Alors, autant le dire, cette saison 2 de GoT m'emballe moins que la précédente. Objectivement je n'ai rien de grave à reprocher à la production, aux acteurs, au réalisteur. Rien. C'est à moi que j'en veux. Quelle idée, mais quelle idée d'avoir lu les romans l'été dernier ! Maintenant j'ai des attentes impossible à satisfaire, je ne réagis plus aux twists et presque plus au cliffhanger. Il m'arrive même de suivre la série d'un œil, sachant parfaitement ce qui va se passer par la suite.
Comment ça j'exagère ? J'exagère ? Bon, oui, c'est vrai, j'exagère… Mais il m'arrive d'envier les feuilles vierges que sont encore certains d'entre vous. Maintenant que c'est dit, passons à l'essentiel.
Sur ce deuxième épisode, on commence à entrer dans le vif du sujet. Et pour les protagonistes, c'est l'heure des déconvenues. Tyrion découvre qu'il n'est pas facile de garder un secret à Port-Réal, surtout quand celui-ci est fait de chair et d'os ; Theon s'aperçoit qu'il n'est pas donné à tout le monde de jouer les fils prodigues ; Jon participe à une relecture du mythe du petit poucet ; et Stannis planifie les grandes batailles à venir. Bref, on avance. Et ça c'est bien !
Autre point positif, la cohérence de l'épisode. J'ai trouvé les transitions beaucoup plus agréables, certainement parce qu'on ne cherchait pas, justement, à les justifier par des plans un peu lourds – c'est d'ailleurs complètement dingue que l'on ne revoit plus la comète, pourtant omniprésente lors de l'épisode précédent, ou alors c'est moi qui ai la berlue.
Toi le frère que je n'ai jamais eu
Je disais donc que l'épisode était cohérent. Une thématique le traverse de part en part, celle de la fratrie, et de la place que l'on peut s'y faire. Pour Tyrion, comme pour Theon, c'est clairement une déchirure –et aussi un moteur- que de voir leur légitimité et leur autorité contestées par leurs sœurs. Arya quant à elle, assume et même revendique une position d'outsider par rapport à sa sœur et sa mère, et commence à établir un lien fraternel avec Gendry, basé sur la complicité et sur un sort partagé. Et quand Dany perd son sang-coureur, on la voit vraiment perdre un frère, contrairement à ce qui s'était produit dans la première saison.
Pour moi, ce sont clairement ces scènes qui fonctionnent le mieux. Parce qu'elles touchent à quelque chose d'universel, à une soif de reconnaissance familiale, à un besoin d'être bien parmi les siens. Ce n'est pas une surprise que ça me plaise quand il s'agit des Lannisters : les dialogues entre Cersei et Tyrion sont de mieux en mieux, et les acteurs s'en emparent de main de maître. Au final, on a des personnages de plus en plus complexes et intéressants, notamment pour Cersei, qui gagne des galons par rapport au roman. Mais ça m'a déjà plus étonnée quand il s'agit de Theon, qui est un personnage pour lequel je n'ai vraiment aucune empathie en temps normal, et qui dans cet épisode m'a fait pitié après la belle confrontation avec son père et sa soeur. Quant à Arya… je l'aime bien cette petite, elle joue juste et son duo avec Gendry fonctionne, pour moi.
Oui, mon gars, t'as de quoi te faire du mouron !
Va t'acheter une paire de charisme, Stannis
Voilà pour le positif. Le négatif, lui, vient de deux sources. La première, c'est Stannis. Il ne me convainc toujours pas. Tel qu'il est filmé et joué, il subit bien plus les événements qu'il n'en décide, et ça me pose un vrai problème. C'est vraiment l'un des points pour lesquels je regrette d'avoir lu le roman. Parce que je m'étais fait une idée bien précise du personnage, et qu'il en est, pour le moment, à des années lumières. C'est dommage, car sa storyline (et celle de ses proches) a vraiment un potentiel, elle aborde la loyauté, l'aveuglement religieux, la fanatisation… Autant de thèmes que j'aime. Mais là, j'accroche pô. Et ce n'est pas Mélisandre qui redresse la barre. Enfin si, en quelque sorte !
