Dans l'épisode précédent : les Cybermen sortent de leurs tombes pour arriver sur Terre, Clara est piégée avec l'un d'entre eux en train de se réveiller tandis que Missy révèle au Docteur sa vraie identité...
Death in Heaven reprend pile là où Dark Water s'était arrêté. Plutôt différent de la première partie, il bénéficie d'un format de 60 minutes qu'il utilise afin de raconter une histoire très dense et assez triste pour conclure la majeure partie de ses arcs. Il se retrouve avec quelques points relativement décevants, voire des raccourcis gênants, mais dans l'ensemble assure un spectacle certain, possède des moments riches en émotion et développe des thématiques intéressantes. Avec Dark Water, il forme une excellente conclusion pour une excellente saison. Décortiquons maintenant cet épisode...
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I'm the Doctor
L'épisode reprend avec la confrontation entre le Dr. Skarosa et Clara. Ayant fait le buzz depuis le Next Time Trailer de Dark Water avec son "Clara Oswald has never existed", cette masquarade se révèle n'être bien sûr qu'un plan de Clara pour s'en sortir. Il fallait se méfier fortement de la com' au risque d'être déçu par cette scène d'introduction ; mais quand on avait perçu que tout ceci n'était pas à prendre au sérieux, ou quand on revoit l'épisode, c'est une bonne barre de rire à prendre sans modération. Le coup de troll ultime étant la modification du générique : les sourcils froncés de Twelve sont remplacés par le visage de Clara et le nom de Jenna Coleman apparaît en premier, reléguant le Docteur à un rôle de compagnon !
"I am an amazing liar"
C'est un peu l'aveu de l'importance de Clara prise au fur et à mesure de la saison, alors que paradoxalement, elle est loin d'être au centre dans ces deux derniers épisodes. La scène est un moyen certes assez facile de résoudre le cliff mais vue au second degré, elle est assez jubilatoire. Elle répond à toutes ces critiques sur le show devenant "Clara Who" en poursuivant, sous la forme d'un bon petit délire méta, ce qu'avait entrepris Flatline plus tôt dans la saison : évidemment il faut aussi y voir en filigrane que la perspective d'un Docteur féminin se rapproche de plus en plus...
It's raining
Je croyais avoir compris le sens de l'expression "dark water" la semaine dernière, j'étais en fait à milles lieux de la vérité. Tout juste réveillés d'une cathédrale Saint-Paul bigger on the inside, les Cybermen s'envolent et répandent un nuage noir qui fait tomber une pluie torrentielle sur tous les cimetières du monde. Si l'idée des Cybermens volant et attaquant des avions est plus digne d'un blockbuster américain (l'argent en moins) que d'une série telle Doctor Who, l'effet reste sympathique et le concept lui-même de la pluie servant de pollen et s'inflitrant parmi toutes les tombes est gros et improbable, mais saisissant et effrayant. Un peu la définition de Doctor Who, en fait ? En outre, l'idée est audacieuse : tout de même, on nous glisse discrètement que Missy est à l'origine de tout mythe religieux de l'histoire humaine... On retrouve quelques piques un brin provocateurs comme la saison a bien su le faire, également sur le plan politique d'ailleurs (les Américains, Français et Belges prennent cher) ou même social : après l'incinération dans Dark Water, c'est l'enterrement qui est perverti, autant dire qu'il vaut mieux se sortir ces concept de la tête au risque de s'inquiéter quant à notre sort après la mort...
La cyber-conversion des morts m'évoque aussi le dialogue poignant entre Wilf et Ten dans The End of Time quand le Maître (tiens, tiens...) avait converti la race humaine : "Do you think he changed them, in their graves ?". Un dialogue ainsi devenu réalité, permettant de retrouver (à un niveau peut-être un peu moins poussé) la dimension glauque et gênante de la partie précédente et son ton morbide et sinistre, qui lui avait vallu des plaintes, mais aussi beaucoup d'éloges.
"Falling like rain into the cracks of the Earth."
Outre le fait d'être une idée machiavélique à grande échelle digne du Maître, ce plan permet également d'instaurer un climat (c'est le cas de le dire, ha, ha, ha) sombre et somme toute assez épique. Les cimetières, il n'y a pas lieux plus sinistres, non ? Si les nuages noirs en tant que tels ne sont pas une réussite technique, l'ambiance visuelle et le filtre gris de l'épisode donne un ton idéal pour ce season-finale triste et dramatique. Certains plans sont aussi de toute beauté, notamment l'infiltration de l'eau noire, l'émergence des Cybermen, leur apparition furtive dans le cimetière ou encore la caméra adoptant le point de vue de Clara par moments. Aussi je tiens à féliciter Rachel Talalay qui a su capter le script de Steven Moffat et qui a réussi à donner une vraie identité visuelle à cet épisode, une identité qui n'avait pas toujours été au rendez-vous dans les précédents finaux (voire qui était quasiment absente dans les deux derniers). Murray Gold contribue également beaucoup à l'atmosphère avec une composition à la hauteur, comme cela a été globalement le cas cette saison. Ce remix des thèmes de Twelve et d'Eleven notamment, est épique à souhait.
