Pitch résistance
Suite à l'invasion d'une armée d'étrangers extra-terrestres à la force militaire supérieure, l'humanité est contrainte de se cacher pour survivre. Pour Tom Mason, ancien professeur d'histoire spécialisé dans les conflits armés, la vie se limite à récupérer un peu de nourriture avant de fuir sous le feu des armées ennemies, pour permettre à son groupe de survivants et ses deux fils de survivre.
Un survival à la sauce SF
Nouveauté très attendue de cet été, Falling Skies raconte l'histoire d'une invasion vue au travers des yeux des derniers survivants, vivant dans la peur des Skitters et de leur forme belliqueuse, les Mechs. Evidemment, la série va tenter dès le démarrage de poser les bases d'un monde en plein chaos où les hommes sont forcés de fuir devant une puissance qui les dépasse, un canevas bien connu des amateurs de science-fiction. Mais Falling Skies va surtout placer son récit à hauteur d'humain, et en particulier de Tom Mason, joué par le toujours sympathique Noah Wyle.
La famille, la survie et les valeurs humaines sont des éléments indispensables de ce type de récit d'exode vers un avenir très incertain. Sans éviter certaines lourdeurs (enfant tête à claque, triangle amoureux téléphoné), ce premier épisode s'en tire plutôt pas trop mal en évitant certaines évocations de valeur religieuse qui seraient particulièrement malvenues au vu de la situation précaire des rescapés. Pourtant, je m'aperçois vite que quelque chose cloche dans ce récit, en particulier lors d'un simple choix de livre qui donne une idée de la nature du show.
En hésitant entre Dickens et Verne avant de choisir "Tales of the two cities", Robert Rodat envoie un message très clair pour signaler que la dimension science-fiction de cette histoire ne l'intéresse pas vraiment. Les aliens ne subissent aucun réel développement, puisant dans les clichés habituels de ce type de récit en détruisant tout le mystère de leur apparence dès les premières minutes. En choisissant Dickens, le scénariste du "Soldat Ryan" montre qui si l'être humain profitera de toute son attention, les étrangers ne seront jamais qu'un cliché parmi d'autres, l'expression d'un budget conséquent qui leur permet de produire des scènes d'actions en pagaille.
En définitive, la science-fiction n'est vraiment qu'une excuse pour profiter de l'engouement des humains pour les shows apocalyptiques. Falling Skies est avant tout le récit d'un exode, d'une humanité contrainte de fuir ses maisons dans l'attente de lendemain meilleur, incapable de faire face à un envahisseur passablement ennuyeux.
The Walking ET
Comme le récit veut avant s'intéresser aux êtres humains, tout laisserait croire que nous aurions rapidement droit à une belle galerie de personnages sympathiques, avec une certaine originalité et... Bon, je préfère couper court à tous les espoirs car du point de vue personnages, la série reste pour le moment très loin du compte. En préférant les scènes d'action à une vraie construction narrative, le scénario se limite à un simple survol des différents éléments du casting. Si certains possèdent un léger mystère (Dai joué par Peter Shinkoda est plutôt bien), la plupart ne sont qu'un recyclage de personnages déjà vus auparavant.
Entre la doctoresse ex-pédiatre, les deux enfants du héros particulièrement soûlants et le chef ténébreux incarné par un Will Patton qui en fait des tonnes, la description du groupe de survivants n'a rien de très excitant. Mais ce qui m'inquiète le plus dans Falling Skies est l'absence totale de vrai potentiel. La scène la plus étrange reste sans le moindre doute le moment où Hal Mason, le fils du héros, voit son frère emmené par un groupe d'aliens, avec un parasite accroché au cou qui contrôle ses actes en s'implantant sur sa moelle épinière.
Sortie de nulle part, cette scène va entrainer la suite du scénario vers sa base suivante, la recherche de munitions pour aller récupérer le membre manquant de la famille Mason. Heureusement, parce ce que le show commençait à avoir un style randonnée en campagne franchement agaçant, tout comme la mystérieuse allergie au jour des extra-terrestres, particulièrement pratique question budget.
Le skate-board et ses conséquences
Lors de la scène finale, un pilote de série se doit de donner une orientation claire au récit, de marquer le coup avec une phrase choc ou une image un peu plus travaillée pour donner envie de revenir. Falling Skies, conscient de l'importance de cette étape, nous fournit une scène de... skate-board, avec regard intense d'acteurs qui semblent voir une signification profonde à une simple planche à roulettes. Hormis s'il s'agit du plus gros placement produit de l'histoire, cette scène n'a strictement aucun intérêt, si ce n'est une métaphore vraiment lamentable sur l'humanité et sa solidarité.
Et si ce message était finalement le seul de Falling Skies où l'humanité est une gentille famille qui fait de la randonnée, fusils à la main, pillant des magasins en abattant des "étrangers" plutôt stupides. Toutes les histoires ont besoin d'un salopard, un Gaïus Baltar, un humain collaborateur pour servir de liens entre les deux camps, élément manquant d'une série au contenu assez pauvre pour l'instant.
Peu intéressante pour l'instant, la série se regarde avec une certaine indifférence et l'amère expérience du très moyen The Walking Dead. Si je reste convaincu qu'un pilote ne permet pas de juger une série, la première impression n'est pas brillante et les classiques de la littérature de science-fiction me semble bien loin.
J'aime :
- Noah Wyle est pas mal
- la direction artistique est loin du désastre annoncée
Je n'aime pas :
- un récit unilatéral peu subtil
- des personnages assez mal esquissés
- peu ou pas de mystères
- la science-fiction ne sert clairement ici que de prétexte
Note : 10 / 20
Ca commence plutôt mal pour Falling Skies qui se montre peu généreux en terme de personnages et d'émotions. Centrée sur un ancien professeur interprété par Noah Wyle, la série semble vouloir s'intéresser au destin de sa famille, une obsession pour le scénariste du "Soldat Ryan". Un peu ennuyeux et pas très excitant, comme une scène finale très étrange sur fond de skate-board.