Pitch "sauvons les prisonniers"
Tom Mason part rechercher son fils qu'il retrouve en train de récupérer des matières premières pour les extra-terrestres, le dos recouvert d'un "harnais", une créature extraterrestre qui assure son obéissance. Pour tenter de retirer ce parasite sans tuer l'hôte, les résistants reçoivent le renfort du docteur Michael Harris qui pense avoir mis au point une technique pour enlever ces créatures. Pour Tom, il ne reste plus qu'à récupérer Ben qui servira de cobaye à cette expérience.
La série aux deux visages : un visage guerrier...
Avec la description de cette mission dangereuse et risquée, Falling Skies nous donne une idée assez claire de son identité : quelques séquences de combat intenses entrecoupées de scènes bavardes avec le groupe de survivants. Essayant de poser les bases de son univers, la série se centre toujours autant sur Tom Mason, Noah Wyle se montrant assez convaincant dans cet épisode où il est au four et au moulin. Heureusement que Steven Weber apporte un changement assez intéressant en incarnant un médecin plutôt ambigu, l'acteur sachant parfaitement donner du mystère à ses personnages.
Au combat, les scènes sont assez intenses et font étalage du savoir-faire de Greg Beeman, réalisateur associé auparavant à Smallville et Heroes. Malgré tout, la propension des personnages à se lever pour crier, en pleine zone de combat, après leur fils (ou leur chien auparavant) s'avère particulièrement agaçante. Loin d'être des combattants de la liberté vendus par les nombreux symboles de l'indépendance Américaine qui apparaissent à l'image, les soldats de la Résistance sont avant tout de gros égoïstes prêts à mettre tout leur groupe en danger pour sauver leur enfant.
Normalement, se lever pour crier en pleine zone de combat sert à créer une diversion et possède alors une certaine efficacité, mais là... je suis perplexe. Heureusement, l'épisode ne va pas s'en tenir là et nous proposer une scène de duel intéressante, à défaut d'être réaliste, prouvant la volonté des auteurs de donner une place plus grande aux aliens en intégrant un prisonnier au sein de la base des humains. Ainsi les auteurs tentent de créer le lien entre les scènes de conflit et l'aspect plus humaniste du show portant sur le quotidien des survivants.
... et un autre plus humaniste
Une fois achevée leur mission, les soldats sont confrontés à la difficile réalité d'un groupe de survivants frustrés qui s'inquiètent des difficultés rencontrés par les combattants. Trop chiche en personnages charismatiques, cette partie de l'intrigue peine à passionner vraiment, la faute à certains choix artistiques discutables, comme cette sous-intrigue culinaire assez idiote. Tous ceux qui comme moi avaient placés tout leur espoir en John Pope vont être particulièrement déçu par le traitement dont il fait l'objet, totalement incohérent de mon point de vue.
Mal géré, cet aspect de l'intrigue peine à se développer correctement, la faute à une absence d'enjeux inquiétants au sein de la communauté. Contrairement à BSG qui avait su offrir de bonnes storylines à la société civile (la présidente Roslin, figure majeure de la série), Falling Skies joue la montre et fait du remplissage jusqu'à une nouvelle scène d'action pas toujours très inspirée. L'allusion après l'exécution par les aliens aux méthodes de guerre psychologique du vingtième siècle est une vraie erreur et ne sert qu'à humaniser des Sketters dont le scénario ne sait que faire.
Seule la scène entre le docteur Harris et Tom s'avèrera plutôt convaincante, apportant une réflexion intéressante sur la vraie nature d'un survivant. Pendant ce court instant, Falling Skies s'essaye à la subtilité, domaine dans lequel il lui reste beaucoup de travail à accomplir. Trop centrée sur son héros, elle semble incapable de déléguer et s'appauvrit de plus en plus tout en asphyxiant le personnage de Noah Wyle et, du même coup, le spectateur.
Falling Skies ne fait pas dans la dentelle
Si cet épisode possède quelques qualités, il possède surtout une fâcheuse tendance à asséner certaines situations avec une absence totale de finesse. Certains dialogues ressemblent à un concours de phrases chocs dont l'effet s'avère des plus discutables, Falling Skies n'arrivant pas à proposer une reconstitution crédible de la vie d'un camp de survivants. Voir par exemple Matt tomber dans les bras de son père pourrait être un moment touchant s'il n'était pas si prévisible, geste purement symbolique vide de tout contenu.
En construisant mieux la relation entre les différents membres de la famille Mason, ce petit moment de pause aurait eu un sens bien plus profond et une portée dramatique plus importante. De même, le fait que personne ne vienne aider Tom à traîner le corps du Sketters prouve l'incapacité de la série à partager l'héroïsme et à en faire une oeuvre collective. Celle d'une humanité qui oublie ses différends pour lutter contre un envahisseur étranger. Seulement, la série cherche trop à se construire un héros et oublie au passage qu'un homme seul ne peut rien contre une armée au grand complet.
J'aime :
- des scènes de combat à gros moyens
- la scène entre Tom et le docteur Harris
- Noah Wyle qui porte le show sur les épaules
- Hal perdu seul au milieu du champ de bataille
Je n'aime pas :
- l'intrigue de John Pope totalement hors sujet
- des scènes particulièrement lourdes
- l'absence de lien réel entre les différents personnages
- prévisible et peu original
Note : 10 / 20
Un épisode très bavard, qui fournit une bonne dose d'action, mais semble incapable de donner une véritable âme à la série. Les scènes avec les rescapés sont souvent moyennement satisfaisantes voire carrément pathétiques. L'irruption du personnage du docteur Harris apporte un souffle non négligeable à une série en manque de personnages secondaires solides.