All of Time and Space ?
C'est bien connu, le personnage incarné par Ingrid Oliver représente le fan du show dans toute sa splendeur. Connaissant toute la vie du Docteur et rêvant de le rencontrer, Osgood du cinquantième anniversaire a grandi et a plus de conviction, plus de confiance. A l'image de la saison et de son Docteur, elle devient plus froide, sceptique. Peut-être est-ce pour ça qu'elle a également la place de première victime de ce dernier épisode ? Alors oui, la mort d'Osgood était peut-être là uniquement pour nous contrarier. Eh bien si c'est le cas, c'est réussi !
Pour ce personnage aimé mais vu uniquement deux fois, l'écriture de sa mort est appropriée et n'est clairement pas faite pour le mélodrame ni pour nous faire pleurer comme des madeleines. Stressante, rapide, c'est seulement notre attachement à Osgood qui peut rendre sa mort émotionnellement touchante pour certains fans. Pour les autres, ce n'est pas grave car pas le but premier. En effet la scène privilégie avant tout la tension et l'image d'une Missy complètement cinglée "bananas" et effrayante. "I'm going to kill you in a minute !" notamment, était une réplique particulièrement cinglante, délivrée par une Michelle Gomez qui va certainement provoquer des cauchemars chez les plus jeunes. Le meurtre d'Osgood m'a rappelé jusqu'où le Maître peut aller parfois.
"Bowties are cool".
Ce qui suit tient plus de l'interprétation personnelle, mais je me lance : le Docteur, qui l'avait ignorée dans les scènes et épisodes précédents, propose à Osgood dans cet épisode de venir à bord du TARDIS après ses remarques intelligentes. La scène suivante ? Elle meurt. Il faut croire que la malédiction du compagnon de voyage malchanceux a encore frappé, tout comme pour Lynda (with a y), Astrid, Lorna Bucket ou même la Clara Victorienne : le Docteur a un prix, parfois fatal. Je vois en Osgood une parfaite métaphore du fan jusqu'au bout : dans l'Univers de Doctor Who, elle était trop irréelle et bien trop méta pour pouvoir entrer un jour dans le TARDIS, ainsi l'offre du Docteur ne pouvait que la condamner...
C'est un peu le même idée pour un autre personnage immédiatement très apprécié mais qui n'a pas fait long feu : Seb, à ceci près que l'on change complètement de registre en étant typiquement dans de l'humour. Ce personnage n'a malheureusement pas eu beaucoup de temps mais quasiment toutes ses répliques sont sources d'ironie ("Well, this is a bit exciting !"), de blagues brisant le quatrième mur ou d'auto-dérision ("Nethersphere's just a cool name we come up with during a spit-ball") de la part de Moffat. Dans sa dernière apparition, lorsqu'il débat avec Missy sur une scène (diffusée sur un écran...), elle est totalement blasée "Well, that's very boring", tandis que lui pense totalement l'inverse : "Well, it's quite dramatic" et trouve ça complètement génial. Il pousse même un cri de fan exagéré qui deviendront ses derniers mots, tandis que Missy le désintègre sans sourciller et sans même le regarder, en ayant toujours les yeux rivé sur l'écran, autrement dit sur la caméra... C'est à mes yeux une hilarante mais fine représentation de la fanbase atypique de Doctor Who et du genre de petit débat qu'il pourrait y avoir, sur la fameuse chute CGI du Docteur ou sur autre chose...
Adieu Osgood, adieu Seb, vous aurez su bien représenter la communauté que nous sommes au cours de vos quelques apparitions, que ce soit de manière assez tragique ou de manière très comique, et vous aurez été les victimes malchanceuses de la main de cette Missy machiavélique...
Danny Pink is Dead
Cela dit, la vraie victime du diptyque, c'est Danny Pink. Je dois avouer que je suis déjà très content sur un point : il est vraiment décédé. Plusieurs fois on nous a laissé le doute, plusieurs fois on a cru qu'il allait revenir. Le Cyberman tuant Missy à la fin aurait pu être lui. Il aurait pu revenir depuis la dimension à la fin également. Mais le concept est au contraire poussé au plus loin : étant donné qu'il n'avait pas supprimé ses émotions dans la Nethersphere, il a toujours conscience de qui il est. Quoi de plus horrible pour un Cyberman ? Cela donne des échanges avec Clara qui, je dois l'avouer, m'ont touché. Même si encore une fois on doit plus ça à la mise en scène et à Jenna Coleman qu'à mon attachement pour le prof de maths.
