Critique : Breakout Kings 1.09

Le 04 mai 2011 à 20:21  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode moyen malgré un fugitif séducteur et charismatique assez original interprété par le formidable Richard Burgi. Au programme, de la frustration érotique, une mauvaise utilisation du trio de détenus et un final comme un aveu d'impuissance.
Par sephja

Critique : Breakout Kings 1.09

~ 5 minutes de lecture
Episode moyen malgré un fugitif séducteur et charismatique assez original interprété par le formidable Richard Burgi. Au programme, de la frustration érotique, une mauvaise utilisation du trio de détenus et un final comme un aveu d'impuissance.
Par sephja

Pitch passion derrière les barreaux 

Profitant d'une émeute qu'il a initiée, André Brennan s'échappe de la prison du Centre Correctionnel d'Albion où il était détenu pour fraude fiscale. Doté d'un vrai charisme et d'un charme dont il abuse volontiers, il possède une réputation de Dom Juan et de voleur de haut vol que personne n'a jamais pris la main dans le sac. Conscients que son évasion est liée à une future opération, Charlie et Ray ont peu de temps pour déjouer ses plans. 

 

Un bon méchant fait toujours plaisir 

 

Si le commencement de l'épisode est assez plaisant, la série le doit en grande partie au talent de Richard Burgi, qui compos ici un personnage mêlant idéalement violence et séduction. Avec son charme irrésistible et cette capacité étonnante pour passer d'un jeu physique et agressif à un style plus charmeur et comique en quelques secondes, Richard Burgi est parfait dans ce rôle écrit sur mesure, et masque les faiblesses d'une intrigue très décevante. 

Peu rythmée, l'histoire va rester très vague sur les préparations du cambriolage et perdre énormément de temps à dresser un profil de Brennan qui ne servira finalement pas à grand chose. Très vite, la narration brasse énormément d'air et le spectateur a la drôle d'impression de s'être trompé de série, tant le trio de prisonnier ne sert vraiment à rien. Moins ridicule que l'histoire du steak, cet épisod de Breakout Kings commence pourtant à ressembler à un centre de vacances pour prisonniers, Ray faisant finalement le travail de tout le monde. 

Franchement, j'espère que leur peine n'a pas été réduite cette fois tant ils auront été inutiles, sauf pour combler au mieux les nombreux trous d'une histoire trop pauvre. Heureusement que le méchant a une vraie présence et aide Ray à porter sur ses épaules un épisode artificiel et passablement ennuyeux.

Sinon, Charlie Duchamp a encore passé tout l'épisode à râler perpétuellement tout en faisant ce qu'il croit être un regard de tueur. Breakout Kings, cela commence à ressembler aux rois de l'arnaque...

 

Un épisode où on parle sexe et frustration 

Autre thème de l'épisode développé par l'intermédiaire de Daniels et sa copine, l'épisode essaie de creuser les questions du sexe et de la frustration que cela engendre chez les prisonniers. Convaincu que Shea constitue le personnage idéal, les scénaristes vont tenter de développer une histoire sur le thème assez vulgaire de : " Baisera ou baisera pas ? " Et la réponse surgit rapidement, comme une évidence pour le spectateur : on s'en fiche royalement.

Trop parachutée, cette histoire nous présente un Daniels sous son angle le plus pathétique, esclave d'une libido exacerbée par une petite amie qui vient l'allumer au parloir. Mal pensée et mal écrite,  cette histoire ne vaudra que par les répliques du duo Lowery-Reed, prouvant encore une fois la complémentarité des deux comédiens. Espérons que les auteurs finissent par se rendre compte du potentiel de leur duo, tant l'apport de Daniels semble de plus en plus équivalente au néant.

Le sujet des frustrations sexuelles ne convient pas du tout à l'ambiance du show et l'apport de Julianne à cette intrigue ne viendra que confirmer la mauvaise pente que semble prendre la série. Hormis un début de saison qui tentait de donner de l'épaisseur à chaque membre de l'équipe, Breakout Kings semble partir dans toutes les directions sans la moindre cohérence. Les disparus (la femme de Charlie, la fille de Ray, la mère de Lloyd, la fille de Reed) s'accumulent et ces personnages ne servent visiblement qu'à faire du remplissage.

Trop anecdotique et jouant la facilité, Breakout Kings déçoit lorsqu'elle oublie au passage les points forts qui ont fait le succès des premiers épisodes. Alors, oubliez Daniels pour les trois derniers épisodes à venir et redonnez la main à Lowery et Reed, afin de retrouver l'efficacité du début de saison.

 

Un trio qui ne fonctionne pas et une série en panne sèche  

Tandis que Daniels perd le peu de crédit qu'il avait gagné en milieu de saison, les mauvais choix des scénaristes emportent dans leur élan Julianne qui perd sa crédibilité dans un monologue final totalement idiot. De plus en plus prévisible, le show peine à justifier son propre concept, il semble incapable de se remettre en cause et s'enfonce dans le grand n'importe quoi. 

La fin de saison approche et les auteurs semblent clairement préparer le départ de Daniels dans le but de se donner un nouvel élan. Le pari peut sembler judicieux, au vu du peu de crédit qu'il lui reste, mais peut s'avérer aussi très risqué, comme un constat d'impuissance qui risquerait de condamner la seconde saison. Trop tournés vers les changements à venir, les auteurs bâclent leur épisode et provoquent des baillements plutôt inquiétants pour une série censée proposer un divertissement efficace.

Les promesses du début sont bien loin, et la série n'a plus que quatre épisodes pour se sauver et éviter la désertion des spectateurs.

(Pour anecdote, les forums contiennent de nombreux messages de fan de la série furieux de l'abandon de l'intrigue romantique entre Julianne et Lowery. Surement la définition la plus juste de l'expression : "se tirer une balle dans le pied".) 


J'aime :

  • Lowery et Reed qui m'ont réveillé 
  • Ray qui fait tout le boulot 
  • Richard Burgi impeccable 

Je n'aime pas : 

  • un scénario fainéant 
  • des évolutions totalement ratées (Julianne n'est plus que l'ombre d'elle même)
  • le thème idiot de la frustration sexuelle 
  • Charlie Duchamp qui ne sert qu'à répondre au téléphone 
  • un concept de départ qui vole petit à petit en morceaux

Note : 09 / 20

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L'auteur

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