Pitch Charrière
Ray Zancanelli est un fonceur, un Marshall contesté aux méthodes directes et expéditives, chargé de retrouver des fugitifs à travers la pays. Pour pouvoir rendre sa chasse plus efficace, il choisit quatre détenus triés sur la volet et leur propose une remise de peine contre un travail de consultant dans son unité d'intervention. Seulement, ses supérieurs choisissent de lui imposer un supérieur, Charlie Duchamp, qui va très vite affirmer son autorité.
Un récit qui ne fait pas dans la finesse
A l'heure où fleurissent de partout les séries à consultant, l'idée de départ du show est assez simple : pour être efficace dans la chasse aux évadés, autant prendre des experts. Loin de faire dans le réalisme, Breakout Kings fonce dans le tas, poussé dans ce sens par deux policiers adeptes d'un style direct et efficace. Car si la plupart des séries policières font avant tout attention à bien travailler la crédibilité des situations, Breakout Kings fonce dans le tas, lorgnant légèrement du côté de Leverage pour le style franchement décomplexé.
Les deux héros (Laz Lorenzo, convaincant et Domenik Lombardozzi, trop monolithique) ne se posent que peu de questions, laissant à l'oubliette le souvenir de l'Agent Mahone de leur série précédente Prison Break. Adepte du jeu de piste, le scénario n'essaye à aucun moment de développer réellement les personnages, préférant se concentrer sur l'aspect divertissement du show.
Amateurs de récit subtil et raffiné, vous pouvez passer votre chemin car Breakout Kings est adepte de la ligne droite, quitte à sacrifier un scénario plus que fantômatique.
Un divertissement plutôt efficace
Si les deux policiers n'ont pas droit à un véritable développement de leur personnage, les prisonniers héritent pour leur part des meilleures scènes, les auteurs ayant pris un soin tout particulier à soigner leur apparition. Véritable héros du show, ils font avancer l'histoire, donnant au récit une vraie énergie en assumant toute la partie divertissement du programme.
Loin de chercher à surprendre ou à inquiéter, la série fait bien attention à ne choisir que des criminels peu violents, préférant des arnaqueurs ou des marginaux auxquels le spectateur peut s'attacher sans le moindre risque d'ambiguïté. On sent que les anciens de Prison Break n'ont aucunement l'intention de refaire l'erreur de libérer un T-Bag en puissance. La série vise clairement un public le plus large possible, et les auteurs cherchent à rendre une copie impeccable, quitte à sacrifier la moindre ambiguité concernant ces quatres prisonniers.
Prisonnier numéro un: Lloyd Lowery
Ancien médecin psychatre, Lowery est celui des quatre prisonniers qui est le plus mis en avant durant cet épisode, la série misant beaucoup sur le talent de Jimmi Simpson pour renforcer son capital sympathie. La tentative s'avèrera plutôt réussie, le personnage amenant les situations les plus amusantes de par son aversion à la violence et sa nature asociale et renfermée. Ce style léger et peu viril, porté par un comédien vraiment remarquable, se révèle rapidement payant, car sa nature emphatique fait qu'il communique beaucoup avec chacun des autres personnages. De plus, son choix final de rejoindre le groupe pour fuir la prison semble parfaitement crédible, tant il semble plus à sa place dans l'équipe qu'en prison
Car la vraie nature de Breakout Kings est avant tout de proposer une idée comme quoi la prison ne serait pas une solution en soi. Cette idée forte qu'enfermer une richesse humaine puisse être un gaspillage se revèle plutôt moderne, mais ne constitue à aucun moment un élément de la narration. Derrière le divertissement un peu idiot se cache une nature ambigüe, celle où des policiers peuvent libérer certains pour mieux en enfermer d'autres, celle où des prisonniers se font payer par des réductions de peine.
Série sympathique, au potentiel limité
Parent un peu pauvre de Leverage, Breakout Kings est un divertissement de bonne qualité, capable de produire une bonne alternance entre comédie et action. L'histoire, réduite à son strict minimum, se révèle agréable à suivre, le groupe de prisonniers occupant évidemment le devant de la scène avec un certain succés. La direction artistique fait preuve d'un grand sérieux en fournissant un ensemble plutôt bien rythmée.
Seulement, il ne faudra clairement pas en attendre plus, tant son potentiel se revèle assez rapidement limité par l'idée de départ cruellement ambigüe. La série s'adresse avant tout à ceux qui désirent un divertissement efficace sans la moindre continuité, quarante minutes qui se révèlent en définitive plutôt agréables.
J'aime :
- des prisonniers plutôt sympathiques.
- un vrai divertissement.
- une direction artistique très efficace.
Je n'aime pas :
- un scénario en fil de fer.
- deux policiers assez transparents.
- la série ne fait vraiment pas dans la finesse
- une moralité plus que discutable
Note : 11 / 20