Car le plus gros problème de ce personnage, c'est qu'il a été un pur plot-key de A à Z. Dark Water déjà laissait apparaître absolument toutes les ficelles scénaristiques, c'est encore plus visible dans Death in Heaven. Toute la fin a été pensée avant le début, c'est une évidence. De son flashback avec l'enfant, jusque dans son discours de soldat : les bons dialogues sont là, le symbole est intéressant et il n'y a pas grand-chose à reprocher, si ce n'est que l'émotion est quasi-absente. Steven Moffat a voulu faire certaines choses et a créé un personnage pouvant correspondre aux attentes, mais Danny n'a pas eu assez de place dans la saison pour nous toucher maintenant. La gestion de ce personnage a servi pour le développement de Clara, pour le thème du Docteur Officier, pour l'intrigue de Listen et celle du finale, oui. Mais Danny lui-même ? Le soldat, quoi ?
"I'm already dead."
Mais, j'ai beau ne pas avoir aimé le chemin pour y arriver, la finalité de ce personnage sert très bien le scénario, il faut l'avouer. Le visage abîmé de Danny à l'intérieur de ce corps de Cyberman, c'est un visuel extrêmement efficace. La cyber-conversion est une idée datant de 1966 mais toujours aussi choquante de nos jours. On nous a épargné une banale invasion de la Terre à l'écran, qu'auraient pu faire absolument tous les aliens robotiques de Doctor Who, pour se concentrer sur des propriétés respectant le concept des Cybermen. Enfin, du moins pour la partie cimetière, les "Silver Men" qui combattent des avions, comme je l'ai dit cela touche à un autre registre que j'ai moins apprécié. De manière générale le bilan est donc sans surprise plutôt mitigé pour Danny, étant bien plus intéressant et touchant en Cyber-Danny que dans le reste de la saison, en fait.
Hey, Missy you're so fine. You're so fine you blow my mind. Hey Missy.
On entre dans ce qui est vraiment bien avec Death in Heaven : le portrait de la nouvelle incarnation du Maître, dont nous n'avions eu qu'un petit aperçu auparavant. Ce retour est une réussite sur toute la ligne. En peu de temps, Steven Moffat a réussi à redonner vie à ce personnage, que Michelle Gomez arrive à retranscrire à la perfection, autant dans son sadisme, que dans sa folie et dans sa complexité.
"Say something nice."
Bien sûr si l'enrobage - c'est-à-dire l'actrice et le script lui donnant quelques punchlines mémorables - est excellent, chaque incarnation d'un Seigneur du Temps se doit d'apporter un nouvel aspect au personnage. C'était l'une de mes craintes suite à sa révélation (la seule d'ailleurs) mais fort heureusement, tous les personnages se comportent comme si cela ne faisait aucune différence. Missy existe pour ce qu'elle est, pour son passé, pour son plan, pour son rapport avec le Docteur. Son changement de genre n'est pas expliqué dans le scénario et personne n'en fait une quelconque remarque. Au pire, les personnages hésitent à l'appeler Master ou Missy. Pas plus. C'était le meilleur angle pour aborder ce changement : il ne fallait pas en faire trop ni "justifier" un changement de sexe. Et surtout, il fallait faire autre chose, et ne pas se servir de la nemesis du Docteur que comme d'un simple prétexte à un changement de sexe. Missy est un vrai personnage, elle n'est ni un concept ni un crash-test pour tester les réactions des fans (même si évidemment cette idée transparait en sous-texte, notamment le petit dialogue ironique à la fin sur le Docteur qui pourrait être une "queen").
Non, ce n'était pas que de la provoc' sans intérêt et surtout il y avait une vraie histoire à raconter derrière. Sur ce plan-là, Moffat a pu se faire plaisir en apportant sa pierre à l'édifice complexe que forme la mythologie Who. Nous savions déjà que les deux Seigneurs du Temps étaient autrefois amis, mais Death in Heaven pousse leur rapport encore plus loin, en canonisant de nombreuses choses présenties mais rarement évoquées. Le Maître serait donc en quelque sorte le premier compagnon que le Docteur ait jamais eu, ce dernier l'a ensuite abandonné lorsqu'il s'est rendu compte qu'ils étaient trop différents. Etait-ce la seule raison ? Leur amitié forte et sincère, voire leur amour (on dépasse le stade de sous-entendus maintenant) transparait à l'écran, mais l'épisode sait se fixer des limites en ne nous montrant jamais aucun flashback, afin que seuls les récits des personnages puissent rendre compte de leur histoire. Cela préserve le mythe, rendant ainsi les possibilités infinies et l'analyse bien plus intéressante (tout comme l'enfance du Docteur dans Listen). Dans leur dernier échange au cimetière, on perçoit toute l'ambiguïté de leur relation, sans en comprendre toutefois toutes les causes. Le plan de Missy ? Confier au Docteur une armée qu'il doit accepter s'il ne veut pas que l'humanité disparaisse, afin de lui faire réaliser à quel point ils sont semblables et qu'ils peuvent redevenir amis. Cela est en quelque sorte un thème remastérisé de The Parting of the Ways et Journey's End, où l'Empereur des Daleks puis Davros montrent au Docteur sa part obscure. Missy fait bien plus que ça sur un Docteur avec une part obscure apparente déjà là. Car le but final n'est pas que de faire souffrir le Docteur.
