Critique : Common Law 1.02

Le 22 mai 2012 à 16:31  |  ~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui confirme certaines inquiétudes du pilot en offrant un récit particulièrement fade.
Par sephja

Critique : Common Law 1.02

~ 8 minutes de lecture
Un épisode qui confirme certaines inquiétudes du pilot en offrant un récit particulièrement fade.
Par sephja

Deux équipiers sous surveillance 

 

Le Docteur Ryan demande à accompagner Travis et Weiss dans leur quotidien, les rejoignant au commissariat alors qu'ils héritent d'une affaire de suicide. Seulement, l'enquête va vite s'orienter vers la thèse du meurtre, la victime portant des marques d'agression assez évidentes, la jeune femme ayant mordu son assaillant avant de mourir. Les deux inspecteurs découvrent que la victime vivait sous une fausse identité, cherchant à fuir ses problèmes conjugaux. 

 

Résumé de la critique 

 

Un épisode moyen que l'on peut détailler ainsi :

  •  une structure étrange pour un cop show assez banal 
  •  un antagonisme mal mis en valeur 
  •  une série qui ne parvient pas à s'imposer 
  •  un manque flagrant d'élément de divertissement 

 

 

Une thérapie assez inutile 

 

Il y a quelques semaines, un commentaire très bien avisé m'avait signalé que j'avais clairement trop tendance à proposer une analyse trop à froid des séries, m'efforçant de trouver un point positif à défendre dans chaque série. Il est vrai qu'ayant été dans ma jeunesse le plus mauvais scénariste du monde, je serais bien prétentieux de porter un jugement direct et méprisant sur le travail de qui que ce soit. Seulement, difficile de garder mon calme devant l'incapacité des scénaristes de Common Law à tirer profit d'un pitch de départ pour une série qui prend des allures de désastre. 

Si les acteurs et le travail des réalisateurs suffisent à donner un divertissement regardable, le scénario est d'une telle médiocrité que le sentiment global est celui d'un énorme gâchis. Ainsi, la participation du Docteur Ryan à la journée de travail des deux héros n'aboutit strictement à rien, son analyse de leur comportement se limitant à confirmer que leur antagonisme est lié à leur divergence de tempérament. L'occasion parfaite pour les scénaristes de balayer du pied l'idée d'une rancoeur personnelle entre les deux, soulignant la volonté d'une équipe d'auteurs peu enclin à exposer la moindre idée qui soit. 

Pas d'éclats de rire, un récit assez monotone, Common Law n'est finalement qu'une série policière de plus, cop show passable loin derrière de pouvoir lutter avec la concurrence. Reprenant tous les clichés du genre sans réinventer quoi que ce soit, la nouveauté de USA est assez triste, les disputes au sein du duo n'apportant strictement rien à l'intrigue principale. Surtout que l'épisode s'achève avec le sentiment particulier d'une colère qui s'est dissipée, les scénaristes étant incapable d'intégrer correctement l'antagonisme des deux héros à l'intérieur du script du jour.

 

Un pitch de départ mensonger

 

Lorsque Common Law nous a été vendu, les auteurs avaient promis deux personnages qui ne se supportent plus, obligés de s'accepter pour pouvoir conserver leur travail de policier. Hors, la colère du début du pilot s'est vite muée en des disputes superficielles pour un duo qui passe les neuf dixièmes de son temps à s'entendre parfaitement. Aucune confrontation réelle dans cet épisode, les quelques affrontements ressemblants plus à des chamailleries d'école primaire, conflits superficiels qui donnent lieu à des séquences comiques moyennes et plutôt pathétiques. 

Au lieu de s'affronter sur le terrain de leur compétence ou de leur historique en tant qu'équipier, les deux héros préfèrent se confronter sur le choix de l'automobile de Wes ou sur différentes questions sans véritable enjeu, ni rapport avec l'intrigue principale. Des dialogues ineptes et ennuyeux qui ralentissent beaucoup le déroulement du récit, l'intrigue manquant beaucoup de rythme avec une scène de mise en place interminable qui s'étire sur plusieurs dizaines de minutes. Assez ennuyeuse, la série des Wibberley développe des personnages transparents peu développés, avec des scènes assez prévisibles où l'absence d'identité du show devient vite flagrante. 

