Eastwick: pompé sur Charmed?
C'est en effet une question bien loin d'être innocente: les créateurs de Eastwick n'auraient-ils pas essayé de se faciliter un peu la tâche en s'inspirant (largement) des personnages de la série à succès Charmed? En effet, nous retrouvons ainsi Kat, mère d'une famille nombreuse et débordée notamment par son mari Raymond, une sorte de Homer Simpson bis dans la mesure où il ne fait rien de sa vie à part boire des bières et rejeter constamment la faute sur sa femme. Ensuite vient Roxanne, une artiste barjo, elle incarne le côté un peu "cochon" de la série et sort "plus ou moins" avec l'acteur de la série Kyle Xy, bien plus jeune qu'elle. Enfin, Joanna, la petite journaliste coincée derrière sa paire de lunettes et ses cheveux attachés secrètement amoureuse de l'un de ses collègues.
Vous l'aurez remarqué, non seulement les personnages ont de très grandes similitudes avec ceux de Charmed mais en plus de ça ils sont carrément stéréotypés. Oui parce que je ne vous ait pas dit, parmi les trois femmes, nous trouvons bien évidemment une brune, une blonde et une rousse. Certes, les connaisseurs me diront que le film "Les Sorcières d'Eastwick" de 1987 mettait déjà en scène une brune, une blonde et une rousse. Je trouve qu'il ne s'agit pas d'une excuse suffisante surtout que si vous voulez mon avis, les futurs fans de Eastwick version 2009 seront loin d'être les mêmes que ceux de 1987. Voilà, ça, c'est dit. Entrons maintenant un peu plus dans le vif du sujet.
Un scénario écrit par ma petite soeur
Tout commence bien gentiment avec une petite fête dans laquelle se trouve bien évidemment nos trois femmes fatales qui ne se connaissent quasiment pas, chacune présentée au milieu de ses proches. Une voix off féminine nous conte la légende de Eastwick selon laquelle des sorcières existaient il y a des milliers d'années...blablabla...on se doute bien évidemment que cette femme, qui est en réalité la tante de Roxy, fait allusion à nos nouvelles héroïnes. Ce passage m'a rappelé à la fois Pushing Daisies et Desperate Housewives. Pushing Daisies dans la manière dont la voix s'exprime avec nonchalance, normal elle raconte une histoire à des gamins, Desperate Housewives dans la mesure où ses paroles dressent le portrait de ces femmes, d'une manière plus ou moins philosophique, qui vivent leur vie comme si de rien n'était.
Après quelques pièces balancées dans une fontaine, trois vœux et une attaque de fourmis plus tard (remerciez moi je vous fait grâce des détails), nous voici autour d'une table où nos trois inconnues se racontent leurs petits rêves et histoires de cœur. Quelle torture. C'est à cet instant que je me suis légèrement senti exclu de l'épisode comme si un sous-titre défilait sous l'image "Bleak, il faut partir maintenant, fuis pendant que tu le peux encore, loin, très loin...loin...loin...loin(écho)". Mais vous me connaissez, j'aime me faire du mal, du coup j'ai regardé l'épisode une seconde fois pour voir si c'était vraiment si ennuyant. Non je plaisante là.
Toujours est-il que suite aux vœux de nos désespérantes housewives apparait alors un mec qui, par le plus grand des hasards ou par "magie" appelez ça comme vous voulez, répond à toutes leurs attentes: son nom est Daryl Van Horne. Je ne vais pas m'attarder sur lui: il sauve la fille de Roxy d'un viol, il fait boire les femmes et devient à leurs yeux une sorte de Super-Héros. Oui un peu comme Inspecteur Gadget, sans gadget. Chacun ses idoles. A cet instant, c'est ma virilité qui en a pris un coup puisque une chose m'est alors apparue claire et limpide: il s'agit d'une série pour filles. C'est évident. Qu'est ce qui me fait dire ça? Qui d'autre qu'une fille pourrait s'intéresser aux histoires d'amour et rêves de filles? Qui d'autre qu'une fille perdrait 40 minutes de son temps à voir un type jouer le rôle d'un Ken sous des faux airs de: "salut, je m'intitule Daryl dans la vie je suis riche, mystérieux et beau gosse, et toi "? Moi je t'en collerais bien une. Voire deux si tu continues à faire ton malin.
What an amazing suspens!
Pardonnez la violence de mes propos si je dis: chaussette. Oui je sais je m'emporte. Sachez une chose: c'est pour vous que j'ai pris tant de risques. Vous m'êtes redevable. Oui chacun d'entre vous.
Bon, finissons en, Eastwick, c'est aussi un suspense d'enfer. En fin d'épisode, nous apprenons que le beau gosse en question...est en réalité un imposteur. Oulala c'est vraiment très surprenant! Surtout que environ 5 minutes après son apparition, même mon teckel imaginaire (oui il est assis sur mes genoux et regarde des séries avec moi) a compris qu'il s'agissait du diable. D'autant plus que la tante de Roxy, avant de se "rendormir" dans son lit d'hôpital a dit quelque chose du genre: "il est revenu, vous l'avez réveillé, il est mauvais, c'est D...D... " sachant que Daryl est le seul personnage de la série en dehors des trois femmes et leurs conjoints, il n'était pas difficile de deviner de qui il s'agissait. A priori si.
Dans le genre énervant aussi, je peux vous parler du fait que chacune des femmes se découvre un pouvoir: Kat peut faire bouger les éléments quand elle s'énerve, Joanna peut hypnotiser les hommes et Roxy a des visions sauf qu'aucune ne le réalise vraiment. Rien de plus normal, je découvre que je peux hypnotiser les gens, je m'amuse 5 minutes avec, et puis je vais me poser devant la télé en me disant "moh non je n'ai rien d'exceptionnel c'est un coup de chance c'est tout" (c'est à peu près ça). C'est donc la présence constante de bêtise qui rend la vision de ce pilot cauchemardesque. On s'ennuie, c'est niais, c'est du déjà-vu, c'est stéréotypé à mort, c'est tout ce que vous voulez sauf digne d'une série télé qui se respecte. Le seul point positif que je retiendrais est la relative beauté des actrices (surtout Lindsay Price). Je vous assure que si l'on m'avait sorti le trio Mimi Mathy, Maité et Vincent McDoom cette critique n'aurait jamais vu le jour.
J'ai aimé:
- les actrices plutôt jolies
- ...
Je n'ai pas aimé:
- l'histoire qui n'en est pas une
- Daryl Van Horne franchement énervant
- la bêtise des trois femmes qui ne comprennent rien de chez rien
- les stéréotypes, le sentiment de déjà-vu, l'ennui, les discussions de gonzesse
Note: 07/20