Critique : Breakout Kings 2.03

Le 22 mars 2012 à 17:13  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui confirme le bon début de saison en offrant une intrigue légèrement parodique qui manque de profondeur.
Par sephja

Critique : Breakout Kings 2.03

~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui confirme le bon début de saison en offrant une intrigue légèrement parodique qui manque de profondeur.
Par sephja

One for the fun, two for the glory 

Travis Muncey était un simple acteur de seconde zone à New-York avant de se faire arrêter pour possession d'une arme volée, forcé de s'enfuir de cet univers qui n'est clairement pas le sien. Loin d'être un criminel reconnu, le jeune garçon apparaît plutôt comme une erreur de casting, ne laissant que peu de doutes à Shea sur leur capacité à mettre la main dessus. Seulement, la mission va prendre une nouvelle dimension avec la découverte du contrat que le marchand d'armes Bob Dixon a mis sur la tête du jeune homme, le transformant en l'appât idéal. 

 

Résumé de la critique 

Un épisode sympathique que l'on peut détailler ainsi : 

  •  un point de départ original et réussi 
  •  un scénario qui échappe à ses auteurs 
  •  le duo Lowery - Julianne 
  •  une épisode généreux et sympathique 

 

 

Moins viril, plus divertissant 

Lorsqu'on parle habituellement de Breakout Kings, les spectateurs évoquaient jusqu'ici Prison Break, des évadés tatoués et virils, psychopathe en puissance ou criminel aguerri. Pourtant, pour marquer le changement d'optique de cette saison, les auteurs proposent un évadé d'un nouveau genre, jeune garçon fragile et perdu, énorme erreur de casting porté par le très bon Nicholas d'Agosto. Coupable d'avoir été au mauvais endroit au mauvais moment, il est prêt à tout pour échapper à la prison, allant jusqu'à se couvrir le corps de beurre pour s'enfuir d'une prison où sa tête est mise à prix. 

Sa paranoïa prend très vite tout son sens, ce pauvre comédien amateur ayant accepté de jouer un rôle pour servir les intérêts du trafiquant d'armes Bob Dixon, joué par un Dominic Keating convaincant. La mission de l'équipe n'est pas juste cette semaine de retrouver le prisonnier, mais de l'utiliser pour attraper cet homme recherché par les autorités fédérales, afin de faire le coup d'éclat qui ferait que l'administration lâcherait du lest à l'équipe de "Breakout King". La motivation est donc toute trouvée et l'équipe va se montrer très énergique pour retrouver leur proie avant de l'utiliser pour ferrer un plus gros poisson, changeant clairement la routine de la série. 

Avec un évadé aussi médiocre, le show abandonne pendant un premier temps le style sérieux habituel pour verser dans la comédie, l'enquête progressant avec une indéniable bonne humeur. Jamais on ne s'ennuie tant les rebondissements sont multiples et seules certaines ficelles beaucoup trop grosses empêchent d'apprécier totalement ce pur divertissement. Moins constipée que dans la saison un, les auteurs de Breakout Kings proposent une intrigue équilibré qui verra Lowery jouer les flambeurs à Vegas avant que Julianne se retrouve en fâcheuse position pour donner un vrai enjeu à l'ensemble. 

 

Garder le contrôle 

Cherchant à nous amuser, le show se permet quelques fantaisies, offrant une intrigue qui change fréquemment de ton et d'univers, passant des rues de New-York à un casino en quelques plans. Si Lowery reste excellent comme toujours, Jimmy Simpson en fait tout de même un peu trop, le nouveau format du show lui laissant parfois trop de liberté. Porté par sa soif de liberté plus que par la résolution du cas du jour, le jeune psychiatre prend le risque de faire perdre au show sa crédibilité avec un Ray qui manque encore d'autorité. 

Tout reste heureusement dans le ton du divertissement jouissif et décontracté, la personnalité de Travis Muncey appuyant l'idée d'un épisode volontairement parodique. Si l'idée de diversifier les possibilités de la série est excellente, le show s'égare petit à petit dans une suite de rebondissements mal orchestrés et trop tirés par les cheveux. Emporté par leur enthousiasme, les scénaristes donnent l'impression d'une intrigue en roue libre qui peine à rester crédible durant quarante minutes, la prise d'otage de Julianne étant clairement le segment le moins soigné de l'épisode. 

