Pitch Hitman
Virgil Downing est un tueur à gage notoire qui va s'évader assez mystérieusement en déjouant tout le système de sécurité de la prison. Très vite, une série de meurtres va venir confirmer qu'il a repris du service, exécutant un contrat pour un client dont Ray et Charlie vont devoir trouver l'identité. Leur mission : trouver la prochaine victime avant que Virgil ne parvienne à l'abattre.
Un évadé charismatique
Visiblement conscients qu'un méchant réussi est indispensable au bon fonctionnement de la série, les créateurs de Breakout Kings font appel à un des mes acteurs favoris, Mark Pellegrino, absolument impeccable dans son rôle de tueur à gages. Sa prestation sera hélas handicapée par l'absence de tout traitement de l'aspect psychologique de l'évadé, laissant le comédien créer un personnage à partir d'une feuille blanche.
Mais le talent de Mark Pellegrino repose entre autre dans sa capacité à doter ces personnages d'un charisme remarquable, ce qui nous laisse le regret de ne pas voir ce formidable acteur jouer les premiers rôles. Plus intéressé par la recherche du lien entre les victimes que par la personnalité de Virgil, Breakout Kings va s'égarer aussi dans des intrigues annexes mal gérées, Daniels s'acharnant à refuser de jouer en équipe.
On regrettera le temps où Breakout Kings parvenait à montrer une vraie nervosité, en lançant des chasses à l'homme qui impliquaient de nombreuses scènes d'action. La série a depuis longtemps perdu l'habitude de donner un véritable élan à l'intrigue, et encombre l'histoire de nombreuses sous-intrigues très mal pensées. Au final, un épisode certes agréable, mais qui donne l'impression frustrante d'une occasion ratée de faire preuve de plus d'ambition.
Une série en panne d'efficacité
Après une évasion mieux pensée que d'habitude, la série donne l'impression d'avoir retrouvé l'enthousiasme des premiers épisodes, ce que le premier acte de l'épisode va immédiatement démentir. Très lentes, les premières étapes de l'enquête sont surtout peu inspirées, Shea signalant comme un aveu ce que le premier interrogatoire peut avoir de consternant. Alors, tentative d'humour manqué ou manque d'inspiration, il n'empêche que la série a de plus en plus de mal à lancer ses intrigues.
En refusant de donner un background à Virgil, Breakout Kings va mettre sur la touche son atout numéro un, Lloyd Lowery, comme une équipe de basket laissant sa star sur le banc. Jimmi Simpsons semble fulminer dans son coin, attendant que les scénaristes se rappellent de son existence pour lancer un second acte bien plus captivant. Indispensable au show, Lloyd est de moins en moins bien utilisé, privant la série de son meilleur (et unique ?) atout.
Et les deux autres, me direz-vous ? Et bien, Reed a droit à sa scène, mince moment d'héroïsme où l'actrice montre un certain talent, mais demeure totalement sous-employée. Quant à Daniels, il semble plus intéressé par sa propre situation que par l'évadé du jour, et demeure en marge de l'histoire, préparant un départ de la série de plus en plus évident. Julianne semble être la seule à vraiment travailler, amenant les premiers indices en recoupant les différentes victimes, limitant hélas la participation de l'actrice au simple rôle de point information.
Un concept qui se remet étrangement en question
Loin de chercher à s'améliorer, Breakout Kings se remet en cause par l'intermédiaire de Shea, le prisonnier se questionnant sur le fameux "un mois pour un méchant attrapé" qui forme le concept même de la série. Plutôt que de réaffirmer son identité, la série va s'affaiblir, affichant de moins en moins de conviction dans son propre principe de départ. Ce qui finit par priver le show d'une part de sa crédibilité et de son intensité.
Totalement dans le doute, Nick Santora et Matt Olmstead parviendront à retrouver dans la seconde moitié de l'épisode ce qui faisait le charme de Breakout Kings. Les révélations, trop tardives, sur chacun des personnages sortiront brutalement lors d'une scène à visée thérapeutique, sans créer le choc attendu. Pris au piège d'un concept de départ pas assez performant, les créateurs du show peinent clairement à retrouver l'enthousiasme et la conviction des premiers épisodes.
Plus que trois chances pour convaincre
La fin de saison s'approche pour Breakout Kings et le moins que l'on puisse dire est que les épisodes à venir n'annoncent rien de bon. Si le départ de Daniels semble inévitable, l'absence de conviction et d'ambition de la série laisse supposer un final sans surprise, comme une simple prolongation d'un show qui peine à croire en lui-même. Dommage, car la seconde partie de l'épisode est vraiment convaincante, Lowery retrouvant un peu de sa superbe grâce à un Jimmi Simpson toujours parfait en premier rôle.
Au final, un épisode assez faible, mais qui parvient grâce au talent de ses comédiens à proposer un dernier acte satisfaisant. Seulement, la question "Continuez ou pas ?" ne cesse de me tarauder, la série semblant incapable de convaincre de son intérêt. Plus que trois épisodes, et ce sera peut-être au revoir à jamais.
J'aime :
- Lowery dans la seconde moitié
- Mark Pellegrino formidable
- un final plutôt réussi
Je n'aime pas :
- Daniels de plus en plus pénible
- Julianne sous-employée
- une première partie très poussive
- la scène où Shea se cache le visage pour ne pas être reconnu. Inutile et risible.
Note : 11 / 20
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