Neuf millions de dollars dans une boîte
Victor Mannion s'évade par un tunnel de sa prison avec un associé pour partir à la recherche des neuf millions de dollars qu'il a caché avant son arrestation. L'équipe de Ray apprend alors par le FBI que le second fuyard est en fait un agent fédéral travaillant sous couverture et chargé de le suivre jusqu'à l'argent. Seulement, l'homme n'envoie que des fausses informations, poussant Shea à le soupçonner d'être passé dans l'autre camp.
Résumé de la critique
Un épisode agréable que l'on peut détailler ainsi :
- un premier acte qui tente de faire le deuil de Charlie
- un duo entre Ray et Shea plutôt efficace
- une équipe Lloyd - Erica très convaincante
- un second épisode qui confirme la bonne impression du season premiere
One marshall, three cons
Premier épisode sans Charlie avec cette évasion assez singulière, les deux hommes ne laissant que peu de traces derrière eux durant une bonne moitié d'épisode. L'occasion d'évoquer la mémoire de Charlie en imposant au trio la rencontre avec un psychiatre qu'ils rejettent, Shay et Erica refusant de lui faire confiance. C'est donc Lowery que Ray charge de faire parler les autres, mauvaise idée qui va placer Lloyd dans une position d'attente et limiter l'apport de Jimmy Simpson durant premier acte de cet épisode, à l'exception d'un numéro de glissade hilarant.
Très vite, l'absence de Charlie se fait sentir dans la chaîne de commandement, les scénaristes optant pour un démarrage chaotique où l'équipe s'étiole, se dispute et perd son efficacité. En effet, Zancanelli ne peut pas assurer la surveillance du trio au complet, Shay l'occupant à lui seul en provoquant les agents du FBI concernant l'honnêteté de leur taupe auprès de Victor. Les scénaristes utilisent ce premier acte pour montrer combien l'ancien format de la série ne peut plus tenir désormais, préparant à une évolution de taille dans la structure narrative de la série.
En effet, au lieu d'être perpétuellement chaperonné par les Marshall, Lloyd et Erica se retrouve seuls à mener leur propre investigation, Ray allant jusqu'à laisser une arme à la jeune femme. L'idée peut paraître risquée, pourtant elle passe très bien et va fonctionner de manière surprenante, marquant le début d'une seconde partie très divertissante et tout à fait convaincante. Une nouvelle organisation du récit qui aura pris son temps pour s'imposer après une première moitié d'épisode poussive, lente, mal nécessaire pour une série en pleine mutation.
Un polar tendu et nerveux
Si Breakout Kings a modifié sa formule, il conserve un besoin d'installer une certaine tension qui est malheureusement absente de tout le premier acte de cet épisode. La faute à un évadé qui manque de charisme, malgré la prestation efficace de Channon Roe, à cause d'un background réduit à peau de chagrin, ne permettant pas dans un premier temps de donner un vrai enjeu à cette histoire. Le démarrage est donc poussif, avant que la scène de la station service marque le vrai commencement de l'intrigue, scène volontairement maladroite cherchant à modifier les relations entre Zancanelli et Shea.
Une faiblesse qui va permettre à Erica de prendre du grade en obtenant une vraie liberté d'action, la situation de sa fille justifiant la confiance que lui accorde Ray. Le Marshall se retrouve seul avec Daniels, les auteurs se ramenant à une structure classique avec un duo entre un Marshall bourru et un repris de justice cynique et incontrôlable. L'ensemble est simple, mais fonctionne particulièrement bien, avec quelques répliques vraiment drôles qui viennent désarmer la tension entre les deux, les auteurs puisant leur inspiration dans des films comme "48 heures".