Malgré tout, le final fonctionne grâce au comportement héroïque de Lowery, se montrant à son avantage dans une scène d'action finale simple et efficace. Restant à la limite de la parodie, Breakout Kings offre un divertissement amusant, loin des standards de la saison passée et confirme une seconde saison surprise vraiment supérieure à la première. Surtout que pour mon plus grand plaisir, le duo Lloyd - Julianne va hériter d'une scène finale formidable, relançant pour de bon une intrigue mythologique et romantique que la première saison avait lamentablement raté.

 

 

J'aime le couple Julianne - Lowery 

Dans un show habituellement tendu et sérieux, le couple impossible entre Julianne et Lloyd était une respiration, un de ces petits détails qui vous font revenir chaque semaine voir la suite des aventures de l'équipe de Zancanelli. Après avoir totalement massacré cette storyline durant la saison un, les auteurs marquent cette saison deux par la volonté de se racheter, composant entre autres des intrigues individuelles plus ou moins inspirées. Ainsi, Erica hérite d'une histoire simpliste sur le thème du désir avec Ian Bohen, idée étrange au premier abord, mais qui semble être un investissement à long terme pour les scénaristes. 

De son côté, Shea et Ray continue de s'apprivoiser, les dialogues jouant à ironiser sur l'aspect cliché de leur duo, oubliant malheureusement de miser sur le caractère bourru et fonceur du Marshall. L'association est encore en rodage, peinant encore à trouver sa dynamique, à la différence du couple Lowery - Simms, retrouvant immédiatement ce magnétisme particulier déjà présent dans la saison un. Totalement dissemblables en apparence, ce duo possède une alchimie mystérieuse, le psychiatre éprouvant le besoin de la sauver de ces névroses, créant une relation ambiguë entre médecin et patiente au potentiel énorme. 

Contrairement à la première saison, Breakout Kings a toutes les cartes en main et semble vouloir en profiter, nous offrant un deuxième acte qui démarre pour le mieux. La scène finale est absolument parfaite, donnant un peu de profondeur à un couple Lloyd - Julianne à la dynamique terriblement complexe et qui est indéniablement le coeur mythologique du show, poursuivant le thème de la rédemption par un angle inattendu et passionnant. 

 

Oublier la première saison 

Si l'épisode est loin d'être parfaite, l'intrigue manquant par instant de profondeur, le comparatif avec la première saison fait qu'il est difficile de ne pas se montrer enthousiaste devant la qualité du divertissement proposé. Certes, certaines failles commencent à apparaître concernant le manque d'autorité de Ray sur le trio vedette, mais le show montre un tel enthousiasme cette saison qu'il paraît possible de ne pas espérer le meilleur pour la suite. Plus vivante, plus drôle et moins crispée, Breakout Kings renaît totalement, offrant une mission du jour certes grand-guignolesque, mais dans le bon sens du terme. 

En conclusion, un épisode qui fonctionne bien malgré un scénario tiré par les cheveux et Lowery qui en fait clairement trop par instant. Malgré tout, difficile de résister à l'enthousiasme de l'équipe créative et d'un casting qui a abandonné les questions sur la légitimité de leur pitch de départ. Moins réaliste et crispée, plus libre et ouverte, Breakout Kings cesse de se brider et se permet quelques fantaisies, même si le voyage à Vegas de Lloyd et Erica reste en deçà de ce que l'on aurait pu espérer. 

 

J'aime : 

  •  le récit légèrement parodique et divertissant 
  •  les comédiens convaincants 
  •  la scène finale entre Lloyd et Julianne

 

Je n'aime pas : 

  •  un pitch de départ peu crédible 
  •  la situation de Ray au sein du groupe 

 

Note : 13 / 20 

Encore un bon épisode pour Breakout Kings qui joue la carte de l'humour avec ce prisonnier singulier et original, offrant le point de départ à un scénario vraiment divertissant. Très enthousiaste, les auteurs se montrent très, voire même trop généreux, Ray peinant à incarner une autorité suffisante pour canaliser un Lowery qui fait parfois le gag de trop. A noter une scène finale très réussie entre Lloyd et Julianne, relançant parfaitement une storyline romantique indispensable à la série. 

L'auteur

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