Encart publicitaire
Je parlais tout à l'heure de deux sources d'énervement. La deuxième, c'est Ros, évidemment. J'ai beaucoup réfléchi, et j'ai fini par supposer que Ros, c'est en fait un placement produit. Il y a un quota à assurer par saison, c'est le contrat, c'est comme ça ! Mais j'aimerais simplement savoir ce qu'elle a à vendre.
Au début, je croyais que c'était juste du cul (et ne mentez pas, vous avez tous pensé la même chose), mais maintenant que je la vois habillée, je dois me résoudre à l'évidence, il n'y a pas que le cul. Du coup, je pense qu'en fait elle bosse pour une grande marque de cosmétique capillaire, genre qui le vaut bien. Ce qu'il faut qu'elle montre, ce sont ses cheveux. Bouclés, colorés, coiffés, décoiffés, sur la peau nue, sur les étoffes… Peu importe, du moment qu'elle les montre.
L'autre solution, c'est qu'elle ne soit là que pour donner la réplique à Littlefinger, et nous permettre d'entrer dans sa tête. Autant ça pouvait être intéressant (enfin, s'il y avait eu moyen d'entendre le dialogue) quand il a tenté de faire l'éducation sexuelle de ses pensionnaires, et quand il a installé un joli parallèle entre son statut de courtisan et celui de prostituée dans la dernière saison. Autant, là, ça ne sert à rien. A rien. Littlefinger est sans coeur ? On le savait, merci ! Il n'hésitera pas à faire découper une fille en morceau ? On le savait aussi.
Il est minuit Docteur Craster
C'est dommage de s'attarder autant sur Littlefinger alors qu'au Nord, au delà du mur, certains personnages mériteraient un développement plus important. Craster et ses filles, par exemple, dont on a eu un aperçu dans l'épisode précédent, et qui auraient tout à gagner à être peints avec plus de finesse. Certes, le cliff est extrêmement efficace, et toute la scène fonctionne. Mais j'aurais aimé voir s'installer l'angoisse plus subtilement, j'aurais aimé que les soupçons grandissent avant que l'on nous dévoile le sort réservés aux petits d'homme, quand ce sont des garçons. Mais 57 minutes, c'est court pour tout caser, et l'installation des nouveaux personnages et des nouveaux décors en pâtit un peu. C'est dommage. J'espère que c'est une dérive qui sera corrigée dans la suite de la saison, mais j'en doute un peu, vu tout ce qu'il y a à caser.
Je n'ai pas parlé de Bron, je n'ai pas parlé de Davos et je n'ai pas parlé de Fantôme. Le premier emballe tout en une réplique, et cette efficacité-là, pour poser (ou rappeler) les fondamentaux d'un personnage, je savoure. Le second manque encore de densité, et ce que je regrette par dessus tout, c'est que l'on n'ait pas posé dès le premier épisode la scène de sa chevaliérisation. Elle raconte à elle seule qui est Davos, mais aussi qui est Stannis et la conception rigide que ce dernier a de la justice et du devoir. On aurait aussi compris le lien de vassalité fidélité qui les unit. Ca aussi, ça aurait été efficace, mais en attendant, on laisse les personnages vivoter leur vie. Un comble alors que l'on a le matériau scénaristique sous la main. On verra si les deux personnages prennent un peu d'épaisseur par la suite. Dans un cas comme dans l'autre, je pense que mes camarades auront largement l'occasion de développer dans les critiques ultérieures.
Et Fantôme ? J'ai oublié Fantôme... Mon seul regret à son sujet, c'est que j'ai beau pousser mes meubles dans tous les coins, je n'arriverai pas à le faire tenir dans mon salon. C'est con !
J'ai aimé :
- La thématique fraternelle
- Les Lannisters
Je n'ai pas aimé
- Ros la pleurnicheuse
- Stannis le mou
Au final ? 13/20
Note : critique complétée et éditée le 14/04, à 02h00.