Seul le chef, incarné par Jack Mc Gee, vient sauver l'épisode en offrant une scène drôle et décalée concernant sa propre thérapie de couple. Seulement, si le pitch de Common Law pouvait sembler bon sur le papier, il se heurte à la réalité d'un principe de départ désastreux, personne ne pouvant décemment maintenir ensemble deux coéquipiers qui se détestent à ce point. Pauvre en contenu, sans ligne directrice, Common Law est une série passable et assez ringarde, loin des habitudes de USA et de la philosophie habituelle de la chaîne en matière de programmation. 

 

 

L'incapacité à sortir du lot

 

Si Common Law est un passablement ratée, sa fragilité serait excusable si elle n'était pas un pur produit de la chaîne USA, experte en ce domaine avec les succès d'In Plain Sight ou Monk. Le manque de travail de l'équipe créative est donc flagrant et un tel échec créatif apparaît d'autant plus incompréhensible que les auteurs ont largement le temps de développement nécessaire pour constater l'ampleur du ratage. Banal et fade, voilà ce qui qualifie le mieux cette série au concept raté qui se limite à reprendre une routine éculée sans chercher à la réinventer. 

Si Shawn peut agacer dans Psych dans certains épisodes, il n'est jamais une entrave à la progression de l'intrigue principale, mais plutôt le déclencheur et le moteur de celle-ci. Ici, à cause du concept foireux de la série, les deux héros empêchent fréquemment par leur dispute l'histoire d'avancer, idée qui serait originale si les scénaristes en profitaient pour aborder le cop show par un angle parodique. Tout est moyen, de l'intrigue policière pathétique au climax passablement mauvais en passant par une mise en scène qui ne tente même pas de générer le moindre effet de surprise. 

Seul point positif, les deux acteurs principaux qui font de leur mieux, mais semblent peiner eux aussi à comprendre les motivations de leurs personnages, se limitant à donner une intensité artificielle à certaines scènes. Aucune routine ne s'installe pour une histoire sans structure qui manque de rythme, la présence du Docteur Ryan se limitant à un rôle purement décoratif. La scène finale avec son fils sorti de nulle part est d'une bêtise abyssale, séquence désastreuse qui permet d'exposer la philosophie machiste et particulièrement douteuse du show. 

 

Et avec ça, où va-t-on ? 

 

A la fin du pilote, j'avais salué la qualité des seconds rôles, seul point positif qui apportait un peu d'énergie et d'enthousiasme à l'intrigue principale. Seulement, la plupart ont ici disparu, dont Andrea Parker qui était la seule à maintenir la pression qui pesait sur les deux policiers, privant dès lors les séquences chez le psychologue du moindre enjeu. Et le spectateur en vient à se demander pourquoi regarder les chamailleries de ces deux justiciers, sachant que la base de leur antagonisme se trouve dans une amitié virile et basique qui s'exprime par un besoin de se mesurer l'un à l'autre. 

En conclusion, un épisode médiocre qui fournit un divertissement passable et étonnamment lent, l'intrigue souffrant de nombreuses interruptions à cause des disputes pathétiques entre les deux héros. Sans véritable originalité, une série policière banale à l'identité confuse, offrant un climax grotesque qui montre l'absence d'idée directrice de ce début de saison. Après deux épisodes décevants, Common Law inquiète et donne l'impression de s'enfoncer lentement sans laisser apparaître la moindre possibilité d'une quelconque embellie pour l'avenir. 

 

J'aime :

  •  Jack Mc Gee est bien 
  •  les séances chez la conseillère conjugale assez correct 

 

Je n'aime pas : 

  •  l'absence de dynamique comique 
  •  un scénario très mal construit 
  •  le final grotesque 
  •  les personnages confus 
  •  le pitch de départ totalement raté 

 

Note : 10 / 20 

Avec la disparition de la quasi-totalité des seconds rôles, Common Law s'enfonce peu à peu dans une certaine médiocrité, n'offrant que peu de raison de se divertir. La conclusion grotesque confirme le peu de soin apporté à l'écriture, donnant un résultat pathétique qui ne laisse que peu d'espoir pour la suite. 

L'auteur

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