Pitch Bonnie and Clyde
Mars O'Connell est un petit délinquant qui va profiter de la visite de sa mère au Centre Correctionnel de Walkhill pour l'assassiner, avant de s'évader en prenant en otage la jeune Hayley. Ray et son équipe vont vite découvrir que les apparences sont trompeuses, l'otage étant visiblement de mèche avec le prisonnier.
Une histoire mal fichue
Drôle d'évasion que celle de ce couple qui va semer la mort et la désolation autour de lui, et donner par la même occasion l'opportunité de remettre Lowery sur le devant de la scène. Le jeune ex-psychiatre va d'abord s'en donner à coeur joie, Jimmi Simpsons retrouvant en partie ce qui faisait la force du personnage. Seulement, quelque chose ne fonctionne pas, comme si une lassitude gagnait lentement le spectateur, et un doute terrible m'assaille : serais-je en train de me lasser ?
Oublions cela et revenons à l'épisode qui va poser les questions du sentiment amoureux entre deux êtres dysfonctionnels et des conséquences que cela implique. Daniels vient en support à Lowery pour apporter un peu d'action, celui ayant fini par dresser un profil psychologique très efficace. Pas très rythmée, l'histoire va se perdre dans des pistes inutiles, montrant un manque d'efficacité inquiétant tandis que les dialogues trainent en longueurs inutiles.
Bon sang, je sens que je sors totalement de l'épisode : Reed ne sert à rien, Charlie m'agace et pourtant je ne suis ni frustré, ni déçu. C'est mauvais signe.
Je reviendrais plus tard sur les sous-intrigues romantiques pour me concentrer sur la réalisation technique, car le travail de Gloria Muzo (réalisatrice confirmée, entre autres de Ghost Wisperer) est de bonne qualité, créant un vrai décalage entre la passion du couple et la brutalité de leurs actes. Les scènes de violence se succèdent, mais on nous tient à l'écart, comme si les auteurs voulaient ne pas impliquer le spectateur dans cette histoire. Car il s'agit de violence gratuite et Santora et Olmstead sont toujours poursuivis par leurs vieux démons (la main tranché de T-Bag). On se sent tenu à l'écart de toute cette histoire. C'est bien de là que vient tout le problème, et ce qui explique cette impression diffuse d'ennui qui me gagne depuis le début.
Car cet épisode, plutôt que de miser sur le style nerveux et tendu du show, fait le choix d'une certaine passivité qui ne fonctionne clairement pas. Daniels et Lowery ont beau apporter beaucoup, le rythme est trop lent, et met en exergue les nombreux défauts d'une série qui commence à s'essouffler.
Connaître ses qualités, lutter contre ses défauts
Si Breakout Kings n'est pas une série exceptionnelle, elle possède malgré tout un concept intéressant et un style nerveux qui peut plaire, un mélange intéressant d'action et de tension qui n'est pas sans rappeler Prison Break. Dotée de personnages sympathiques (sauf Charlie Duchamp), elle avait lentement évolué jusqu'à trouver une certaine homogénéité.
Mais quelque chose semble s'être cassé dans cet épisode, l'effet d'immersion a totalement disparu, comme si les auteurs ne croyaient pas vraiment à cette histoire. Le scénario est clairement bâclé, l'histoire est remplie de détails inutiles qui ne trouvent jamais une justification crédible.
Pourquoi Mars a-t-il tué sa mère ?
Pourquoi nous rajouter cette sous-intrigue de Ray qui va interroger un ancien évadé ?
Pourquoi avoir vendu si tôt le rebondissement sur la liaison amoureuse entre le prisonnier et son otage ?
Ces questions peuvent sembler un peu ridicules, mais elles ont clairement gâché mon visionnage, me donnant l'impression d'une histoire construite à la va-vite, sans réelle conviction. Et je comprends mieux ce sentiment d'ennui au regard d'un épisode clairement sous-exploité, au démarrage peu crédible, les auteurs ayant trop vite vendus leur principal coup de théâtre.
Des intrigues romantiques très discutables
Si j'apprécie depuis le début le couple Julianne-Lowery, je dois avouer que la seule idée de voir se développer une relation entre les deux ne me plait pas du tout. Trop brisée pour aborder qui que ce soit, Julianne va se montrer peu à son avantage, et l'éventualité d'une relation avec Ray est évidemment vouée à l'échec. De plus, la façon dont Lowery exprime sa jalousie n'est pas vraiment convaincante, car trop directe pour quelqu'un d'aussi malin que lui.
Série policière plutôt sombre, Breakout Kings ne gagne pas grand chose à imaginer des intrigues romantiques entre les différents personnages. Seule celle entre Lowery et Julianne est intéressante, car il s'agit d'un rapport patient-médecin assez classique qui pourrait permettre à Julianne de retrouver une certaine paix. Espérons que les épisodes à venir éviteront cet écueil, car la série a besoin de mettre en avant une vraie tension qui lui permet d'être efficace.
Une mi-saison inquiétante
Loin de faire preuve de la générosité habituelle des nouvelles séries télévisées qui, pour la mi-saison, proposent des épisodes à rallonge, Breakout Kings nous propose un épisode dénué d'âme et de charme. En cause : une absence totale d'intrigue fil rouge. Les auteurs font preuve d'une absence de sérieux et de conviction plutôt inquiétant.
La série de Olmstead et Santora inquiète, les auteurs semblent incapables de se renouveler, l'enthousiasme du début étant clairement retombé. L'épisode du jour ne possède clairement pas ce soin indispensable à la production d'un vrai divertissement, et l'ensemble est extrêmement décevant. Le show est sur la pente descendante, espérons que le prochain épisode vienne redonner de la vigueur à tout cela.
J'ai aimé :
- Le show Lowery, comme d'habitude
- Daniels à son avantage
- une direction artistique efficace
Je n'ai pas aimé :
- un scénario bâclé
- une impression de lassitude déplaisante
- Ray et Julianne franchement ?
Note : 09 / 20
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