Mieux impliqué dans cet enquête, Malcolm Goodwin offre sa meilleure prestation depuis le début de la série, mettant en évidence le caractère explosif de Shea, installant une vraie tension tout en esquivant les lourdeurs habituelles. Certes, sa réaction face aux agents du FBI est un peu excessive, la scène est clairement surjouée, mais elle va surtout définir le nouveau fonctionnement de ce duo. En modifiant les règles, Breakout Kings retrouve un dynamisme, laissant sa liberté à l'équipe Erica - Lowery qui va être sans conteste la grande réussite de cet épisode.
Mr Loverman "Shabba !"
La nouveauté de cet épisode concerne la montée en grade d'Erica qui hérite de la tâche de surveiller Lloyd ce qui s'avère être une très bonne idée connaissant le rapport difficile du docteur avec l'autorité masculine. Une fois libéré de sa tâche concernant le deuil de Charlie, Lowery se retrouve plus libre de ses mouvements et se lâche totalement, offrant plusieurs répliques vraiment hilarantes. S'amusant comme un petit fou, Jimmy Simpson nous régale, affichant toute son excentricité durant toute la seconde moitié de l'épisode, alignant les séquences drôles à un rythme étonnant.
Voir le psychiatre jouer les ploucs est un pur délice, même si la séquence est hautement invraisemblable, la folie du personnage trouvant une vraie complémentarité dans le calme mesuré d'Erica. Sans perdre son statut de star du show, Lloyd trouve enfin l'espace de liberté qu'il méritait, apportant des intervalles comiques réussis pour venir compléter l'épisode. De son côté, Serinda Swan apporte un charme plus retenu, exploitant le rapport intéressant de Lloyd avec l'autorité féminine, donnant un duo qui fonctionne, apportant un peu de fantaisie dans un show auparavant si coincé.
Un divertissement impeccable et bien maîtrisé, confirmant le bon démarrage de cette saison deux qui supplante totalement la première et laisse apparaître la possibilité d'un nouveau show très séduisant. Oubliant les velléités d'évasion de la saison dernière, le trio de détenus de Breakout Kings cherche une nouvelle forme de rédemption, pendant que les auteurs optent pour un style de récit moins réaliste certes, mais particulièrement réjouissant.
Une saison deux enthousiasmante
Avec l'absence de Charlie, on était en droit de s'attendre à des difficultés pour Breakout Kings, pourtant le changement de structure semble s'imposer comme une idée particulièrement judicieuse. Une fois la première moitié de l'épisode passée, le divertissement fonctionne à plein, laissant beaucoup d'espoir pour la suite. Là où la première saison avait laissée un fort sentiment de frustration, cette seconde saison semble étonnamment inspirée, marquant une orientation moins réaliste du show qui lui réussit pleinement en explosant le cadre rigide de la première saison.
En conclusion, un épisode fondateur qui marque un changement en profondeur de la série et fait le choix pertinent d'accorder un peu de liberté au trio de prisonniers en faisant monter Erica en grade. L'occasion pour Jimmy Simpson de laisser libre court à sa fantaisie, Lowery offrant de nouveau son lot de scènes réjouissantes. S'extirpant de son format de départ bancal, les auteurs se lâchent enfin et offrent un divertissement vraiment plaisant, sans aucune comparaison possible avec la première saison.
J'aime :
- Lowery déchaîné
- la seconde moitié très divertissante
- le duo Shea - Ray
Je n'aime pas :
- un évadé du jour qui manque de charisme
- la première moitié de l'épisode assez poussive
Note : 13 / 20
Abandonnant le réalisme de la première saison, Breakout Kings peine pendant un temps à se remettre de la mort de Charlie, donnant une première moitié volontairement poussive. Heureusement, la seconde partie va se montrer suffisamment convaincante, modifiant les habitudes de la série pour donner un divertissement plus léger et dynamique, avec un Lowery irrésistible.
Allez, cela fait un an que SerieAll a accepté de m'accepter en tant que rédacteur donc je célèbre ce petit anniversaire avec cette 750ème critique. Merci à ceux qui ont fait l'effort de la (les) lire, en espérant avoir été à la hauteur. Je m'octroie une pause et je reprendrai demain avec GCB et Ringer.