The bitch is back
Bethany Morris, une journaliste du Pacific Register, est retrouvée morte chez elle, la nuque brisée après avoir laissé un message à sa rédaction des plus inquiétants. Au même moment, Jenna réapparait brutalement et demande à Steve de venir à sa rescousse pour une mission d'échange en Corée du Nord concernant son fiancé. Mc Garrett accepte tandis que le reste de l'équipe découvre la vérité sur l'agent Kaye, comprenant que Wo Fat tire les ficelles dans toute cette histoire.
Résumé de la critique
Un épisode mythologique impeccable que l'on peut détailler ainsi :
- Jenna Kaye, Wo Fat, la jungle... what else ?
- la définition d'un vrai divertissement
- le thème de la confiance et ses développements
- un épisode qui revient aux origines de la série
Spoiler alert à tous les étages
Evidemment, il n'est pas intéressant de faire une critique qui raconte toute l'histoire, mais il m'était difficile d'écrire tout un article sans gâcher la surprise du retour de Jenna Kaye et Wo Fat dans la série. Plus qu'un épisode mythologique (ce qu'il ne sera qu'à petite dose), c'est surtout un étalage du savoir faire des auteurs en matière de divertissement. Tout va dès le début à cent à l'heure et pourtant le récit reste parfaitement maîtrisé tout du long, sans le moindre temps mort, marquant avec succès le retour de Wo Fat.
Mais surtout l'épisode crée un évènement en montrant un Steve qui retrouve la force de se battre et change en profondeur son rapport de force avec son ennemi. Habituellement, Mc Garrett est la victime de ses machinations, incapable d'anticiper les actes et les réactions de cet ennemi qui a toujours un temps d'avance sur lui. Servi par un Mark Dacascos impeccable, il montre pour la première fois ses propres limites, laissant entrevoir que toute la mythologie autour du meurtre de son père va bien au-delà que le seul Wo Fat.
Au final, un épisode de haute volée qui modifie en profondeur le rapport de force entre Mc Garrett et son ennemi intime, preuve que la confiance dont il fait preuve envers les autres est sa meilleure arme contre son ennemi intime. Au contraire, celui-ci ne peut compter que sur des moyens de pression et la peur pour obtenir la vérité, se heurtant finalement à la volonté de ceux qui veulent se battre, quoi qu'il en coûte. Un premier signe de faiblesse crucial, celui d'un homme obsédé par le contrôle et qui commence à commettre des fautes, laissant apparaître ses propres limites.
Un épisode qui fait étalage de ses qualités
Mais si l'aspect mythologique semble au centre de l'épisode, il est vite supplanté par une intrigue frénétique et particulièrement efficace, faisant fi de tout réalisme pour offrir un divertissement totalement jouissif. De ce point de vue, la qualité des images et surtout de la photographie est assez impressionnante, preuve de la maîtrise d'une direction artistique qui semble s'amuser à en mettre plein les yeux. Si le scénario ne fait pas dans la subtilité, le travail des décorateurs ainsi que les éléments mis en place dans les épisodes précédents permettent d'apprécier pleinement ce moment de folie narrative.
Les comédiens eux aussi s'en donnent à coeur joie, en particulier Alex O'Loughlin et Mark Dacascos qui nous offrent une confrontation assez intense, prouvant que Steve a de nouveau la force pour encaisser les coups de l'ennemi. Larisa Oleynik hérite de la partition la plus difficile, tentant de redonner du sens à l'action de son personnage qui apparaît de nouveau comme une victime de Wo Fat. Ce point contredit légèrement le final de l'épisode 2x01, marquant la volonté appuyée des auteurs de laisser de côté la continuité du récit au profit d'un divertissement qui assume totalement ses invraisemblances.
Au final, on pourrait faire de nombreux reproches à l'épisode, mais la qualité de la direction artistique et l'énergie de l'ensemble suffit à passer outre les soucis de réalisme pour profiter de cet épisode d'une grande générosité. L'occasion de retrouver un Terry O'Quinn impeccable en chef de commando, son charisme apportant la petite touche supplémentaire qui fait la différence.
Apprendre à avoir confiance en l'autre
L'autre point intéressant de cet épisode est de créer un renversement dans la façon dont le héros envisage la confiance qu'il accorde aux autres. Après la trahison du gouverneur, Steve avait perdu ses repères, incapable d'accepter de baisser sa garde envers l'agent Weston, cherchant avec Joe White à revenir aux valeurs qui lui ont permis de se construire. L'épisode a le mérite d'être de ce point de vue à l'image de son héros, liant à merveille la série policière et le film de commando de série B.
La confiance est le moteur d'un épisode qui cumule les invraisemblances avec la conviction que les spectateurs sauront apprécier le spectacle sans remettre en cause son fonctionnement. La scène du lance-roquette est le plus symptomatique de cet état d'esprit, tant sa crédibilité est nulle, mais apporte une touche de folie qui caractérise cet épisode. Avoir confiance dans les spectateurs et leur capacité à apprécier un épisode qui sort de la routine et ne se prend pas au sérieux, voilà le pari risqué fait par les auteurs de Five-O et qui divisera évidemment les différents avis.
Pour pouvoir battre Wo Fat, Steve va devoir donner sa confiance aux autres, quitte à se mettre en danger tant sa capacité à agir de manière aussi désintéressé apparait ici comme sa force. En le prenant au piège, son ennemi laisse apparaître ses propres faiblesses, là où son silence et sa capacité d'agir dans l'ombre étaient jusqu'ici ses points forts. Une victoire psychologique qui laisse apparaître l'impuissance à Wo Fat et lui fait clairement perdre l'avantage psychologique.
Une série entre le cop show et le film d'action
Après une première saison qui avait posé petit à petit les bases d'un show au croisement entre la série policière et la série d'action de série B, cet épisode montre que Five-O n'a rien perdu son identité première, fournissant une épisode globalement satisfaisant. Même si l'ensemble manque de crédibilité, le show montre une vraie maîtrise des intrigues et dans la gestion de la mythologie. L'incorporation de l'agent Weston apporte un plus indéniable, laissant espérer une deuxième moitié de saison tout aussi réussie, avec en vue un cross-over et la révélation de l'identité de Shellbourne.
En conclusion, un épisode très divertissant qui nous offre un séjour en Corée du Nord totalement irréaliste, mais suffisamment épique pour suffire à mon bonheur. L'apport indéniable de Joe White, le retour de l'agent Kaye et la scène entre Steve et Wo Fat suffisent à apprécier cet épisode très généreux et vraiment sympathique. Moins mythologique qu'il n'y parait, une intrigue qui prouve la capacité de l'équipe technique à produire des images superbes et un récit dynamique digne d'un bon film d'action.
J'aime :
- une intrigue sans temps mort
- des images superbes
- un final généreux et ambitieux
- Terry O'Quinn impeccable
Je n'aime pas :
- une incohérence de taille concernant l'agent Kaye et le final du 2x01
Note : 14 / 20
Qu'importe les invraisemblances, cet épisode est une belle réussite, scénario de film d'action de série B qui prouve la générosité des auteurs de H5O. Divertissant, réjouissant, porté par une réalisation impeccable, Hawaii Five-O approche de la trêve hivernale de la plus belle des manière, en attendant le final de mi-saison prévu pour le 5 décembre.