"I need you to know we're not so different ! I need my friend back..."
Au contraire, le passage où elle évoque les camps Daleks, leurs aventures et leur passé à deux qu'ils pourraient revivre en voyageant à nouveau parmi les étoiles pour sauver des mondes, est assez déroutant et déchirant. En effet, il offre un contraste pertinent avec l'incarnation de Russel T. Davies : là où c'était principalement Ten qui allait vers le Maître mais que ce dernier le rejettait, ici c'est Missy qui offre à Twelve un cadeau. On aurait pu penser à un cadeau empoisonné, ce n'était pas tout à fait le cas. Elle ne voulait que son ami...
Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de voir toutes les incarnations du Maître en action, mais je sais que le Maître a toujours eu une sorte de jalousie et de volonté de retrouver son Docteur, pour "diriger l'Univers ensemble" (Colony in Space), une relation qui a pris un tournant plus violent ensuite, où "l'Univers n'était pas suffisant pour eux deux" (The Deadly Assassin) car leur vision différait - l'un voulait diriger, l'autre voulait admirer. Death in Heaven nous apporte un nouveau regard sur leur relation et se permet de mettre au centre du scénario une problématique qui court depuis bien longtemps, mais qui n'avait finalement jamais été abordée frontalement. Cet épisode apporte un regard qui, s'il n'est pas totalement nouveau, nous semble être l'aboutissement de toute une histoire, l'histoire entre le Docteur et sa meilleure amie. Je dirais même qu'une certaine tendresse se dégage de ces deux figures. Voir cet antagoniste de longue date organiser un tel plan machiavélique et complexe depuis tout ce temps pour atteindre son ami d'enfance, dans le seul but de lui ouvrir les yeux sur leur amitié... Oui, cela m'a fait de la peine et cela m'a fait reconsidérer toutes les actions du Maître. Même celles des saisons passées. Avoir réussi à bouleverser tout ce que l'on pensait savoir sur ces deux personnages en 10 minutes, c'est fort.
"You win."
Ainsi les derniers mots de Missy dans cet épisode sont parfaits. "To save her soul, of course. But who's gonna save yours ?" Désormais, qui va sauver l'âme du Docteur ? Le Docteur ici fait face à un dilemme subtilement amené. Avoir toutes les morts et toute la souffrance de sa meilleure amie, Clara, sur la conscience ? Ou tuer son amie d'enfance qui ne cherchait finalement qu'à retrouver leur amitié et qui voulait s'envoler avec lui ? Comme l'a dit le Docteur à la fin de Mummy on the Orient Epress, parfois, il n'y a que des mauvais choix. Mais il faut pourtant choisir... Pour épargner son amie qui l'a toujours soutenu, il fait le choix évident et rapide de "se sacrifier" en décidant de faire ce qu'il n'a jamais voulu : tuer son amie. Le ciel est beau, Clara a dit adieu à Danny, l'armée de Missy est défaite, oui, mais pourtant, Missy a gagné. Malgré l'intervention non-prévue de Danny, son plan a fonctionné. Elle lui a prouvé qu'avec une armée, ce qui est "juste" est très relatif, elle lui a prouvé qu'ils sont similaires et qu'elle-seule peut le comprendre dans ses heures les plus sombres. Certes, elle n'avait finalement pas anticipé le sacrifice de Danny, mais elle a pourtant atteint son but. En dernier recours, en guise de souvenir, de survivance, elle assène un coup ultime au Docteur : elle lui donne les coordonnées de Gallifrey. Il pensait retrouver les siens. Que nenni...
Missy est LA grande réussite de ce series-finale. J'aurais presque voulu une troisième partie rien que pour la voir plus en action et pour encore plus explorer sa relation avec son Docteur. Mais il faut savoir doser et ne pas brûler toutes ses cartouches dès la première apparition, chose qui a su être respectée. Je reste totalement sous le charme et je souhaite absolument la revoir dans les prochaines saisons. (peut-être qu'il ne faudra pas attendre si longtemps ?)
