plutôt efficace

Si les deux policiers n'ont pas droit à un véritable développement de leur personnage, les prisonniers héritent pour leur part des meilleures scènes, les auteurs ayant pris un soin tout particulier à soigner leur apparition. Véritable héros du show, ils font avancer l'histoire, donnant au récit une vraie énergie en assumant toute la partie divertissement du programme. 

Loin de chercher à surprendre ou à inquiéter, la série fait bien attention à ne choisir que des criminels peu violents, préférant des arnaqueurs ou des marginaux auxquels le spectateur peut s'attacher sans le moindre risque d'ambiguïté. On sent que les anciens de Prison Break n'ont aucunement l'intention de refaire l'erreur de libérer un T-Bag en puissance. La série vise clairement un public le plus large possible, et les auteurs cherchent à rendre une copie impeccable, quitte à sacrifier la moindre ambiguité concernant ces quatres prisonniers.

 

Prisonnier numéro un: Lloyd Lowery

Ancien médecin psychatre, Lowery est celui des quatre prisonniers qui est le plus mis en avant durant cet épisode, la série misant beaucoup sur le talent de Jimmi Simpson pour renforcer son capital sympathie. La tentative s'avèrera plutôt réussie, le personnage amenant les situations les plus amusantes de par son aversion à la violence et sa nature asociale et renfermée. Ce style léger et peu viril, porté par un comédien vraiment remarquable, se révèle rapidement payant, car sa nature emphatique fait qu'il communique beaucoup avec chacun des autres personnages. De plus, son choix final de rejoindre le groupe pour fuir la prison semble parfaitement crédible, tant il semble plus à sa place dans l'équipe qu'en prison

Car la vraie nature de Breakout Kings est avant tout de proposer une idée comme quoi la prison ne serait pas une solution en soi. Cette idée forte qu'enfermer une richesse humaine puisse être un gaspillage se revèle plutôt moderne, mais ne constitue à aucun moment un élément de la narration. Derrière le divertissement un peu idiot se cache une nature ambigüe, celle où des policiers peuvent libérer certains pour mieux en enfermer d'autres, celle où des prisonniers se font payer par des réductions de peine. 

 

Série sympathique, au potentiel limité

Parent un peu pauvre de Leverage, Breakout Kings est un divertissement de bonne qualité, capable de produire une bonne alternance entre comédie et action. L'histoire, réduite à son strict minimum, se révèle agréable à suivre, le groupe de prisonniers occupant évidemment le devant de la scène avec un certain succés. La direction artistique fait preuve d'un grand sérieux en fournissant un ensemble plutôt bien rythmée.

Seulement, il ne faudra clairement pas en attendre plus, tant son potentiel se revèle assez rapidement limité par l'idée de départ cruellement ambigüe. La série s'adresse avant tout à ceux qui désirent un divertissement efficace sans la moindre continuité, quarante minutes qui se révèlent en définitive plutôt agréables. 

 

J'aime : 

  • des prisonniers plutôt sympathiques.
  • un vrai divertissement. 
  • une direction artistique très efficace. 

Je n'aime pas : 

  • un scénario en fil de fer.
  • deux policiers assez transparents.
  • la série ne fait vraiment pas dans la finesse
  • une moralité plus que discutable

Note : 11 / 20

 


L'auteur

Commentaires

Avatar alanparish
alanparish
Alors au niveau des points en accord avec toi : les deux policiers sont effectivement transparents et c'est bien Landry ainsi que sa copine la bombasse qui portent l'épisode (le black est trop en retrait aussi). Par contre où je ne suis pas d'accord avec toi c'est que tu dis que c'est pas dans la finesse. Mouais si tu veux mais bon en 40 minutes pour boucler une enquête je vois pas trop comment tu faire tout ça en parfaite psychologie. Et c'est clairement pas le but de la série. Personnellement je préfère dire que c'est très rythmé comme épisode, c'est carrément moins réducteur que "pas dans la finesse". Tu dis qu'il ne prenne pas des gars à la T Bag ba encore heureux non ? Je comprend tout à fait le choix de prendre un mec qui est interdit de casino plutôt qu'un pédophile comme enquêteur ça parait quand même assez censé. Tu dis que c'est limité, on ne peut pas savoir si c'est vraiment le cas. Cela dépend de comment les personnages vont être travaillés en dehors des enquêtes, de leurs interactions. Cela dépend aussi si au bout d'un moment on stoppe les stand alone pour faire une grosse évasion sur plusieurs épisodes. Donc pour le moment on ne peut rien conclure... Bonne petite critique bien que comme tu as pu le constater y'a des choses que je n'ai pas perçu de la même manière que toi ;)

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sephja
Il est vrai que mes conclusions sont pour le moment hâtives. J'entends par "ne fais pas dans la finesse " l'absence d'une réelle introduction, les deux policiers ayant un minimum de subtilité. Mais comme tu le dis bien, c'est un choix de format, et d'ambition. La série a beaucoup à faire dès le pilote. Mon reproche porte sur un goût personnel, mais en même temps, je trouve que Leverage parvient à faire mieux sur une durée identique... même s'ils ne sont pas très subtils eux aussi :) J'espère avoir tort concernant l'aspect limité du récit... l'avenir nous le dira !!! C'est juste l'impression que j'ai ressenti au visionnage. Je ne crois pas que Nick Santora ait vraiment d'autre ambition que de fournir un divertissement efficace et sérieux. Ma remarque concernant T-Bag porte uniquement sur le fait qu'il apparaît dans l'épisode trois. Je trouve seulement qu'il évite intelligemment les écueils de Prison Break en matière de violence. En tout cas, si la série se montre plus ambitieuse par la suite, je ferais mon méa-culpa (flagellation et tout !) et je dois avouer que cela me ferais plaisir d'avoir tort. :)

Avatar Chuck44
Chuck44
J'hésitais à regarder, je crois que je vais pas finalement ...

Avatar alanparish
alanparish
Je ne connais pas Leverage, c'est dans le même genre ? Attention j'ai pas dit que la série allait être ambitieuse, moi même je n'y crois pas. Mais en un épisode c'est chaud de conclure que ça va être le cas ;) Ba Chuck ça se regarde bien, c'est très divertissant je me suis pas ennuyé une minute devant cet épisode !

Avatar sephja
sephja
d'accord avec toi pour le côté divertissant. Je te conseille Leverage, mais il est vrai que je suis secrètement amoureux de Parker. Non, je plaisante. Ne ratez pas la critique de l'épisode 2, il se passe des choses !!!

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