Critique : Covert Affairs 2.06

Le 14 juillet 2011 à 12:41  |  ~ 5 minutes de lecture
Episode peu inspiré qui se repose sur son pitch de départ plutôt intéressant, Covert Affairs manque le coche et fournit ici le pire épisode de la saison deux. Au programme, une prise d'otage qui ne parvient pas à inquiéter avant de virer en chasse à l'homme ennuyeuse.
Par sephja

Critique : Covert Affairs 2.06

~ 5 minutes de lecture
Episode peu inspiré qui se repose sur son pitch de départ plutôt intéressant, Covert Affairs manque le coche et fournit ici le pire épisode de la saison deux. Au programme, une prise d'otage qui ne parvient pas à inquiéter avant de virer en chasse à l'homme ennuyeuse.
Par sephja

Pitch black ops 

En mission en Pologne pour poser des caméras de surveillance, Annie et Reva se font arrêter par une milice de soldats biélorusses peu satisfait de voir des personnes s'intéresser à leur frontière. Les deux espionnes sont  prises en otages et emmenées en Biélorussie, un pays avec qui la CIA n'a pas d'accord d'extradition. Joan envoie Jai mener une opération de secours sans la moindre reconnaissance officielle. 

 

 

Un scénario mince et réellement décevant 

En démarrant à cent à l'heure, ce scénario laisse vite deviner qu'il ne tirera que peu profit du contexte politique de la mission. L'aspect technologique de l'intrigue ne sert qu'à justifier la présence de Reva, l'épisode ne trouvant jamais d'utilité à ce personnage autre que de servir de boulet à l'agent Walker. Car Annie n'a pas du tout l'intention de rester prisonnière et va se démener pour échapper à cette prison et, en particulier, à un Peter Stormare vraiment sous-employé qui n'aura que peu de scènes pour vraiment convaincre. 

Incapable de proposer de vrais rebondissements, Covert Affairs joue avant tout la musique d'Annie qui n'a jamais été à ce point mise en avant dans un épisode. Parfaite à tout moment, elle maîtrise bien mieux la situation que sa jeune collègue, Jaimie Alexander s'avérant moyennement convaincante dans son rôle de faire valoir. Trop superficiel, le scénario joue un air déjà entendu dans beaucoup d'autres séries et films auparavant. Le problème majeur vient du fait que le duo d'héroïnes ne fonctionne jamais vraiment, Reva n'étant jamais vraiment mise en valeur.

Un scénario mince et prévisible qui ne sert qu'à encenser les qualités d'agent de terrain de Walker, proposant un final bâclé et peu inspiré. Sans la moindre mythologie, une histoire qui enfonce des portes ouvertes, à l'exception d'une scène où Annie dévoile une part inconnue de son passé. L'arrivée de Jai Wilcox n'amène presque rien à l'intrigue, le malheureux ne servant plus que de couteau suisse à des scénaristes en mal d'inspiration. 

 

La force des mots 

Seul élément intéressant de cet histoire, Annie Walker confirme son talent pour incarner une héroïne assez pacifiste, ne faisant usage d'aucune arme à feu durant tout l'épisode. Sa capacité à maîtriser plusieurs langues va lui conférer la plus grande des forces, celle des mots et de la parole. La scène d'évasion avec les deux matons biélorusses, malgré son manque de crédibilité, montre combien le bon mot placé au bon moment peut créer l'occasion de prendre le dessus, une action non violente qui devient la marque de fabrique de l'héroïne de Covert Affairs.

La force de la relation avec les autres, sa capacité à trouver la faille pour atteindre ses cibles émotionnellement, voilà les qualités de l'héroïne de ce show. Adepte de la discrétion et de la patience, Annie Walker incarne une espionne assez positive qui sait séduire les autres et gagner leur sympathie grâce à une vision naturellement positive de l'être humain. Dommage seulement que ses formidables capacités ne soient pas mises à profit dans des intrigues un peu plus conséquentes et intéressantes.

 

Covert Affairs ou la maladie du pitch de départ 

Le moment est venu de parler d'une maladie qui touche de nombreuses séries et qui consiste à construire tout l'histoire autour d'un pitch de départ afin de créer un sentiment d'excitation suffisant pour donner envie de découvrir la suite. Le spectateur passe alors le reste de son temps à subir l'épisode en espérant que tout ceci aboutisse quelque part, intrigué par ce pitch séduisant. Seulement, voilà, l'épisode (comme celui-ci) n'aboutit à rien et s'avère même particulièrement plat et ennuyeux, le souvenir de l'accroche s'estompant au bout d'une vingtaine de minutes. 

Totalement vidé de sa substance, il est comme une coquille vide, la mythologie de la série ayant été violemment maltraitée l'épisode précédent. J'en viens donc à la conclusion qu'actuellement une introduction alléchante est forcément liée à un manque de contenu de l'épisode (je sais que cette assertion est fausse, mais je me permets cette digression pour indiquer un certain agacement) qui s'avère finalement ennuyeux. La maladie du pitch de départ est ce qui risque de tuer les séries, créant un sentiment de frustration fort et irrécupérable chez les spectateurs. 

En faisant le choix de sacrifier cet épisode en recourant à cette astuce, Covert Affairs risque gros, plongeant cette saison deux dans un fossé de médiocrité inquiétant. Reste à espérer que comme la saison dernière, la série saura se rétablir au bon moment et retrouver un peu d'inspiration avant qu'il ne soit trop tard. 

 

J'aime : 

  •  Piper Perabo qui tient tout l'épisode 
  •  Peter Stormare, mais pas dans cet épisode où il n'apparaît que deux scènes 
  •  les mots comme une arme imparable 

 

Je n'aime pas : 

  •  un scénario artificiel et ennuyeux 
  •  Jaimie Alexander lorsqu'elle est à ce point sous-employée 
  •  un final grotesque 
  •  une mythologie qui a volé en morceaux l'épisode précédent

 

Note : 09 / 20 

Un épisode sans contenu, ni véritable intérêt, portée par une Piper Perabo qui sauve les meubles. La faute à un scénario prévisible et bâclé, gâchant la présence de bons comédiens comme Peter Stormare et Jaimie Alexander. A oublier.

L'auteur

Commentaires

Pas de commentaires pour l'instant...

Derniers articles sur la saison

Critique : Covert Affairs 2.15

Un épisode de remplissage peu crédible et totalement absurde, sauvé par un duo de comédiens principaux convaincants.

Critique : Covert Affairs 2.16

Un épisode de conclusion assez passable, confirmant une évidence : cette année, les auteurs de Covert Affairs n'avaient rien à raconter.

Critique : Covert Affairs 2.14

Un épisode mené sur un faux rythme qui possède malgré tout quelques bonnes idées mal exploitées.