Love is a promise
C'est sans doute l'aspect le plus vivement critiqué de l'épisode, un point sur lequel je suis assez mitigé. D'un côté, Moffat exploite jusqu'à la moelle le concept des Cybermen avec l'aspect cyborg, qui est d'une cruauté sans comparaison. Sa fin "power-of-love", il la justifie par la simple mais jolie phrase "Love is a promise". Certes, c'est une petite facilité pour régler le problème, mais le scénariste propose ici une explication qui revient sur TOUTES les fins où c'est le triomphe de l'amour que l'on a jamais eu (la dernière avec les Cybermen ne remontant pas plus loin que Closing Time). Oui, même les fins totalement nanardesques et moisies comme celle de Victory of the Daleks peuvent être pardonnées avec ce petit tour magique et mignon, celui de considérer l'amour comme une promesse avant tout.
Cela s'inscrit de plus dans la thématique générale développée par Moffat, la "promesse" étant un terme de plus en plus récurrent chez lui avec "Rest in Peace - We Promise", "The Promise of a Soldier", "Promise never to look under the bed", "Never cruel or cowardly", etc... Aussi, je pardonne en partie cette résolution, car même si la plupart du temps c'est le cas, une fin power-of-love ne veut pas forcément dire un happy-ending, cet épisode en est la preuve. Cette fin rend honneur à l'épisode en étant triste pour nos personnages jusqu'au bout. De plus, cela ne constitue que la résolution "bateau" de l'épisode, pour régler un souci Cyberman qui n'était de toute façon qu'un support à l'intrigue. Il y a toujours bien des choses intéressantes en guise de conclusion de l'épisode, que j'évoquerais ensuite. Rien que la vraie dernière scène finale de Danny, lorsqu'il ramène le garçon qu'il a tué à travers un portail (non sans rappeler la fin de Doomsday), est déjà un point final plus légitime à son histoire et qui fait plutôt honneur au peu de caractérisation qu'il a eu.
"The army of the dead will save the land of the living."
Néanmoins, j'ai beau aimé le symbole derrière, cela reste globalement jouer sur les mots. C'est du fuck*ng power-of-love pour se débarasser des Cybermen. Bring back the timey-wimey, Steven, je sais que les gens commençaient à se lasser, pourtant tu es toujours le maître à ce petit jeu-là et tu arrives toujours à te renouveler pour créer des chefs d'oeuvre comme The Girl in the Fireplace, Blink, The Big Bang, A Christmas Carol et ton dernier en date, Listen. Noyée entre un speech puissant et un épilogue magnifique, cette fin tente de passer inaperçue, mais elle me restera toujours en travers de la gorge quand je reverrais l'épisode et n'est clairement pas le meilleur souvenir que j'en aurais. Sur ce coup, tu pouvais mieux faire...
Her father
Pourquoi, Steven ? Pourquoi ? Encore une fois, je suis mitigé. Ce sera la dernière fois que j'aurais des reproches à faire à l'épisode. Mais celui-ci me gêne sans doute plus que la résolution de l'intrigue des Cybermen. Etait-ce le bon moment pour ramener le Brigadier ? Oui. Etait-ce le bon timing ? Pas du tout. A quelques minutes près, on aurait pu avoir un chef d'oeuvre. Mais non. Si le scénariste a su correctement poser ses limites entre la gestion de ses arcs et de ses personnages, il n'a pas su taire la flamme du fan qui sommeille en lui...
Concrètement : le ramener en Cyberman avec sa conscience, c'était l'occasion idéale et qui ne se réprésentera pas de sitôt, je suis d'accord. Moffat semble vouloir faire honneur à ce personnage, depuis l'annonce de sa mort en fin de saison 6 qui se posait comme moment décisif pour le Docteur, lui faisant réaliser que l'heure de sa mort est venue. Nous avions même ensuite eu l'apparition de sa fille, Kate Stewart, en saison 7. Le retour du Brig en chair et en métal était donc l'occasion ultime. Je n'y vois pas d'inconvenients, surtout que son caméo était plutôt touchant et fait écho au rapport entre Twelve et les soldats. L'hommage est beau et avait démarré dès le passage dans l'avion avec la mention du souhait le plus cher au Brigadier : obtenir un salut, chose que Ten refusait catégoriquement de faire à n'importe quel militaire. La plupart des fans du Brig ont d'ailleurs adoré, malgré le caractère un peu opportuniste de ce caméo. Alors, why not ?
"The Earth's darkest hour, and mine. Where else would you be ?"
Le problème c'est que cela va à l'encontre de plusieurs choses dans le récit. Non, le fait qu'il ne soit pas sous le contrôle de Danny ne m'a pas plus dérangé que cela. C'est un autre petit message pour dire que l'amour entre un père et sa fille est une promesse encore plus grande. Par contre, le fait d'avoir ressusciter Kate, ça me dérange quelque peu. C'est en effet la seule marque d'happy-ending dans l'épisode, mais elle est de taille. Cela aurait sans doute mieux fonctionné si l'on avait vu un Cyberman la récupérer immédiatement avant sa chute, plutôt que de nous faire miroiter sa mort. Mais surtout, ce qui me gêne et qui m'a carrément empêcher de verser ma petite larme, c'est qu'il a tué Missy...
Sur le papier, c'est une fantastisque conclusion à son personnage, il peut enfin prendre sa revanche sur cet ennemi après leurs nombreuses rencontres. Mais le fait est que cela décharge le Docteur de la mort de Missy. Pas totalement bien sûr, le "you win" n'était clairement pas un mensonge, le Docteur se souviendra sans doute longtemps de son choix et l'impact psychologique est présent. Mais rien que pour l'effet, cela aura été plus efficace si le Docteur avait tué Missy de ses propres mains. J'aurais personnellement pleuré comme une madeleine si après avoir tué Missy, Twelve faisait tomber ses eyebrows et pleurait dans les bras de Clara qui le remerciait d'être là pour elle, ou autre. L'intervention du Brigadier un peu plus tard aurait été idéale (ceux ayant été choqués par son apparence cybernétique et l'ayant pris pour leur personne auront détesté de toute manière). Steven, tu as été trop gourmand en voulant tout faire d'un coup.
C'est un raccourci plutôt nécessaire quand on y réfléchit bien. Après toute une saison passée à adoucir un Docteur aigri, le voir commettre le meurtre ultime dans le dernier épisode aurait été un bon contre-pied mais aurait grillé bien trop vite tout le potentiel darkness de ce Docteur. Ten n'a commencé à traiter de ses vieux démons qu'avec Davros, et pour Eleven après quelques pistes dans A Good Man Goes to War, il a fallu attendre la conclusion de la saison 7. Laissons Twelve avec d'autres morts sur la conscience et ramenons Missy dans quelques saisons. Peut-être qu'alors le caméo, qui pour l'instant offre une trop belle porte de sortie à Twelve, me touchera plus.
Because I've got them.
I am not a good man ! I am not a bad man. I am not a hero. And I'm definitely not a president. And no, I'm not an officer. Do you know what I am ? I am... an idiot, with a box and a screwdriver. Just, passing through, helping out, learning. I don't need an army. I never have. Because I've got them. Always them.
Ca, c'est du speech. Steven Moffat donne ici un autre moment fort à Twelve à la manière de Flatline, en s'amusant du genre du discours épique (avoir un speech bad-ass étant devenu un peu traditionnel et attendu dans la série) avec ce très bon contre-pied "I am... an idiot !". Le tout est suivi d'une description pouvant résumer toute la série, un procédé dont lui seul à le secret. Ce speech sert aussi de conclusion à l'arc du "good man" présent tout au long de la saison. Il nous rappelle qu'à la fin, ce qui différencie le Docteur du Maître, c'est le soutien qu'on lui apporte. Rien de bien nouveau sous le soleil, mais l'avait-on déjà une fois mentionné au cours de la saison ? Peut-être qu'avec un grumpy grey-haired insect, on oubliait parfois que la force du Docteur, c'est de compter sur les autres.
La scène est qui plus est un condensé de toutes les thématiques de la saison et peut se lire différemment : le rapport entre Capaldi et les militaires (annoncé dans l'épisode par son accession au poste de président, un poste dont il ne fait strictement rien, douce ironie sur sa façon d'agir par rapport au pouvoir), le Docteur qui s'est adouci et qui se soucie de son entourage, évidemment toute la relation entre le Docteur et Missy... Contrairement à quelques autres passages n'ayant pour but que de mettre en avant l'acteur (dont le surcôté speech "Hello Stonehenge" de The Pandorica Opens), ce discours est un vrai moment fort de ce final et une belle ode au Docteur en général.
I found Gallifrey
Là, c'est du lourd. Je pèse mes mots en disant que cette scène de colère, passée sous silence vers la fin, est en lice pour le concours de la meilleure scène de Twelve (et pourtant il y a de la concurrence). Missy, après avoir montré ses vrais sentiments et s'être dévoilée à lui, lui donne les coordonées de Gallifrey. Le Docteur prend son TARDIS et s'envole mais s'aperçoit que le Maître lui a menti. Il ferme la porte de son TARDIS et revient doucement vers la console, avant de la frapper fortement et de lâcher toute sa colère.
"Gallifrey can be a good place. I can help make it that."
Si ce moment est aussi efficace, c'est tout d'abord car nous sommes exactement à la même place que le Docteur : l'espace d'un instant, tout comme lui, nous avons vraiment espéré qu'il pourrait enfin retourner chez lui comme il en avait rêvé à la fin de The Day of the Doctor. Ce plan sur l'obscurité totale de l'Univers lorsque le Docteur ouvre la porte est tout aussi déchirant pour lui que pour nous.
De plus, la mise en scène est particulièrement ingénieuse, car on suit cette découverte à travers le récit du Docteur à Clara dans le restaurant. Un récit où il raconte exactement l'inverse de ce qu'il se passe à l'écran. La voix du Docteur nous ment mais l'image seule nous montre la vérité : elle laisse apparaître un Docteur en profond désespoir. Cette scène m'a mis la larme à l'oeil tant elle est émotionnellement triste et puissante. Le Docteur n'est décidément pas prêt de retourner chez lui. Il reviendra dans son TARDIS et retrouvera sa solitude. Je crois qu'après l'arc de la Guerre du Temps, qui permettait également des moments d'anthologie, la quête de Gallifrey est un digne successeur. C'est pour ces instants comme celui-là, précieux et intenses, révélateurs pour le personnage, que je suis prêt à attendre des années avant d'avoir une réponse.
Hug is just a way to hide your face
Quelle meilleure fausse-conclusion à leur relation ? Cette fin est très bien pensée. Tout d'abord, car elle est surprenante : ce n'était au final ni la mort de Clara, ni son départ définitif. Comme la seule façon possible pour que Clara puisse le laisser partir sans elle, c'est d'avoir la certitude qu'il ne sera pas seul, il lui ment. J'avais tout prévu sauf un mensonge de cette taille venant de Twelve. Eleven ne nous avait pas menti dans The Time of the Doctor, ce Docteur est définitivement un whopper ! Mais en plus, cette scène cristalise absolument toute la relation Clara/Doc. Ce mensonge réciproque traduit l'affection et l'attention que les deux se portent l'un à l'autre et c'est traité finement et subtilement. They're both incredible liars... Cette scène m'a fortement fait penser au départ (plus ou moins définitif, celui-là) de Sarah Jane Smith, où le Docteur doit aussi s'envoler vers Gallifrey et laisse donc sa meilleure amie sur Terre (contre son gré). Il y a exactement cette même dimension "bitter-sweet", autrement dit à la fois douce et amère.
Douce, car les deux ressortent finalement avec un semblant de bonheur et se quittent en bons termes, sans que ce ne soit forcément un adieu. Amère, car aucun des deux n'est vraiment heureux. Leur vie sera triste et incomplète. Ils ne font que se mentir dans ce restaurant - là où leur premier échange à deux, dans le restaurant "The Other Side" de Deep Breath, était plus le choc des deux univers et la vérité balancée en pleine face qu'autre chose. Clara, après avoir fait tout un cinéma face au Cyberman et après avoir démontré qu'elle sait très bien jouer un rôle dans toute la saison en mentant à la fois à Danny et au Docteur, nous avait annoncé plus tôt dans l'épisode que le Docteur était "The one man I would never, ever lie to". Il faut croire que c'était aussi un mensonge.
" Why don't you like hugging, Doctor ?"
Evidemment, pour sceller cette amitié entre ces deux êtres que tout opposait (il suffit de voir la construction de la scène pour s'en rendre compte : couleurs, position des mains, background...) mais qui se sont retrouvés l'un dans l'autre au fur et à mesure de la saison, jusqu'à devenir meilleurs amis... il fallait le câlin symbolique ! A la fois mignon, triste et faisant écho à sa relation avec Eleven où le hug était chose courante, ainsi qu'à la toute fin de Deep Breath, cette scène, toute en subtilité, est l'aboutissement à la fois logique et surprenant de leur relation construite cette saison. Serait-ce la fin parfaite pour Clara ?
What do you want for Christmas ? :D
Surprise ! Alors que le générique de fin débutait et que l'épisode semblait terminé, voilà que l'on frappe à la porte et que Nick Frost débarque en père Noël. Un procédé rappelant beaucoup les cliffs dans l'ère de Russel T. Davies en fin de saison 2 et 3 (et cela avait aussi été envisagé pour la 4). Seulement, je n'avais jamais été vraiment fan de ces scènes car elles crééent souvent une transition bien trop brusque avec la scène précédente, gâchant ainsi le moment émotionel - c'est flagrant pour la fin de Doomsday. C'est également le problème de certains Next Time Trailer (Time Heist en tête).
Et je dois dire que si ce procédé est toujours un peu mitigé pour ma part, il y a quelques petites différences : tout d'abord l'aspect complètement méta (pour le coup pas subtil mais assumé) de l'apparition du père Noël et de ses répliques, comme s'il n'y avait pas assez de ruptures de quatrième mur dans l'épisode ! C'est léger, sans tracas, sans logique, c'est fun quoi. Et surtout, la scène ne se veut pas en contradiction avec l'histoire, elle est très loin d'être hors-sujet ou sans intérêt puisque le père Noël explique que Twelve et Clara ne se sont pas tout dit. Cela n'enlève rien à leur dernière scène ensemble tout en nous confirmant la présence de Clara dans le prochain épisode. J'ai beau avoir adoré leur scène d'adieux, et le plan final sur le manège, il était évident qu'il fallait autre chose pour Clara et le Docteur. On n'a pas passé une moitié de saison à les voir s'éloigner puis une moitié de saison à les voir se rapprocher pour se quitter là-dessus !
"Doctor ! You know it can't end like that. She's not all right. And neither are you."
Sans dire donc que cette scène restera dans les annales, elle ne m'a pas plus dérangé que cela et m'a au contraire assez intrigué pour l'épisode de Noël, en plus d'être en continuité avec l'épisode. Le trailer est déjà disponible (l'inverse aurait été étonnant vu que le tournage est déjà achevé). En attendant on vous offre votre cadeau à l'avance avec le dernier coin du fan de la saison :
- L'apparition d'UNIT sonne souvent avec fan-service et de nombreuses références aparaissent ici. Kate Stewart amène une tête d'un Cyberman endommagé de l'époque classique. De la même manière que dans The Day of the Doctor le TARDIS est capturé par UNIT avec une énorme pince. Il faut bien évidemment noter le retour du Brigadier, l'ami cher du Docteur tout au long de sa vie et dont la mort avait été officialisée dans The Wedding of River Song. Un lien avec l'ère RTD est fait également par Osgood qui mentionne les fichiers du Premier Ministre quand le Maître se faisait appelé Harold Saxon en saison 3. Et ce n'était même pas le pire premier ministre qu'ils aient eu, selon elle !
- Osgood continue est connue pour aborder les accessoires des différentes incarnations du Docteur. Elle a ici choisit de délaisser l'écharpe de Four pour reprendre le bowtie d'Eleven, les chaussures de Ten et... la veste de Clara ?! A interpréter comme vous le souhaitez...
- Lors de son discours où elle se fait passer pour le Docteur, Clara évoque notamment le fait qu'il a des enfants et des petits-enfants disparus et présumés morts (en référence à sa petite-fille Susan ainsi qu'à Jenny), qu'il a été marié quatre fois (River, Elizabeth Ière dans The Day of the Doctor, Marylin Monroe dans A Christmas Carol (dont Missy chante d'ailleurs les célèbres "Happy Birthday, Mister President") et probablement ensuite la mère de ses enfants sur Gallifrey). Elle mentionne aussi qu'il a eu son diplôme à l'université de Glasgow mais qu'il s'était trompé d'année. Et en effet ce sont les paroles du Docteur dans The Moonbase, où il dit l'avoir eu en 1888 précisément !
- De nombreuses références à la saison sont faites, notamment à la fameuse "woman in the shop", ainsi que des flashs à Deep Breath, Into the Dalek, Robot of Sherwood et The Caretaker.
- La morgue où se trouve Danny s'appelle Chaplet Funeral Home... le même nom que la compagne du premier Docteur, Dorothée "Dodo" Chaplet !
- Les coordonnées de Gallifrey données par Missy sont les mêmes que celles que le Docteur avait donné dans Pyramids of Mars. La continuité et Doctor Who, parfois, ils y pensent !
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Death in Heaven n'est peut-être pas à la hauteur de la Trilogie du Docteur, ni du diptyque de la Pandorica : il souffre de quelques éléments pas foncièrement mauvais en soi mais décevants, ce qui l'empêchera de s'inscrire parmi les plus grands. Il n'en reste pas moins un final de haute volée, sans doute le plus violent et le plus sombre de tous, qui accumule les scènes puissantes, qui offre une palette d'émotion aussi variée que les thématiques explorées et qui mêle ses personnages avec une main de Maître. Merci à Steven, Jenna, Peter et toute l'équipe de cette saison. Vivement Noël !
J'ai aimé :
- L'ultime troll de Clara Who.
- L'esthétique grise et la musique épique de l'épisode.
- Osgood, le fan sans doute trop parfait pour côtoyer le Docteur.
- La multiplication de l'humour méta et des provocations dans le script.
- Une vision horrifique des Cybermen à travers la cyber-conversion de Danny.
- Missy. Je manque de superlatifs pour la décrire.
- Le dernier quart d'heure est une véritable montagne russe d'émotions.
- La reprise de toutes les thématiques lancées autour de Twelve cette saison.
- Les faux-adieux entre Clara et le Docteur, montrant toute la tristesse de l'épisode.
- Le désarroi du Docteur dans son TARDIS, venant nous rappeler que Gallifrey est encore loin.
- Nick Fost est le Père Noël, il y a des monstres et on est dans Doctor Who. It just makes sense !
Je suis mitigé sur :
- Le fait d'être émotionnellement détaché de Danny Pink.
- La résolution, une fin réinventant le "power-of-love", mais pas satisfaisante pour autant...
- Le caméo du Brig, touchant en tant que tel, mais trop mal placé pour être vraiment un bon point.
Note de Dark Water : 18/20
Note de Death in Heaven : 17/20
Note du series-finale : 17/20